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21 juillet 2025
PAR Papa Demba Thiam
POUR COMBATTRE LES SYSTÈMES DE CORRUPTION QUI MINENT L'AFRIQUE
La faiblesse des arsenaux juridiques et l'absence de volonté politique ont conduit beaucoup à se résigner à l'idée qu'on ne peut pas lutter contre la corruption en Afrique. Ceux-ci ont bien tort
Le Point Afrique |
Papa Demba Thiam |
Publication 07/10/2019
Beaucoup s'accordent sur le fait que la corruption est l'une des plus grandes causes de la misère des populations africaines. Des déplacements de populations aussi. Ce que l'on sait moins, c'est qu'elle est aussi un produit de la fabrique de pauvreté institutionnalisée par des bureaucraties dévoyées. Le grand public connaît assez bien la corruption active, mais moins bien une forme plus subtile et plus insidieuse de corruption que constitue la prise illégale d'intérêts. Il faut dire que celle-ci est plus difficile à déceler et ceci explique cela. Une plongée dans le fonctionnement des opérations complexes des bureaucraties de l'aide au développement peut aider à mieux comprendre ce phénomène.
Des éléments constitutifs de la corruption
Pour simplifier, pour être passible de corruption, il ne s'agit pas simplement de toucher du matériel en rémunération d'une violation de règles d'éthique et d'intégrité. Les prises illégales d'intérêts, qui consistent à violer ou à contourner des procédures pour un intérêt direct ou indirect comme un soutien pour une carrière ou à une campagne élective ou nominative, sont aussi des actes qualifiables de corruption. Il en est de même des tentatives d'étouffement d'accusations de corruption, dissimulation et de non-dénonciation d'actes délictueux en raison de la volonté de protéger sa carrière, de favoriser des proches ou pour d'autres raisons voisines.
Des cas de violations délibérées et intéressées de procédures de passation de marchés ont contribué à acquérir du matériel inadéquat impliqué dans des tragédies ayant entraîné des pertes en vies humaines. Il s'agit là d'actes criminels qu'on retrouve aussi dans des institutions tellement accrochées au strict respect des procédures qu'elles permettent de diluer, couvrir ou blanchir la corruption. C'est ainsi que des institutions multilatérales et bilatérales ont financé, administré et supervisé des projets de développement sans que l'on puisse en voir de résultats tangibles sur le terrain. Cela conduit à se demander où sont passées les masses colossales d'argent décaissées dans des projets d'agriculture, de santé, de transport et d'éducation qui auraient dû normalement laisser des traces visibles si elles avaient été conçues et exécutées comme normalement prévues dans les institutions normées où ceux-ci ont franchi toutes les étapes. Autant de raisons de déclencher des enquêtes qui, malheureusement, ne sont jamais mises en œuvre.
Bien plus surprenant encore, certaines de ces institutions font, presque sarcastiquement, des « évaluations internes indépendantes ». Quand l'échec en est trop patent et connu de tous, y compris des « bénéficiaires identifiés », ces « évaluations » concluent alors que certains projets sont « hautement insatisfaisants ». Pour autant, ces échecs dûment constatés, renvoyant pourtant à du gaspillage et/ou de la déperdition de ressources fournies par le dur labeur du contribuable international, donnent très rarement lieu à des enquêtes sur l'éventualité de détournements d'objectifs, de deniers publics, de violation de règles et procédures de passation de marchés pour l'acquisition de biens et services.
De l'impunité permanente des institutions multilatérales
C'est ainsi que dans mon parcours, j'ai eu à être au courant de visu de ce cas d'un projet financé pendant plusieurs années, à coup de plusieurs centaines de millions de dollars américains par une institution financière multilatérale. Celle-ci a récemment conclu au caractère « hautement insatisfaisant » du projet dans son rapport d'achèvement. Le plus cocasse, c'est que c'est cette institution même qui a mené l'identification du projet, sa préparation, son développement, sa négociation, son approbation, sa supervision selon ses propres règles et procédures. Elle a ainsi autorisé et ordonné les décaissements au titre de ce projet sur la base de documents usuels jugés « conformes, satisfaisants et acceptables ». Pourtant, contrairement à ce qu'on pourrait imaginer, ce n'est pas l'institution qui a été sanctionnée, mais plutôt le pays bénéficiaire au motif d'une « mauvaise gestion du projet ». Résultat : d'autres financements peuvent lui être refusés alors même que le principal responsable sectoriel en poste au moment de la supervision et de l'exécution de ce projet était devenu premier responsable des opérations de cette institution financière pour ce même pays. C'est donc ce haut fonctionnaire largement impliqué dans la faillite de ce projet qui a été chargé de la réprimande à l'endroit des dirigeants du pays « bénéficiaire ».
Lanceur d'alerte : une audace à haut risque
Dans le cas cité en exemple, un lanceur d'alerte avait bien saisi ses responsables hiérarchiques tout autant que les gardiens de l'éthique et de l'intégrité dans l'institution. Loin de prêter l'oreille à sa vigilance, ceux-ci ont plutôt tenté de les réduire au silence en émettant des accusations fallacieuses qui n'ont pas résisté à la défense développée par le lanceur d'alerte. Celui-ci, constatant que sa demande d'une enquête indépendante auprès des plus hautes autorités n'aboutissait pas et qu'en plus, aucune sanction n'avait été prise contre les fonctionnaires en cause, a préféré quitter l'institution pour éviter que lui soit « fabriquée » une autre affaire et le discréditer à tout jamais. Précision de taille : une « médiation » lui a été proposée pour acheter son silence, ce qu'il a naturellement refusé préférant s'en tenir à la possibilité qu'il avait de prendre prématurément sa retraite de l'institution. Ironie de l'histoire : il a pu partir avec des documents compromettants pour l'institution qui étaient tombés par erreur dans sa boîte mail et que le système interne de justice de l'institution avait « certifiés authentiques ». Pour se tenir les uns, les autres et couvrir les attitudes inappropriées, acteurs, témoins et manageurs impliqués ont été promus et affectés à des postes où ils étaient eux-mêmes responsables des enquêtes sur des allégations de corruption et de prises illégales d'intérêts. Une illustration de la perversion totale, mais consciente de la gouvernance d'une institution qui ne se gêne pas pour faire la leçon aux Africains !
Un système dévoyé de l'intérieur…
Comment cela est-il possible dans une institution qui se veut un fer de lance de la lutte contre la corruption ? La question mérite d'être posée. Un début de réponse réside dans le fait que des manageurs ont eu le temps et la possibilité de placer leurs gens à des postes stratégiques, ce qui leur a permis de verrouiller le système et de prévenir toute enquête sérieuse contre eux. Détenant des leviers-clés dans la chaîne des enquêtes sur les violations des règles d'éthique et d'intégrité, ils peuvent ainsi mettre le système sous tutelle, le dévoyer et, en un mot, le corrompre. C'est là une première explication.
Une autre réside dans le fait que la bureaucratie de ces institutions conduit à bâtir un système résistant au changement et se protégeant contre les interventions extérieures, quitte à s'installer dans une certaine fuite en avant, à violer leurs propres règles d'éthique et d'intégrité et à détruire, au lieu de les soutenir, les lanceurs d'alerte sur des faits de corruption. De quoi priver les gouvernements de leur pays d'origine de leur capacité à contribuer au développement de leur pays sans compter le préjudice causé à leurs familles respectives. Au-delà, les choses se passent comme si ces institutions étaient engagées dans une dynamique de destruction des capacités structurelles des pays et des populations à sortir de la pauvreté. Paradoxal pour des institutions qui clament qu'elles luttent contre la pauvreté.
… avec en ligne de mire des experts de pays en développement ?
L'évolution de la gestion des ressources humaines dans ces institutions renseigne sur la manière dont le système s'est dévoyé de l'intérieur. Alors que l'idée même de recruter des experts venus de pays divers est séduisante, force est de constater qu'elle semble avoir été utilisée quelquefois pour promouvoir des experts dont le faible talent, pour ne pas dire leur incompétence pour certains, se le disputait à leur ambition démesurée, ce qui en fait des personnes fragiles et prêtes à servir le système quoi qu'il en coûte aux pays en développement dont une grande majorité se trouve en Afrique. Faute d'acteurs ayant la ferme volonté, mais aussi la pleine capacité de mettre en œuvre des stratégies, des programmes et des projets de développement inclusifs adaptés aux contextes africains, ces institutions contribuent à détourner des ressources, mais aussi des agendas pertinents de trajectoires de résultats efficients. De quoi rappeler les sombres époques de l'esclavage et du colonialisme pendant lesquelles des Africains ont été utilisés pour brimer, vendre, torturer et détruire d'autres Africains. Les choses se passent comme si tout espoir de développement devait être méthodiquement annihilé par ce qu'il convient de qualifier de fabrique de pauvreté. Résultat : autant les populations africaines que les populations des pays donateurs sont prises au piège de ce système infernal.
Des moyens de sortir de l'impasse
Parmi les pistes à explorer pour casser la logique de ce système, il y a la remise en question de cette réalité qui fait que les décisions des tribunaux administratifs de ces institutions sont définitives au regard du fait qu'aucun recours n'est possible contre elles. La situation est d'autant plus ubuesque que ces tribunaux ne condamnent les institutions dont ils font partie intégrante que lorsqu'ils n'ont vraiment pas le choix. Autant dire pratiquement jamais. Du fait de l'immunité qui accompagne ces institutions, les juridictions nationales indépendantes n'ont pas compétence pour recevoir en appel par exemple les recours de plaignants. Un comble dans un environnement où la gouvernance semble être le maître-mot. En réalité, les départements juridiques de certaines institutions multilatérales n'ont rien à envier aux pools d'avocats des systèmes mafieux. Ils se servent de leurs positions institutionnelles pour trahir le devoir envers la justice, envers les institutions qui les emploient et envers les populations, donatrices et bénéficiaires. Illustration peut en être donnée par l'avocat en chef du département juridique d'une institution financière multilatérale qui vient de quitter brutalement son institution et certainement pas de son plein gré quand on connaît le personnage et la violence aveugle de son ambition démesurée. Par sa position, il était parfaitement au fait de dossiers accablants contre les uns et les autres impliqués dans ce système dévoyé et infernal. Cela ne l'a nullement incité à faire son devoir de poursuite devant les instances compétentes de son institution, et ce, bien que l'authenticité des documents soumis au tribunal administratif n'ait jamais été contestée. Précision : le tribunal administratif n'a pas mandat de poursuivre, mais celui de se prononcer sur des demandes d'indemnisation des plaignants. Cette nuance est importante, car ce tribunal administratif peut refuser une compensation à un plaignant tout en ne contestant pas l'authenticité de pièces versées à son dossier, même si ces documents apportent des preuves de violations coupables de la part de manageurs.
Une faille exploitable pour intervenir de l'extérieur
La conséquence de tout cela, c'est qu'en rendant des jugements publics sur base de l'ensemble des dossiers soumis par un plaignant, le passage à des tribunaux administratifs déclassifie de facto et de jure toutes les pièces des dossiers qui deviennent alors accessibles au public, les institutions ne pouvant plus invoquer quelque clause de confidentialité que ce soit pour s'opposer à leur utilisation. Une brèche de taille dans le système pour des lanceurs d'alerte habiles, courageux, déterminés et connaissant la nature dévoyée des systèmes de justice interne dont la mission est de les détruire, pour protéger les institutions qui les emploient. Cette brèche permet de combattre la corruption institutionnalisée de l'extérieur du système. Un point sur lequel tout lanceur d'alerte devrait être attentif avant de quitter l'institution dont il condamne les pratiques. L'idée est de rendre publiques les décisions prises dans les procédures judiciaires. Avec la rapidité de diffusion de l'information telle que nous l'avons aujourd'hui, le grand public averti des détails d'opérations de corruption dans lesquelles des fonds publics ont été utilisés ferait que les politiciens seraient obligés de faire pression sur leurs gouvernements qui à leur tour, seraient forcés de demander des comptes aux institutions dans lesquelles la corruption est décelée et rendue publique. Avec une telle approche, de moins en moins de gouvernements auraient peur de croiser le fer avec des institutions multilatérales. Il s'agit là d'une approche vertueuse apte à combattre un système vicié et dévoyé.
Une autre approche inspirée du FCPA
Une autre protection pourrait venir de plaintes bien documentées sur la base des provisions du genre du Foreign Corrupt Pratices Act (FCPA). Ces dernières peuvent instruire le Federal Bureau of Investigation (FBI) américain d'enquêter et de livrer des personnes présumées coupables de corruption active ou passive dans le cadre d'opérations dans lesquelles, soit le Dollar américain est utilisé, soit les transactions sont passées par des banques américaines, soit l'argent provient aussi de contributions des États-Unis. USA. Où que ces opérations aient pu avoir lieu, la justice américaine peut être saisie dès que des violations de procédures d'acquisition de biens et services impliquant un de ces 3 facteurs peuvent être suffisamment documentées pour permettre l'ouverture d'une enquête. De fait, il y a de quoi créer une plateforme numérique du genre « Balance ton corrompu » pour ouvrir la porte aux médias et aux juridictions du genre FCPA afin, d'une part, que le public soit informé, d'autre part, que le problème soit traité sur le plan judiciaire. De quoi se donner les moyens de débusquer les actes de corruption, les rendre publics et les réprimer avec la dernière vigueur pour qu'enfin ces institutions créées pour lutter contre la pauvreté sortent de leur duplicité coupable du fait de la bureaucratie qui les étouffe.
par Marwane Ben Yahmed
L'INSAISISSABLE MACKY SALL
Il était présenté à ses débuts comme un « président normal », par opposition à Wade. Voilà qu’il s’est mué en « hyper-président », maître du jeu et des horloges, qui entend gérer le pays à sa guise
Jeune Afrique |
Marwane Ben Yahmed |
Publication 07/10/2019
Présenté à ses début comme un « président normal », Macky Sall s’est finalement mué en « hyper-président ». En prenant le choix d’assumer seul les conséquences de ses succès comme de ses échecs, le président sénégalais prend un pari risqué, mais qui a le mérite de la clarté.
Décidément, Macky Sall n’aime rien tant que brouiller les cartes. Le 27 septembre, ses « retrouvailles », ô combien symboliques, avec Abdoulaye Wade, son prédécesseur et ex-mentor devenu meilleur ennemi, lors de l’inauguration de la grande mosquée Massalikoul Djinane, en présence de Serigne Mountakha Bassirou Mbacké, le khalife général des mourides, avait de quoi surprendre quand on connaît la rancœur éprouvée par Gorgui depuis sa défaite de 2012, et, surtout, l’incarcération en 2013 de Karim, son fils, gracié en 2016. Devant ces images, certains ont dû avaler leur chapelet !
En réalité, il y a longtemps – bien avant sa réélection pour un dernier mandat – que Macky Sall songeait à cette pacification générale, sur fond de dialogue national, de la scène politique sénégalaise. Ils étaient pourtant bien peu nombreux à être dans la confidence. Une nouvelle surprise du chef, en somme.
Déjà, en avril dernier, la cérémonie de son investiture à peine achevée, il avait pris tout le monde à contre-pied en nommant un gouvernement réduit à trente-deux ministres, remerciant du même coup une vingtaine de membres de son ancienne équipe, sanctionnés en raison de leur inefficacité ou de leurs frasques.
Seize petits nouveaux, venus pour la plupart de grandes entreprises publiques ou de diverses institutions, avaient été lancés dans le grand bain. Le président avait aussi zappé les ralliés de la dernière heure et contraint les caciques de son entourage à changer de maroquin, histoire, sans doute, de leur éviter de s’encroûter.
L’opération chamboule-tout ne s’est pas arrêtée là. Peu de temps après, la suppression du poste de Premier ministre a fait l’effet d’une bombe. Ceux qui rêvaient d’un second mandat « pépère », avec un gouvernement pléthorique pour remercier les uns et les autres de leur soutien et aucune prise de risque politique, en ont été pour leurs frais.
Le « président normal » devenu « hyper-président »
Le chef de l’État a fait tout l’inverse, comme pour obliger ses troupes à consacrer leur énergie à la mise en œuvre des réformes qu’il souhaite mener à bien avant 2024. Et pour inciter ceux qui rêvent de prendre sa place à mettre leurs ambitions en sourdine.
Il était présenté à ses débuts, à l’instar de François Hollande, comme un « président normal », par opposition à Wade. Et voilà qu’il s’est mué en « hyper-président », maître du jeu et des horloges, qui entend gérer le Sénégal à sa guise, ne rendre de comptes qu’à ses concitoyens, et éviter soigneusement les « goulets d’étranglement », les polémiques ou autres petits calculs politiciens. Il a fait le choix d’assumer seul les conséquences de ses succès comme de ses échecs. Le pari est risqué, mais au moins les choses sont-elles claires. Appréciable nouveauté au pays de la Teranga…
La prochaine présidentielle est encore loin. Trop, pour se hasarder à de quelconques spéculations sur la succession de Macky Sall. Dans son camp, tout le monde a compris la consigne et personne n’ose afficher ses ambitions. Mais une chose est sûre : « Macky » n’a pas encore fait son choix, preuve qu’aucun postulant ne sort du lot.
Le test des législatives
Dans l’opposition, il faudra évidemment compter avec l’inusable Idrissa Seck, qui a réalisé sa meilleure performance en 2019 (plus de 20 % des voix), mais aussi avec le surprenant Ousmane Sonko (15,6 %). Pour l’instant, ni Karim Wade ni Khalifa Sall ne peuvent être candidats en raison de leurs ennuis judiciaires. Mais ils n’ont pas pour autant disparu d’un paysage appelé à évoluer, notamment quand il s’agira pour le Parti socialiste de se choisir un nouveau chef et, peut-être, un nouveau cap, après le décès d’Ousmane Tanor Dieng…
Prochaine étape – et prochain test : les législatives de 2022. D’ici là, Macky Sall et son gouvernement auront tout loisir de se consacrer à leur mission essentielle : répondre aux nombreuses attentes de leurs concitoyens. Et ça, c’est plutôt une bonne nouvelle.
Marwane Ben Yahmed est directeur de publication de Jeune Afrique.
DIONNE POURFEND L’OPPOSITION
Mahammad Boun Abdallah Dionne est-il un Premier ministre officieux ? La question mérite d’être posée au vu de la posture adoptée par le secrétaire général de la présidence ce week-end lors du Forum organisé par le Cercle de Réflexion Républicaine
Mahammad Boun Abdallah Dionne est-il un Premier ministre officieux ? La question mérite d’être posée au vu de la posture adoptée par le secrétaire général de la présidence de la République ce week-end lors du Forum organisé par le Cercle de Réflexion Républicaine sur le thème « Macky Sall : Parcours, Vision et Réalisations »…
Pour imprimer un mieux d’Etat et rapprocher l’administration des administrés mais également « accélérer les réformes pour qu’elles aient plus d’impact, uniquement pour le bonheur du peuple sénégalais », le chef de l’Etat avait décidé en avril dernier de supprimer le poste de Premier ministre et de nommer le dernier titulaire en date du poste à ses côtés comme Secrétaire général de la présidence de la République. Mahammad Boun Abdallah Dionne, après avoir vu ses pouvoirs diminués, devait ainsi travailler au côté de celui qui a rogné ses ailes, le président de la République Macky Sall. Malheureusement, le désormais troisième Premier ministre de Macky Sall était tombé quelques jours après avoir été limogé de sa « station » de chef du gouvernement. Une maladie qui l’a cloué dans les lits d’hôpitaux français pendant plus de deux mois poussant même certains à annoncer sa mort. Une information aussitôt véhiculée, aussitôt démentie.
Dionne, le « Premier ministre »
Revenu de France le mois dernier, après son long séjour médical de plus de deux mois dans l’Hexagone, l’ancien Premier ministre du président Macky Sal avait fait sa première apparition publique lors de la levée du corps de l’ancien directeur général de la Fao, Jacques Diouf, qui s’était tenue le vendredi 23 août 2019 à l’hôpital Principal de Dakar. Ce jour-là, l’ex-Pm, vêtu d’un boubou traditionnel blanc, n’avait pas ouvert la bouche pour témoigner sur le défunt Jacques Diouf durant toute la cérémonie, encore moins se prononcer sur l’actualité nationale. Les semaines qui ont suivi, l’ex-Pm s’était plongé sur les nombreux dossiers qui l’attendaient d’autant qu’en son absence une guerre avait éclaté entre son prédécesseur au poste de secrétaire général de la présidence de la République, Maxime Jean-Simon Ndiaye, et son propre adjoint, le ministre-conseiller Oumar Samba Ba…
Après cette mise en retrait volontaire, Mahammad Dionne a de nouveau fait une apparition samedi dernier, c’est-à-dire le 05 octobre… dans la peau d’un Premier ministre ! C’était lors du forum organisé par le Cercle de Réflexion Républicaine sur le thème « Macky Sall : Parcours, Vision et Réalisations ». Comme s’il avait senti un vide durant son absence ou depuis la suppression de « son » poste de Premier ministre, Dionne s’est de nouveau mis dans les habits de chef du gouvernement — ou de directeur de campagne ! — pour parler des grands projets du chef de l’Etat notamment du Ter. Ce, en montrant les crocs, et en invitant les uns et les autres à « bannir cette culture du misérabilisme ». « Il y a beaucoup de polémiques sur le train. Mais pourtant le Ter, son coût a été optimisé. On a fait un appel d’offres international. 22 sociétés ont soumissionné et on a pris la meilleure offre. Je pense qu’il est arrivé un moment où les gens doivent être fiers de ce qui est fait dans ce pays, ce train appartient au peuple pas au chef de l’Etat, pas au Gouvernement. Soyons patients, en fin d’année, le Ter va être opérationnel, et ceux qui vont le prendre seront fiers du président de la République. Hélas, dans ce pays, quand les pluies sont en retard on dit que c’est le Président, quand on a un excès d’eau même chose. Mais comme disait Macky Sall, une fois lors d’un conseil des ministres, « So takhawé niouné nga toog, nga toog gnouné nga dionkone ». Il faut que l’on arrête cette culture du misérabilisme, cette culture du nihilisme. Ce bilan existe ! », s’est exclamé l’officieux Premier ministre. Mahammad Boun Abdallah Dionne ne s’en est pas arrêté là. Celui qui a sans doute la nostalgie du poste de Premier ministre a aussi conseillé à son auditoire de prendre exemple sur les citoyens des pays asiatiques, c’est-à-dire d’être fiers de notre nation. Parce qu’il y a lieu d’être fier du Sénégal de Macky Sall ? « Le pays va se transformer grâce à l’industrialisation », a ajouté Dionne avant de dire qu’il faut faire confiance au Président et de réaffirmer que les projets sont toujours en cours. Et de citer le « Pse Jeunes » en place pour accompagner les jeunes, les former et leur donner des jeunes. Rappelant que 45% des jeunes n’avaient reçu aucune formation, le Pm rétrogradé en secrétaire général de l a présidence de la République informe que le Président à un projet de construction d’un centre équipé dans chaque département, pour développer les capacités. M. Dionne incite aussi les jeunes à se former en informatique et en technologies, car ce sont des métiers d’avenir.
« Personne dans l’opposition n’a un projet alternatif au Pse »
Le secrétaire général de la présidence de la République, encore une fois dans la peau d’un Premier ministre qu’il n’est plus, est aussi revenu sur la polémique qui avait entouré sa sortie relative au score du Président sortant pour la présidentielle du 24 février dernier. « Je n’ai jamais eu de doute que le président Macky Sall serait réélu au 1er tour. Je pensais même que le score qu’il aurait serait supérieur à celui qu’il a finalement eu. On m’a attaqué dur ici parce que j’avais dit qu’il devrait avoir un minimum de 57 %. Certes, c’était à la veille des élections. Dieu nous a donné raison, il a eu plus que ça. Mais moi je pensais qu’il allait faire davantage » a encore soutenu Mahammad Boun Abdallah Dionne. L’officieux Pm a profité de l’occasion du forum de samedi dernier pour se livrer de nouveau à un de ses exercices favoris, à savoir lancer des pierres dans le jardin de l’opposition. « Une nation a besoin de stabilité. Et qui incarne mieux que le président Macky Sall, dans la classe politique actuelle, une stabilité de notre nation? Je n’en vois pas. Qui incarne un projet politique horizon 2035 en une génération dans la classe politique, qui porte une alternative au Pse à long terme ? Si vous connaissez un nom dites le moi ? La critique est aisée mais l’art est difficile », a martelé Mahammad Dionne en conclusion. On aimerait bien l’entendre répéter tout cela en 2024, juste après la présidentielle de cette année-là…
"JE NE SUIS ANIME D’AUCUN ESPRIT REVANCHARD"
Khalifa Sall à Tivaouane, Ndiassane et Pire Gourey
Cheikh CAMARA, Correspondant permanent à Thiès |
Publication 07/10/2019
« Un détenu m’a dit en prison : ‘’si Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine était vivant, jamais un tel sort ne te serait réservé’’». La révélation a été faite devant Serigne Babacar Sy Ibn Al Amine par Khalifa Ababacar Sall, en visite, ce samedi 5 octobre 2019, chez les différentes familles religieuses du département de Tivaouane, pour des présentations de condoléances. L’ancien maire de Dakar qui s’est aussi rendu à Ndiassane et Pire Gourey a déclaré que «grâce aux prières, j’ai traversé l’épreuve sans anicroches et aujourd’hui, je suis sans rancœur ni rancune et je ne suis animé d’aucun esprit revanchard».
Après le ziar nocturne effectué tard la soirée du dimanche de sa sortie de prison au mausolée de son homonyme Khalifa Ababacar Sy, l’ancien Maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall, est revenu à Tivaouane ce weekend puis s’est rendu à Ndiassane et Pire Gourey, pour les besoins de présentation de condoléances à ces familles religieuses suite aux décès des khalifes Serigne Cheikh Ahmed Tidiane Sy, Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine, Mame Bou Kounta et Serigne Moustapha, mais aussi de Ahmed Bachir Kounta. Au domicile du défunt Khalife Serigne Abdoul Aziz Sy, où il a été reçu par le fils de dernier, Serigne Ababacar Sy Ibn Al Amine, Khalifa Ababacar Sall, évoquant ses relations profondes avec le défunt guide religieux, a révélé qu’« en prison, alors que j’étais isolé, un détenu a bravé les interdits pour m’approcher et me dire que si Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine était vivant, jamais ce sort ne me serait réservé. C’est très significatif ».
Cela est dû au simple fait, indique Serigne Babacar Al Amine, que « mon défunt père avait une ligne de conduite très claire. Il était conscient que le guide religieux ne peut inscrire ses actions que dans le rapport de forces ou la régulation et il avait choisi la régulation comme socle de toutes ses actions au quotidien, notamment en ce qui concerne la politique ». Le guide religieux d’ajouter : « ce qui est arrivé relève de la volonté de Dieu et c’est lui aussi qui y a mis fin ». Quant à Khalifa Sall, il a poursuivi son discours en ces termes : « de la prison, j’ai pu me rendre compte de la belle manière dont vous perpétuez l’œuvre de Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine, qui était au courant de tout ce qui se tramait contre moi. C’est pourquoi il s’est totalement investi, mais malheureusement, je n’ai pas eu l’occasion de lui dire merci. Quand tous les deux nous savions ce qui allait se passer dans cette affaire, je lui ai demandé de me donner l’autorisation de poser un certain acte.
Serigne Abdou m’a donné aussitôt l’autorisation même si j’ignorais s’il était d’accord ou non. Il m’a donné là une leçon, car j’avais fait un choix extrême. Il m’a dit qu’il m’a confié à Serigne Babacar et que s’il était à ma place, il poserait le même acte (Ndlr, dont la nature n’a pas été dévoilée) ». « Quiconque a peur du combat, doit s’abstenir de faire de la politique et ce chemin est toujours parsemé d’embûches » Serigne Babacar Sy renseigne par ailleurs que son défunt père a aussi eu à vivre des rapports de forces, comme en témoigne ce qui s’est passé autrefois dans la famille et qui était bel et bien un combat. De la même manière, a-t-il soutenu, on ne peut pas faire de la politique sans mener de combats, autrement dit la politique rime avec le combat, qui en est d’ailleurs le centre. « Quiconque a peur du combat, doit s’abstenir de faire de la politique car son chemin est toujours parsemé d’embûches» a encore indique le khalife d’Al Amine.
Avant d’ajouter : « le plus important est que tout le monde sache que ce pays ne peut être construit qu’avec les bras de ses fils, avec l’implication de toutes les compétences, la prise en compte de toutes les idées ».de Khalifa Sall, il dira : « les grands hommes n’ont pas droit à l’erreur, car elle risque d’engager tout un pays. Il ne faut pas te gaspiller, parce que le pays a besoin de toi. Si tu n’étais pas armé d’une profonde conviction et d’un amour pour ton pays, tu aurais adopté une position beaucoup plus facile et continué à mener tranquillement ta vie. Tu as choisi le chemin de la vérité et de la droiture, qui ne manque pas de risques dans de pareilles circonstances et c’est justement ces risques que tu viens de vivre » a rassuré le Khalife d’Abdou Aziz Sy Al Amine. Serigne Mbaye Sy Ndiol Fouta Ibn Abdoul Aziz Sy Dabakh, pour sa part, a conseillé à l’ancien maire de Dakar d’« oublier et ne pas regarder dans le rétroviseur ». Il ajoute : « personne ne peut échapper à son destin. Soyez-unis, ne jetez l’anathème sur qui que ce soit et marchez tout droit vers vos objectifs ».
Serigne Mbaye Sy Abdou a fait savoir que « Khalifa Sall est un homme que j’apprécie beaucoup ». Dans le même sillage, l’ancien maire de Dakar a fait remarquer à Ndiassane et Pire Gourey où il s’est aussi rendu pour le même but, à savoir des présentations de condoléances, que « grâce aux prières, j’ai traversé l’épreuve sans anicroches et aujourd’hui, je suis sans rancœur ni rancune et ne suis animé d’aucun esprit revanchard ».
Philosophe, le dirigeant du Parti socialiste considère que « c’est superflu de se fâcher contre quelqu’un, pour des faits qui sont l’œuvre exclusive de Dieu ». Et de souligner : « le problème fondamental dans nos pays, c’est qu’il y a une crise de foi et des valeurs, c’est pourquoi les gens disent croire en Dieu mais, dans le même temps, ils posent des actes qui montrent qu’ils n’ont pas confiance en Lui ». D’où cette conclusion : « il faut aller en prison pour se rendre compte que seul Dieu est le Maître du destin et Il reste à ce moment là le seul Compagnon ».
LES DEFAILLANCES DE COMMUNICATION D’URGENCE DE LA SECURITE PUBLIQUE NATIONALE INDEXEES
Force est de constater que cette tornade, ayant occasionné un lot de dégâts matériels et une perte en vie humaine à Thiès, est révélatrice des failles du système de sécurité publique nationale
La tempête qui s’est abattue sur Dakar dans la nuit du jeudi 03 octobre dernier a failli engendrer une catastrophe dans le pays. Cependant, si les phénomènes pluviométriques transcendent le pouvoir de l’humain, force est de constater que cette tornade, ayant occasionné un lot de dégâts matériels et une perte en vie humaine à Thiès, est révélatrice des failles du système de sécurité publique nationale. Un défaut notoire de communication d’alerte publique est ainsi décrié. Dans la gestion des affaires de la cité, l’importance d’une politique de prévision s’avère fondamentale pour la survie collective. Cela est encore plus valable dans une période propice aux calamités naturelles comme la saison des pluies. La nuit du 03 octobre 2019 est illustrative d’une telle négligence en termes de communication d’alerte. Des éclairs accompagnés de fortes rafales de vents d’une vitesse maximale de 155 Km h, voilà ce qui a enregistré cette nuit-là. Ainsi, c’est avec stupéfaction et une grande peur que des millions de Dakarois se sont réveillés le lendemain matin au milieu de décombres. Fenêtres fissurées voire vitres brisées, effondrement de façades sur des véhicules, panneaux publicitaires à terre, arbres déracinés, un mort à Thiès à la suite de l’effondrement d’un arbre sur la toiture de la chambre de la victime… Les dégâts étaient incommensurables mardi matin. Par ailleurs, si les services de la météorologie ont bien émis des bulletins d’alerte, les autorités en charge de la sécurité publique quant à elles sont restées inertes face au danger. D’où les prémices d’une psychose ayant commencé à s’emparer des populations.
D’après les prévisions de l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacim), le phénomène des tornades va se poursuivre jusqu’à la mi-octobre. Entre autres, un prochain orage, avec des vents pouvant atteindre 60 Km, est prévu sur la période du 07 au 09 octobre. Hélas, depuis l’annonce des prochains orages, les services de l’Etat sont restés amorphes. Elles n’ont fait aucune communication afin que les populations prennent les dispositions nécessaires. « On peut remercier Dieu. En effet, si le vent violent de la nuit du mercredi au jeudi dernier avait eu lieu dans la journée, en plus des dégâts matériels, on aurait compté des pertes en vies humaines, surtout en ville » se désole cet agent administratif. « Ils attendent certainement qu’il y ait mort d’hommes pour prendre des mesures de sapeur-pompier », renchérit son collègue. Dans tous les cas, les Dakarois sont habités par une peur bleue surtout avec la rentrée des classes. Et avec l’état de certains établissements scolaires, il est à craindre pour nos mômes. Après la foudre, il nous faudra faire face aux rafales de vents que des mains humaines ne peuvent arrêter. L’attitude des autorités est d’autant plus regrettable qu’avec une bonne communication, on pourrait limiter les dégâts. Ce qui ne semble pas être une préoccupation de la Direction de la protection civile et d’autres démembrements de l’Etat.
MOMAR THIAM, EXPERT EN COM : «il y a un manque de communication publique préventive»
« Ce qu’il faut savoir, est que la lecture de la météo n’est pas une culture chez nous. C’est pourquoi, de ce point de vue, l’Etat devrait prendre toutes les dispositions nécessaires en termes de communication pour alerter les populations sur les éventuelles tempêtes. Malheureusement, il y a un manque de communication publique préventive face à pareils événements. Hélas, on ne sent pas une étroite collaboration en matière de communication entre les démembrements de l’Etat, les services de la météorologie et ceux chargés de la sécurité publique nationale, comme ce la se fait dans d’autres pays en période d’intempéries ».
SADIO, GANA, KREPIN SE SIGNALENT AVANT LE CHOC CONTRE LE BRESIL
A quelques heures du début du regroupement des « Lions en direction du match amical contre le Brésil, plusieurs « Lions » se sont illustrés. De Sadio Mané à Idrissa Gana Gueye en passant par Krépin Diatta ou encore Mbaye, ils se sont brillamment illustré.
A quelques heures du début du regroupement des « Lions en direction du match amical contre le Brésil, plusieurs « Lions » se sont illustrés. De Sadio Mané à Idrissa Gana Gueye en passant par Krépin Diatta ou encore Mbaye, ils se sont brillamment illustré.
Pour une dernière avant de rejoindre la « Tanière » en direction du match amical international contre le Brésil prévu ce 10 octobre à Singapour, plusieurs joueurs se sont signalé avant ce grand rendez-vous. A un mois du début des éliminatoires de la CAN 2021, ce sera l’heure de la rentrée pour le Sénégal qui avait zappé la fenêtre de septembre. Le regroupement pour ce match a débuté ce dimanche à Paris. Quelques « Lions » se sont néanmoins bien illustrés ce week-end avant de rejoindre la Tanière.
50ème but avec Liverpool en Premier League
Au premier rang de ces joueurs qui se sont distingué ce week-end figure celui considéré comme la star de l’équipe nationale, Sadio Mané. Si Liverpool a engrangé un huitième succès de rang en autant de matches de Premier League cette saison, le club de la Mersey le doit grandement à l’international sénégalais. Une série qui monte même à 17 succès de rang en comptant ceux glanés en fin de saison dernière. A un seul succès pour égaler le record de victoires consécutives, détenu par Manchester City (18). Le succès devant devant Leicester (2-1) porte la marque d’un Sadio buteur et qui a causé le pénalty finalement libérateur des « Reds » transformé par James Milner dans les dernières minutes de la partie. Lancé en profondeur par ce dernier, le Sénégalais s’en est allé remporter son duel avec Kasper Schmeichel en fin de première période (40ème minute) pour son 50e but en 100 matches de Premier League sous les couleurs des Reds, sans oublier ses 21 réalisations avec Southampton entre 2014 et 2016. Sadio Mané est le 10e joueur de l’histoire de Liverpool à atteindre la barre des 50 buts en Premier League. Il rejoint Robbie Fowler, Steven Gerrard, Michael Owen, Luis Suarez, Fernando Torres, Mohamed Salah, Roberto Firmino, Dirk Kuyt et Daniel Sturridge.
Gana ouvre son compteur but
Excellent depuis le début de la saison avec le Paris SG, Idrissa Gana Gueye n’a pas dérogé à cette règle ce samedi lors de la réception d’Angers. L’international sénégalais a participé à la large victoire du club francilien (4-0) en inscrivant le troisième but du PSG. Une première réalisation qui récompense un très bon début de saison de celui qui porte bonheur à son équipe. En effet, le PSG n’a perdu aucun match et n’a encaissé aucun but (championnat et LDC confondu) quand l’international sénégalais est sur le pré. Ses trois absences ont d’ailleurs coïncidé avec les trois défaites de l’équipe dirigée par Thomas Tuchel. Au micro de Canal+, Idrissa Guèye est revenu sur la belle prestation parisienne au Parc des Princes. « Ça fait du bien de pouvoir marquer, j’attendais ce moment-là depuis quelques matches. Je suis là pour aider l’équipe et me concentrer sur les tâches défensives, mais si je peux aider devant c’est bien aussi. C’était important de gagner et prendre les 3 points. On a réussi à bien attaquer le match, à combiner et à marquer tôt. Tout le monde est content avec ce 4-0. La meilleure prestation de la saison ? C’était une prestation aboutie. On a bien défendu et attaqué. On avait à cœur de bien finir cette série de matches, de bien gagner et de bien jouer. On était chez nous et il fallait s’imposer contre le deuxième. C’était un match important à gagner. Invaincu avec le PSG depuis son arrivée ? C’est le travail de toute l’équipe, il y a aussi les défenseurs qui font du bon boulot. On a un super gardien et les attaquants aussi. Je suis content d’être dans cette équipe.» assure-t-il.
Krépin et Mbaye Diagne portent Bruges
Quatre jours après avoir manqué l’exploit face au Real Madrid (2-2), les Sénégalais de Fc Bruges ont contribué à la nouvelle victoire du club belge en Jupiter Ligue devant Gent (4-0). Krépin Diatta a inscrit le deuxième but de son équipe alors que Mbaye Diagne (entré en jeu plutôt) a inscrit le quatrième et dernier but de Bruges. Ce dernier a d’ailleurs célébré son but d’une manière un peu particulier. L’ancien joueur de Kasimpasa a pris la boisson d’un supporter et l’a bu. Buteur lors de la précédente journée sur la pelouse du FC Malines, le jeune ailier sénégalais a ainsi marqué son cinquième but en 6 matchs. Pour sa part, l’ancien buteur de Galatasaray compte trois réalisations en 5 matchs. Les autres sénégalais Amadou Sagna et Ousseynou Cavin Diagne et Mamadou Diatta ne figuraient toutefois pas dans la feuille de match.
«JE NE BOXE PAS DANS LA MEME CATEGORIE QUE LES AUTRES»
Présidant samedi la cérémonie de clôture du séminaire organisé par le Cercle de Réflexion Républicaine, Macky Sall a invité ses partisans à ne pas se laisser divertir par les délateurs et autres manipulateurs
En dépit de sa volonté affichée d’apaiser le landerneau politique, le président de la République reste droit dans ses bottes. Présidant samedi la cérémonie de clôture du séminaire organisé par le Cercle de Réflexion Républicaine, Macky Sall a invité ses partisans à ne pas se laisser divertir par les délateurs et autres manipulateurs
C’est un Macky Sall provocateur et décontracté qui s’est adressé hier aux membres du Cercle de Réflexion Républicaine pour vanter son bilan. Connu pour son phrasé mesuré et calculé et son visage taciturne et grave, le chef de l’Etat a retrouvé l’humour.
En effet, raillerie, blague et moquerie ont ponctué son allocution devant un public acquis à sa cause. «C’est important de fixer les ordres de grandeur, parce que je ne boxe pas dans la même catégorie que les autres», lance-t-il avant d’invitant les jeunes à se concentrer sur ses réalisations. Il a appelé ces derniers à ne pas se laisser divertir par ceux qui parlent parce que ceux-ci sont dans leur rôle. «C’est normal qu’ils critiquent, qu’ils parlent, qu’ils inventent, car ils veulent décrédibiliser nos actions pour que les populations se détournent de nous et qu’ils aient une chance de prendre ma place», a déclaré Macky Sall.
Devant le ministre d’Etat, secrétaire général de la Présidence Mohamad Boun Abdallah Dionne, le ministre Mouhamadou Makhtar Cissé et plusieurs directeurs généraux, le Président Macky Sall a martelé : «Foulay Diay Dakhar (Ndlr : soyons courageux), défendons ce que nous avons fait parce que nous n’inventons rien. Toutes les réalisations sont manifestes»,tranche le N°1 des apéristes.
S’agissant de son bilan, il soutient que sur l’électricité, le gouvernement a fait un grand bond en avant. Et d’ajouter cependant que l’énergie, ce n’est pas simplement l’électricité. «L’énergie, c’est aussi les hydrocarbures comme le pétrole et le gaz. C’est un secteur capitalistique qui demande beaucoup de moyens parce que pour découvrir du pétrole, il faut investir d’abord dans la recherche qui est aléatoire par définition.
Et depuis la nuit des temps, l’exploitation pétrolière n’a jamais été l’affaire des Etats, parce que c’est trop risqué», argue le chef de l’Etat. Il rappelle néanmoins que toutes les mesures sont prises pour sauvegarder les intérêts du pays. «C’est pourquoi, l’ITIE a désigné le Sénégal premier en Afrique, car tout ce qui est gaz, pétrole, mines et toutes les ressources qui rentrent dans la pays sont répertoriés. Mais ceux qui pensent que par la confusion, la manipulation, ils peuvent arriver à quelque chose, l’apprendront toujours à leurs dépens, parce que le mensonge ne peut pas triompher sur la vérité», lance-t-il en guise d’attaques contre l’opposition.
Pour lui, l’Apr et la mouvance présidentielle doivent être fières de ce qu’elles ontfait. «Donc, il faut envahir les médias, les plateaux de discussion, les réseaux sociaux pour dire les choses telles qu’elles sont», clame-t-il.
«L’EMPLOI POLITIQUE N’EST PAS DURABLE
Par ailleurs, le président de la République a indiqué que la question de l’emploi est tributaire de l’économie d’un pays. «L’emploi ne peut pas être un emploi politique, car il n’est pas durable», at-il expliqué aux jeunes républicains tout en les invitant à s’insérer dans le tissu économique de façon utile. «D’autant que l’Etat n’a pas d’emplois à donner, sauf les emplois publics qui sont très peu. Les emplois dans les cabinets ce ne sont pas des emplois durables», souligne le président de la République qui demande à ses partisans d’être optimistes pour l’avenir, «car conclut le Sénégal est sur la bonne voie».
VERS UNE DECONCENTRATION DE L’ORDONNANCEMENT
A partir de janvier 2020, la gestion des budgets des ministères et autres institutions de la République va connaître un changement.
A partir de janvier 2020, la gestion des budgets des ministères et autres institutions de la République va connaître un changement. D’autant que ces structures publiques seront obligées de rendre compte devant l’Assemblée nationale. Cette mesure qui entrera dans le cadre du basculement vers la déconcentration de l’ordonnancement et du budget a été annoncée par le Directeur Général de la Comptabilité Publique et du Trésor, Cheikh Tidiane Diop, lors du 3e congrès du Syndicat unique des Travailleurs du Trésor (Sutt). Ce congrès a consacré l’élection de Bamba Cissé (contrôleur du Trésor) comme nouveau secrétaire général du Sutt en remplacement de Madiakhaté Niang.
Samedi dernier en marge du 3e congrès ordinaire du Syndicat des Travailleurs du Trésor (Sutt), le Directeur Général de la Comptabilité Publique et du Trésor, Cheikh Tidiane Diop a articulé son discours sur les contours du cadre harmonisé de gestion des finances publiques et les projets que compte réaliser la structure qu’il dirige. En effet, selon Cheikh Tidiane Diop, des changements vont être opérés dès 2020 dans l’ordonnancement des différents budgets des ministères. «Le Sénégal va basculer en janvier 2020 vers la déconcentration de l’ordonnancement et du budget. Ce qui revient à dire que les ministres dépensiers et les présidents d’institutions auront leur budget qu’ils vont dérouler dans le cadre de leur programme conformément à la politique publique définie par le chef de l’Etat», explique le Directeur Général de la comptabilités Publique et du Trésor. Avec cette démarche, précise M.Diop, les institutions seront obligées de rendre compte devant l’Assemblée nationale. «Le président de la République nous a instruit de même que les ministres de faire en sorte que le budget de chaque ministère soit attribué dès 2020», indique-t-il. A souligner que le directeur Cheikh Tidiane Diop a fait cette annonce lors du 3e Congrès du Syndicat Unique des travailleurs du Trésor (SUTT) qui a vu l’élection de son nouveau Secrétaire Général en la personne de Bamba Cissé au détriment de son challenger Modou Bèye. Ce contrôleur du Trésor qui remplace ainsi Madiakhaté Niang a été élu pour un mandat de trois ans.
DIALOGUE, CONCERTATION, ACQUIS ET DEFENSE
Mais avant de décrocher, l’ancien secrétaire général du Sutt a tenu à dresser le bilan de ses trois années de mandat. «Nous avons connu un mandat calme marqué par le dialogue et la concertation. Des acquis considérables pour le personnel du trésor ont été obtenus. Toutes les questions intéressant les membres du Sutt ont été posées au Directeur Général de la Comptabilité Publique et du Trésor et ont été traitées suivant les intérêts majeurs du Trésor. Nous pouvons dire que c’est un mandat caractérisé par des acquis, par la défense des intérêts de nos membres et du Trésor public en général», se réjouit Madiakhaté Niang qui a également salué la bonne collaboration entre l’organisation syndicale et la Tutelle. A l’en croire, toute les préoccupations que le Sutt a portées à l’attention des autorités ont été prises en compte. «Elles ont toutes été bien traitées par notre tutelle», indique l’ancien secrétaire général du Sutt.
Par Sidy SAME
QUELS DEFIS SECURITAIRES POUR LE SENEGAL ?
Une extension de la surveillance sur la ligne ferroviaire Dakar Bamako ainsi que sur le trajet Train Express Régional (TER) serait très opportune du fait de la vulnérabilité que peuvent représenter ces infrastructures
Dans le cadre de la commémoration de ses 25 ans d’existence, l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) organise les 07 et 08 octobre 2019 un forum sous le thème : « UEMOA 25 ANS : Ensemble relevons le défi de la libre circulation des personnes et des biens dans un espace communautaire sécurisé ».
Ce forum est pour moi, en tant que diplômé du Centre des Hautes Études de Défense et de Sécurité (CHEDS), une bonne occasion pour partager mon expertise et souligner la pertinence du thème retenu, d’autant plus que j’ai eu l’honneur de traiter dans le cadre de mon Travail Individuel de Recherche (TIR) du thème: enjeux et défis sécuritaires liés à l’application par le Sénégal du protocole de la CEDEAO sur la libre circulation des personnes.
Le thème retenu pour ce forum de Ouagadougou trouve toute son importance dans le contexte sécuritaire peu favorable à la libre circulation des personnes et de biens dans l’espace CEDEAO, et interpelle tous les États membres, plus particulièrement ceux de l’UEMOA, à relever les défis sécuritaires liés à l’application du protocole sur la libre circulation des personnes et des biens. Nous saisissons l’opportunité que nous offre le forum deOuagadougou pour passer en revue la politique communautaire en matière de libre circulation dans un contexte sécuritaire marqué par le terrorisme, la criminalité transfrontalière etle crime organisé entre autres. Il s’agira pour nous également de voir les dispositions prises par le Sénégal pour concilier l’impératif sécuritaire et son engagement communautaire d’application du droit à la libre circulation des personnes et des biens de la CEDEAO.
Intégration africaine et Libre circulation. La libre circulation des personnes et des biens est une aspiration fondamentale de la politique d’intégration de l’Union africaine et des organisations sous régionales. Ses principes fondateurs sont déjà annoncés en mai 1963 à Addis-Abeba dans la Charte de l’OUA relative à l’intégration politique et économique du continent, et ensuite clairement définis dans le Traité d’Abuja du 03 juin 199, instituant la Communauté Économique Africaine en son article 43. Ainsi la libre circulation des personnes dans l’espace CEDEAO, telle que définie dans l’article 59 du Traité de la CEDEAO ainsi que dans le Protocole A/SP.1/5/79 de Dakar du 25 mai 1979 sur la libre circulation des personnes, le droit de résidence et d’établissement, consiste à permettre aux ressortissants des États membres de la CEDEAO de se déplacer librement sur l’ensemble des territoires des États membres, d’y résider et de s’y établir en vue d’y exercer une activité́ économique salariée ou indépendante. Contexte sécuritaire en Afrique de l’Ouest C’est justement le contexte sécuritaire dans le monde, en Afrique et principalement en Afrique de l’Ouest qui risque de compromettre sérieusement l’application du principe de libre la circulation dans la CEDEAO.
La situation en Afrique de l’Ouest n’est pas pour ainsi dire très reluisante. En plus d’une fragilité́ étatique (seuls deux États de la sous-région ont échappé́ à un coup d’État militaire réussi en cinquante ans), une fragilité́ écologique et une fragilité́ sociodémographique s’opèrent dans un contexte de grande pauvreté.́ A ces menaces structurelles et historiques, s’ajoute toute une série de nouvelles menaces comme le terrorisme, la criminalité́ transfrontalière et les trafics illicites ou encore la piraterie maritime. Les facteurs de conflictualité́ sont donc d’ordres internes, régionaux et internationaux et de nature à la fois politique, économique, socio-culturelle et environnementale.
En raison de la contiguïté́ géographique, de la porosité́ des frontières et de la similarité́ des facteurs, les foyers de conflictualité́ et les acteurs qui les animent, s’inscrivent souvent dans des dynamiques régionales complexes, bien que certains conflits trouvent leurs foyers de départs dans des pays de la sous-région et s’étendent aux pays voisins. Il est alors important de souligner ici l’interdépendance des acteurs et des enjeux sécuritaires dans l’espace de la CEDEAO impactant sur la politique d’intégration visant la libre circulation des personnes et l’émergence d’une citoyenneté ouest africaine.
A ces enjeux sécuritaires dans la CEDEAO, il est important de concilier le droit à la libre circulation des personnes à l’impératif sécuritaire qui s’impose aux états afin d’assurer à ces mêmes populations leurs droits à la paix et au bien-être. Le Sénégal : terre d’immigration et d’émigration Ayant accédé à la souveraineté internationale le 4 avril 1960, le Sénégal n’a pu, à l’image des autres pays africains, manquer d’être secoué par des crises régionales ou sous régionales, assorties de leurs séquelles chroniques : la pauvreté, la maladie, la sécheresse, les réfugiés et les personnes déplacées, l’endettement extérieur, etc. Situé à l’extrême ouest du continent africain, le Sénégal est un pays sahélien qui partage ses frontières avec la Mauritanie au nord, le Mali à l’est, la Guinée et la Guinée-Bissau au Sud. La Gambie forme une quasi enclave pénétrant à plus de 300 km à l’intérieur du pays. Les Iles du Cap Vert sont situées 560 km de la côte sénégalaise.
La superficie totale du pays est de 196 722 km2. La position géographique fait du pays un grand carrefour de mobilité et d’intégration de peuples d’horizons divers. Après l’indépendance du pays en 1960, les dynamiques de mobilité interne et internationale se sont renforcées tout en s’intensifiant et en se diversifiant. L’importance des courants migratoires saisonniers, internes ou transfrontaliers, favorisés notamment par le développement de la culture de l’arachide, avait fait du Sénégal plus un pays d’immigration que d’émigration. Mais la situation économique difficile que traverse le pays depuis des décennies et la mondialisation de la circulation migratoire font qu’il est devenu un foyer de départ massif et en même temps un espace de transit pour des migrants venant d’autres pays.
Les mouvements d’émigration sénégalaise se sont développés d’abord à l’échelle du continent africain d’une part où les flux se sont essentiellement captés par la Côte d’Ivoire, le Congo et le Gabon d’autre part. A l’échelle mondiale, le champ de l’émigration sénégalaise s’est élargie à l’Europe, à l’Amérique et au reste du monde En retour, le Sénégal est devenu par sa stabilité et son relatif essor économique par rapport aux pays limitrophes une destination très touchée par le phénomène migratoire.
Par ses valeurs de tolérance et d’hospitalité, il est devenu une terre d’accueil pour un nombre toujours croissant de ressortissants de la sous-région et au-delà. Ces étrangers résidant au Sénégal sont constitués de 91% de ressortissants africains principalement originaires des pays limitrophes tels que la Guinée (47%), le Mali (11%), la Gambie et la Guinée Bissau (7%) chacun et la Mauritanie (3%). Le Sénégal est un pays ouvert, appliquant le protocole de la CEDEAO sur la libre circulation des personnes et des biens. Du 1er Janvier au 30 Septembre 2018, deux millions cinq cent quarante mille six cent vingt milles (2 549 621) personnes sont entrées dans le pays, dont un millions deux cent quatre-vingt-deux mille cinq cent quarante-neuf (1 282 549) d’étrangers, contre deux millions quatre cent quatre-vingt-dix-sept mille cinq cent soixante-quinze (2 4 97 575) dont un million cent quatre-vingt-trois mille deux cent vingt (1 183 220) d’étrangers qui en sont sortis Défis sécuritaires pour le Sénégal Les dynamiques de migrations internes et internationales constituent un enjeu majeur lié à la nature et la complexité du phénomène.
Les effets sur la sécurité, le développement économique et social du pays, sur les migrants eux-mêmes et sur les communautés d’origines, de transit et d’accueil posent de réels défis à l’État du Sénégal au premier plan, mais aussi aux autres composantes de la population. Compte tenu de tous ces enjeux, l’État du Sénégal s’est donné comme objectif de relever les défis sécuritaires liés à ces menaces dans le cadre de sa Politique Nationale de Migration (PNMS), principalement dans les Domaines d’Activités Stratégiques (DAS) numéro 4 et numéro 5.
Les orientations stratégiques contenues dans le DAS numéro 3 relatif à la migration à la santé et à l’environnement visent à « améliorer la prise en charge de la santé des migrants et des immigrés au Sénégal » et à « établir un système performant de prévention et de gestion des catastrophes naturelles et humaines et de prise en charge des personnes déplacées internes, des réfugiés et demandeurs d’asile ».
Le DAS numéro 4 relatif à la Migration et à la Gestion intégrée des frontières, quant à lui, donne les orientations visant à « mettre en place un système approprié de gestion des frontières et à actualiser les conditions d’entrée, de séjour et d’établissement au Sénégal ».
Le DAS numéro 3 fait le lien entre la migration et l’importation de maladies infectieuses un risque sérieux qui fait du migrant un vecteur potentiel de la propagation des épidémies. Souvent, le migrant entreprend de longues trajectoires qui peuvent augmenter les risques de maladies transmissibles comme le Sida et les infections telles que la tuberculose, les hépatites A, B, et C. La mobilité est donc considérée comme un déterminant potentiel de la vulnérabilité en matière de santé publique.
Les zones transfrontalières principalement sont des sites à haut risque de transmission de maladies et de propagation des épidémies, et doivent faire l’objet d’une attention particulière de la part de l’État. L’apparition de l’Ébola dans certains pays de la région (Guinée, Libéria, Sierra Leone) a ainsi montré toutes les difficultés liées à la maitrise des épidémies par les gouvernement des pays de la région, notamment au niveau des espaces frontaliers où les risques potentiels de propagation de telles maladies s’opèrent d’un pays à un autre, avec le principe de la libre circulation des personnes.
Le DAS numéro 4 évoque pour sa part les enjeux sécuritaires aux frontières du Sénégal d’ordre économique et social. L’intérêt porté sur les flux d’entrée et de sortie des frontières est motivé par le fait que les frontières, structures spatiales, correspondent à une limite de souveraineté nationale. Ce besoin de contrôle des flux migratoires est de nos jours fortement lié à la nécessité de lutter contre le crime organisé transfrontalier, ainsi qu’aux nouveaux enjeux du protocole de la CEDEAO relatif à la libre circulation des personnes et des biens, au droit de résidence et d’établissement des ressortissants des États membres. Les enjeux sécuritaires liés à la traversée des frontières se présentent comme suit : -Développement du trafic criminel transnational - Menaces terroristes - Blanchiment d’argent - Traite des personnes - Braconnage et contrebande de toutes sortes Les mesures sécuritaires aux frontières La sécurité globale du Sénégal nécessite des mesures de protection des personnes et des biens et de la sureté de l’État.
Devant toutes ces menaces énumérées ci-dessus, accentuées par la porosité des frontières aussi bien terrestres que maritimes, et par l’absence de moyens de contrôle adéquats, il est indispensable d’apporter des solutions durables en renforçant notamment les capacités des forces de défense et de sécurité. Dans cette optique, l’État du Sénégal, par le biais du Ministère de l’intérieur, a élaboré une nouvelle Stratégie Nationale de Gestion des Frontières (SNGF).
L’objectif général de cette stratégie est d’assurer une meilleure gestion des frontières terrestres, maritimes et aériennes, dans le souci de renforcer la sécurité intérieure du pays, la facilitation de la circulation de personnes et des biens et la promotion de la coopération transfrontalière. Sur le plan opérationnel, le renforcement du contrôle aux frontières terrestres avec la Guinée Biseau et le Mali, est pour le Sénégal, un défi sécuritaire majeur. Prenant conscience des menaces sécuritaires liées à l’immensité des frontières, difficiles à surveiller, donc poreuses, le Sénégal a mis en œuvre un processus d’adaptation de son dispositif sécuritaire par :
La mise en œuvre des mesures préconisées ou obligations résultant des résolutions du Conseil de Sécurité des Nations unies;
La conciliation de l’impératif sécuritaire et l’exigence de célérité et de fluidité du trafic dans les zones aéroportuaires;
Adoption d’une approche sélective basée sur :
le développement de la fonction renseignement
L’analyse comportementale; q L’analyse des risques (le ciblage et le profilage) fondée sur les Renseignements préalables concernant les voyageurs (RPCV) et les dossiers de réservation (PNR).
Pour relever le défi sécuritaire à ses frontières, le Sénégal, a procédé, en 2018, à l’installation du système intégré de gestion des flux migratoires SECURIPORT au commissariat spécial du port à Diama, Keur Ayib et Karang. Poursuivant l’adaptation de son dispositif de sécurité, dans le cadre de la prévention et de la répression de la criminalité transfrontalière, il est envisagé la mise en place à l’AIBD, d’un système de renseignement préalable concernant les voyageurs RPCV, plus connu sous le sigle API-PNR .
Son objet est de mettre à la disposition des services concernés, les renseignements utiles pour une action préventive sur la base de la collaboration des compagnies aériennes pour fournir les données de réservation et d’enregistrement des passagers. C’est dans ce but que le Sénégal a pris part, en Aout 2018, au lancement du projet d’adhésion au répertoire des clefs publiques de l’OACI qui permettra, de manière plus fiable, de faire des comparaisons entre les empreintes de l’enrôlement et ceux sur le passeport. L’adaptation du dispositif passe par l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan de formation avec des ressources humaines, ainsi que l’équipement en matériels de surveillance adaptés.
En perspectives, une extension de la surveillance sur la ligne ferroviaire Dakar Bamako ainsi que sur le trajet Train Express Régional (TER) serait très opportune du fait de la vulnérabilité que peuvent représenter ces infrastructures. A cela s’ajoute l’opportunité qu’offre le système de l’OIM appelé MIDAS (Meaningful Integration of Data, Analytics and Services), un système d’information pour la gestion des frontières dont le but est d’améliorer la gestion et le contrôle des points d’entrée et de sortie par le recueil, le traitement et le stockage des données des voyageurs, dont la biométrie. Ce système est interopérable et connecté selon la volonté des États, aux bases de données de INTERPOL ou tout autre système. Résilience structurelle nationale C’est d’une vision à long terme avec action immédiate que le Sénégal opère des grands choix stratégiques publics résultant d’une réflexion nouvelle dans les modes de gestion et d’organisation des grands acteurs publics et privés, et réintégrant une pensée très ouverte, collaborative, qui tient compte des enjeux et des mutations afin de préparer les populations et les organisations aux situations d’exception, quelles que soient leurs origines ou leurs natures. Pour ce faire, d’autres mesures et stratégies sur le plan national sont prises ou envisagées portant sur l’anticipation face aux menaces multiformes et multidimensionnelles, mais aussi la capacitation pour faire face aux besoins d’intervention. Nous pouvons citer entre autres mesures l’érection du Groupement National des Sapeurs-Pompiers (GNSP) en Brigade Nationale des Sapeurs-Pompiers BNSP) et la création prochaine de l’Agence Nationale de la Protection Civile (ANPC) conformément aux orientations de la CEDEAO.
En outre, pour ce qui concerne la sécurité publique, le Sénégal, dans sa volonté de s’adapter au contexte « crisogène » exprimée dans la lettre de politique sectorielle, a pris des mesures d’intensification de la lutte contre la grande criminalité, de renforcement des capacités opérationnelles de services de police de proximité et de police de frontières. La coopération bilatérale avec les pays voisins n’est pas en reste, à l’exemple de la Gambie, avec qui le Sénégal a institué les journées annuelles dédiées à la libre circulation entre les deux pays. En effet, le 1er mars 2018, eut lieu la première édition organisée à Karang, poste frontalier du Sénégal avec la Gambie. Cette journée a abouti, à un engagement des deux pays, à assurer une libre circulation des personnes et de leurs biens afin de promouvoir des échanges économiques et commerciaux durables et une sécurité dans leurs transactions. En conclusion, nous pourrons dire que l’une des plus grandes réalisations de la CEDEAO est l’instauration d’une citoyenneté communautaire ouest-africaine jouissant de ses droits de libre circulation, de résidence et d’établissement dans tout l’espace CEDEAO.
A cela s’ajoute l’adoption de cartes d’identité et de passeports biométriques facilitant les procédures d’identification des ressortissants de la communauté ouest africaine dans leurs déplacements hors de leurs pays d’origine. Cependant, le contexte sécuritaire prévalant dans la zone CEDEAO depuis des décennies, mais également les nouveaux défis sécuritaires liés au terrorisme, à la criminalité transfrontalière, aux risques d’épidémies de maladies infectieuses telles que l’Ebola, viennent donner un coup de frein à la politique d’intégration de la CEDEAO et de l’UEMOA dans leur élan de réaliser une intégration politique et économique porteuse de développement.
A ce titre, l’impératif sécuritaire vient impacter considérablement le droit à la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace CEDEAO. L’identification des personnes en déplacement à travers les frontières de la communauté s‘avère désormais incontournable dès lors que les criminels et les terroristes jouissent de ces mêmes droits sans distinction et peuvent se mêler à d’honnêtes citoyens pour commettre leurs forfaits. C’est dans ce contexte que le Sénégal, pays membre de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest et de l’UEMOA, est appelé à concilier l’application du droit à la libre circulation des personnes et des biens et le devoir de veiller à la sécurité et au bien-être de ses populations.
Sidy SAME
Directeur Général du CNRE/MEN
Diplômé en Défense et Sécurité nationales / CHEDS
Doctorant en Linguistique Comparative / UCAD
Master II en Gestion et Finance Publique / ISF Dakar
Spécialiste en Alphabétisation et Didactique des Langues /Uni Münster Allemagne
par Madiambal Diagne
NOS HÉLICOPTÈRES QUI TOMBENT COMME DES PIERRES
Il y a de quoi s’interroger sur la fiabilité et le niveau de sécurité de ces hélicoptères achetés et livrés au Sénégal en janvier 2017 - Il s’agit là de questions de sécurité nationale
Le Sénégal a fini de rendre hommage à ses trois soldats (le Capitaine Gorgui Foune, l’Adjudant-chef Ndiaw Coulibaly et le Sergent-chef Mady Coly) qui ont perdu la vie, tués dans le crash accidentel de leur hélicoptère, lors d’une mission pour le compte de la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca). La Nation a fait d’eux, on ne peut plus légitimement, des héros. Il convient donc de s’incliner devant leur mémoire et de partager avec leurs camarades militaires, leurs proches et leurs familles, ces moments de deuil. On prie également pour le Capitaine Thiam, dont on avait espéré qu’il retrouve la santé, mais dont on vient d’apprendre qu’il n’a pas survécu à ses blessures. Mais le Sénégal leur doit plus que cela. Le Sénégal se doit de situer les responsabilités sur d’éventuels manquements ou travers qui auraient pu conduire à leur mort tragique. Un accident peut procéder certes d’une fatalité, de circonstances incontrôlables mais aussi peut bien résulter de négligences ou même de fautes de la part d’acteurs sur une chaîne de responsabilités. Une enquête sérieuse et rigoureuse s’impose. L’Etat du Sénégal a le devoir d’ouvrir une enquête à même de faire la lumière sur ce crash.
En attendant les conclusions d’une telle enquête, tous les aéronefs de ce type acquis par l’Armée sénégalaise dans les mêmes conditions que ce MI 35 de fabrication russe tombé à Bouar (Centrafrique), devraient être cloués au sol, par mesure de sauvegarde ou mesure de précaution. Il y a assurément de quoi s’interroger ou de s’inquiéter sur la fiabilité et le niveau de sécurité de ces hélicoptères achetés et livrés au Sénégal en janvier 2017. En effet, l’un de ces hélicoptères était déjà tombé à Missirah, au mois de mars 2018 et avait fait quelque huit morts et douze blessés. Cet hélicoptère MI 17, de retour d’une mission en Casamance, d’assistance civile de l’Armée nationale, était, il faut le souligner, du même lot que celui tombé en Centrafrique et dans les mêmes conditions. C’était un lot de trois hélicoptères acquis d’une société très active en Afrique de l’Ouest et qui voudrait se spécialiser dans la vente d’équipements militaires et de télécommunications. Le taux de crash (2 sur 3 spécimens, en l’espace de 18 mois) est assez inquiétant pour mériter une enquête. Les hélicoptères étaient acquis après un reconditionnement en Pologne. Au total, l’Armée sénégalaise disposerait encore de 5 hélicoptères de type MI. Il s’y ajoute que les résultats de l’enquête ordonnée, suite au premier crash de Missirah, restent encore inconnus du public ; alors que le gouvernement avait promis de «faire toute la lumière sur cet accident et en toute transparence». Seulement, au premier anniversaire de ce drame, le journal L’Observateur s’interrogeait sur les suites de l’enquête ouverte. Notre confrère soulignait notamment qu’«aussitôt après le crash, les éléments de la Section de recherches de la Gendarmerie nationale se sont rendus sur les lieux pour récupérer toutes les pièces susceptibles de déterminer les causes exactes du crash. Ils sont retournés à Dakar avec les enregistreurs de l’hélicoptère de l’Armée sénégalaise. Mais ces enregistreurs sont inexploitables à cause d’une défaillance antérieure», renseignait le journal. D’ailleurs, ajoutait-il, «les éléments de la Section de recherches se sont même déplacés jusqu’en Russie pour une lecture des enregistreurs. L’enquête a été bouclée depuis longtemps par la Section de recherches pour ce qui la concerne et le dossier a été transmis au procureur de Fatick. Mais aujourd’hui l’enquête est toujours au point mort. Ce qui pousse à se poser la question de savoir si les causes de l’accident seront un jour connues ?».
Le drame de Bouar aurait été évitable
On se demande bien si l’Armée sénégalaise ne serait pas épargnée du drame de Bouar si une mesure de précaution avait été décidée pour mettre à l’arrêt les hélicoptères issus de ce lot, en attendant les conclusions de l’enquête. Qui ne se rappelle pas qu’en dépit des enjeux financiers colossaux, la firme Boeing avait dernièrement cloué au sol tous les appareils du Type 737 Max 8, en attendant une inspection qui aura finalement décidé de procéder à des changements techniques dans son système de pilotage. Cette mesure avait été prise après deux crashes inexpliqués des appareils du même type achetés par la compagnie aérienne indonésienne Lion Air et par la compagnie Ethiopian Airlines, alors que la compagnie Boeing avait déjà dans son carnet de commandes plus de 5 mille appareils de ce type. Quelles urgences y avait-il pour l’Armée sénégalaise de continuer à faire voler ses hélicoptères MI ? Les recettes produites par la location de ces aéronefs aux missions de l’Onu ne devraient point justifier une désinvolture qui mettrait en péril la vie et la sécurité des passagers. On ne peut manquer de relever que le 6 août 2019, un hélicoptère de l’Armée guinéenne, un autre de type MI, vendu par le même fournisseur, avait fait un crash dans l’Océan Atlantique, à quelques brassées de la ville de Conakry et emportant les pilotes de l’armée de l’Air de la Guinée, le Colonel Abdoulaye Diallo et le Sous-lieutenant Sékou Condé. Cet incident devrait aussi pouvoir constituer une autre alerte sérieuse. On sait également que tous les hélicoptères de type MI, acquis par l’Armée malienne, auprès du même fournisseur, sont cloués au sol pour de problèmes de maintenance. Quand les médias maliens s’étaient emparés de cette affaire, on a pu découvrir que le marché se révélait être un énorme scandale.
C’est dire qu’on devrait aller plus loin que les conclusions péremptoires balancées dans les médias qui voudraient que les crashs étaient causés par de mauvaises conditions météorologiques (Missirah et Bouar). D’autres hélicoptères continuent de voler, sans piquer du nez, dans les mêmes conditions météorologiques. On frémit à l’idée que des sommités de l’Armée nationale ou de hautes autorités civiles pouvaient se trouver dans les aéronefs qui ont crashé. Les conséquences auraient encore été plus fâcheuses. Le chef d’Etat-major de l’Armée guinéenne, le Général Kéléfou Diallo, et cinq autres hauts gradés avaient péri dans le crash d’un avion militaire de type Casa acquis auprès du même fournisseur. La Guinée, révoltée par le drame, a engagé un contentieux international contre le vendeur. Les responsables de cette société sont restés pendant de longs mois à éviter toute escale en terre guinéenne. Le Sénégal a acquis deux exemplaires de ces avions Casa, toujours du même fournisseur.
C’est le lieu de pointer du doigt les conditions dans lesquelles les services de défense et de sécurité font leurs marchés en fournitures et autres équipements. Les transactions sont faites sous le régime du «secret-défense» et les conditions de passation sont entourées d’un voile noir. Pour autant, il convient que les plus hautes autorités de l’Etat se saisissent de telles questions. Il s’agit là de questions de Sécurité nationale. On avait encore frémi, lors du défilé du 4 avril 2017, de voir des avions survoler les lieux du défilé et qui n’étaient même pas encore achetés par le Sénégal. Un subterfuge pour forcer l’Etat à acheter ces avions ? On voudrait faire croire que c’était pour les besoins d’une démonstration. Quelle légèreté de procéder à un tel exercice dans de pareilles circonstances ! Et si un de ces avions était tombé sur la foule ?
Autre curiosité, ces avions qui ont été achetés après un reconditionnement, ont été fournis par la même société qui a vendu au Sénégal ses hélicoptères militaires lourds de type MI. Il serait utile que l’Assemblée nationale s’intéresse à ces questions. Il se dit que tous ces aéronefs n’ont pas été vendus à des prix cadeaux ; au contraire, ils ont été achetés presque au prix du neuf. Pourquoi alors ne pas exiger des comptes, mais pourquoi continuer à acheter des reliques reconditionnées ? On ne le dira jamais assez, il y aura toujours des drames dans les rangs et du fait de l’Armée nationale, aussi longtemps que les autorités civiles et politiques détournent le regard de ce qui se passe au sein de l’Armée. En effet, s’il y avait eu le drame du bateau le Joola, c’était justement parce que tout le monde avait choisi de ne pas se mêler de ce qui concerne l’Armée. Il y avait eu des camions militaires qui avaient causé la mort de plusieurs soldats pour des défaillances mécaniques ; des camions toujours achetés en seconde main auprès d’obscurs fournisseurs.
La même question s’était posée avec le véhicule du président de la République qui avait pris feu à Nguéniène, le 17 juillet 2019, lors des obsèques de Ousmane Tanor Dieng, ancien président du Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct). La voiture était de seconde main et avait été reconditionnée avant d’être livrée au Sénégal. Qu’adviendrait-il s’il était arrivé malheur aux chefs d’Etats du Sénégal (Macky Sall) et du Mali (Ibrahima Boubacar Keïta) qui se trouvaient à bord de ce véhicule qui flambait ? Le prix de la sécurité n’est pas dans les économies… de bout de chandelle
La mission des Armées est d’assurer la défense et la préservation du bien commun. Pour une telle mission, il faut y mettre les moyens conséquents tant en hommes qu’en équipements. Aucune considération d’économie, de rentabilité ou de gains pécuniaires ne doit être prise en compte dans la mise à disposition des ressources des Armées. Le Général Mamadou Mansour Seck, dans sa thèse soutenue en 1974 à l’Ecole supérieure de guerre aérienne de Paris, publiée dans un livre intitulé Nécessité d’une armée, soutient qu’il est «inconséquent de parler de rentabilité» concernant les Armées et leurs ressources. Face aux entreprises qui trouvent leur rentabilité dans le chiffre et le bénéfice générés, l’argument du Général Seck est que l’Armée est «rentable» pour ne pas dire efficace, quand elle garde intacte la chose publique, dissuade toute attaque et préserve l’intégrité des personnes et des biens. Le Général français Pierre De Villiers rejoint un tel raisonnement car il soutient qu’une armée doit faire attention aux économies de bout de chandelle. La motivation d’action militaire par des considérations purement comptables a le risque de créer un «remède pire que le mal combattu», lit-on dans une lettre de l’ancien Chef d’Etat-major des Armées françaises.
Les menaces connues par la sous-région et la mise en place d’une école d’aviation militaire à Thiès, devant à terme former plusieurs pilotes à même de servir dans les rangs des armées sénégalaise et africaines, doivent pousser à investir de façon efficace dans l’acquisition d’équipements au point. Le programme d’équipement de la Marine nationale, de la Gendarmerie nationale et de la Brigade nationale des sapeurs-pompiers donne des résultats tangibles qu’on peut constater à tous les coins des rues. La sécurité d’un pays n’a pas de prix, que la rigueur des rangs et l’impératif de qualité suivent pour le bien de tous. On ne terminera pas le propos sans évoquer, une autre nébuleuse dans les rangs de l’Armée. Il s’agit des recettes générées par la location des matériels mis à la disposition de nos contingents militaires en opération dans le cadre de missions internationales. Quelle quotité tombe effectivement dans les caisses du Trésor public ?