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23 mai 2025
SCANDALES DANS LES COMPTES DE L'ÉTAT
Dette sous-évaluée de 5.000 milliards FCFA, déficit réel deux fois plus élevé qu'annoncé, 114 milliards d'emprunt jamais versés au Trésor public. Le rapport de la Cour des Comptes dévoile cinq années de manipulation massive des finances publiques
(SenePlus) - La Cour des Comptes vient de publier un rapport accablant sur la gestion des finances publiques entre 2019 et mars 2024, mettant en lumière des irrégularités majeures, des dettes non comptabilisées, et des pratiques financières opaques qui ont pesé lourdement sur les finances de l’État. Ce rapport, qui fait suite à un audit approfondi, révèle des écarts significatifs entre les données officielles et la réalité des comptes publics, ainsi que des manquements graves dans la gestion de la trésorerie et de l’endettement.
Des recettes irrégulièrement rattachées et des créances non recouvrées
Le rapport de la souligne que des recettes fiscales ont été irrégulièrement rattachées à des exercices antérieurs, faussant ainsi les données budgétaires. Par exemple, des recettes perçues en 2020 ont été comptabilisées en 2019, réduisant artificiellement le déficit budgétaire de cette année-là. Ces pratiques ont été observées à la Direction générale des Impôts et des Domaines (DGID) et à la Direction générale des Douanes (DGD), avec un total de 131,04 milliards de F CFA irrégulièrement rattachés entre 2020 et 2024.
En outre, les restes à recouvrer (RAR), c’est-à-dire les créances fiscales non perçues, ont été sous-estimés. Le rapport du gouvernement indiquait un montant de 408,2 milliards de F CFA, mais la Cour a révélé que ce chiffre ne tenait pas compte des créances douanières de 261,71 milliards de F CFA, portant le total des RAR à 669,9 milliards de F CFA au 31 mars 2024.
Des dépenses fiscales non exhaustives et des exonérations non évaluées
La Cour a également constaté que les dépenses fiscales, notamment les exonérations accordées par l’État, n’ont pas été correctement évaluées. Le rapport du gouvernement ne fournissait pas de données pour les années 2022 et 2023, en violation des normes de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Selon la Cour, ces manquements empêchent une vision claire de l’impact des exonérations sur les finances publiques.
Des transferts massifs aux services non personnalisés de l’État
Le rapport révèle que les services non personnalisés de l’État (SNPE), des entités dépourvues de personnalité juridique, ont bénéficié de transferts budgétaires massifs, totalisant 2 562,17 milliards de F CFA entre 2019 et 2024. Ces transferts, effectués via des comptes de dépôt, ont échappé aux contrôles de régularité, exposant les deniers publics à des risques de mauvaise gestion.
Parmi les comptes de dépôt examinés, celui de la Cellule d’Appui à la mise en œuvre des projets et programmes (CAP/Gouvernement) a été utilisé pour des dépenses non autorisées, notamment des remboursements de dettes bancaires sans lien avec l’objet initial du compte. En 2023, un montant de 305,94 milliards de F CFA a été décaissé pour rembourser des dettes, sans que ces opérations ne soient retracées dans les comptes de l’État.
Des discordances dans les données sur les ressources extérieures
La Cour a relevé des écarts importants entre les données fournies par la Direction de l’Ordonnancement des Dépenses publiques (DODP) et celles du Tableau des Opérations financières de l’État (TOFE). Par exemple, en 2023, les dépenses financées par des prêts projets communiquées par la DODP étaient supérieures de 696,7 milliards de F CFA à celles enregistrées dans le TOFE. Ces écarts ont pour effet de minorer artificiellement le déficit budgétaire.
Une dette bancaire hors circuit budgétaire
Le rapport met en lumière une dette bancaire importante contractée hors des procédures budgétaires normales. Au 31 mars 2024, l’encours de cette dette s’élève à 2 517,14 milliards de F CFA, dont 1 961,07 milliards de F CFA de crédits directs et 357,89 milliards de F CFA de certificats nominatifs d’obligations (CNO). Ces dettes, souvent adossées à des lettres de confort signées par les ministres des Finances, n’ont pas été autorisées par le Parlement et ne figurent pas dans les lois de finances.
Un surfinancement utilisé pour des dépenses non budgétées
En 2023, un surfinancement de 604,7 milliards de F CFA a été dégagé, mais une partie de ces fonds (326,43 milliards de F CFA) a été utilisée pour des dépenses non prévues au budget, notamment des remboursements de dettes bancaires et des transferts à des entreprises publiques comme la Senelec et Air Sénégal. Ces dépenses, effectuées sans couverture budgétaire, ont été autorisées par le ministre des Finances, en violation des règles de la loi de finances.
Des dépôts à terme non reversés au Trésor
La Cour a également constaté que des dépôts à terme (DAT) d’un montant total de 141,09 milliards de F CFA, constitués par le Trésor public, n’ont pas été reversés. Ces fonds, bloqués dans des banques commerciales, ont été utilisés pour couvrir des dépenses non autorisées, sur instruction des ministres des Finances. Cette pratique contrevient aux règles de gestion des deniers publics, qui stipulent que seuls les comptables publics sont habilités à manier les fonds de l’État.
Un reliquat de 114,4 milliards de F CFA du Sukuk SOGEPA non versé au Trésor
Le rapport révèle également que sur les 247,33 milliards de F CFA issus de l’emprunt obligataire (Sukuk) émis par la Société nationale de Gestion et d’Exploitation du Patrimoine bâti (SOGEPA) en 2022, seulement 132,9 milliards de F CFA ont été reversés au Trésor public. Le reliquat de 114,4 milliards de F CFA a été utilisé en dehors des circuits budgétaires, sans justification claire.
Des déficits budgétaires sous-estimés
En recalculant les déficits budgétaires en tenant compte des dépenses non comptabilisées, des rattachements irréguliers de recettes et des dettes bancaires hors cadrage, la Cour a constaté que les déficits réels sont bien supérieurs à ceux affichés par le gouvernement. Par exemple, en 2023, le déficit recalculé s’élève à 2 291 milliards de F CFA, soit 12,3 % du PIB, contre un déficit officiel de 911,7 milliards de F CFA (4,9 % du PIB).
Une dette garantie sous-estimée
Le rapport du gouvernement indiquait une dette garantie de 535 milliards de F CFA, mais la Cour a révélé que ce montant est en réalité de 2 265,45 milliards de F CFA, incluant des garanties accordées à des projets dans le secteur de l’énergie, notamment à la Senelec. Ces garanties, non prises en compte dans les documents officiels, exposent l’État à des risques budgétaires importants.
Un appel à la transparence et à la responsabilité
La Cour des Comptes a formulé plusieurs recommandations pour améliorer la gestion des finances publiques, notamment la rationalisation des transferts aux SNPE, la clôture des comptes bancaires non gérés par des comptables publics, et la publication des rapports d’évaluation des dépenses fiscales dans les délais prévus par l’UEMOA. Elle appelle également à une meilleure coordination entre les différentes directions du ministère des Finances pour garantir l’exactitude et l’exhaustivité des données budgétaires.
Ce rapport, qui met en lumière des dysfonctionnements majeurs dans la gestion des finances publiques, soulève des questions cruciales sur la transparence et la responsabilité des gestionnaires publics. Il reste à voir comment les nouvelles autorités répondront à ces constats et quelles mesures seront prises pour éviter que de telles irrégularités ne se reproduisent à l’avenir.
TIRAGE CAN U-20 : LE SENEGAL PLACE EN TETE
L’équipe nationale du Sénégal des moins de 20 ans sera placée en position C1, jeudi, lors du tirage au sort de la Coupe d’Afrique des Nations de la catégorie prévue en Côte d’Ivoire du 26 avril au 18 mai 2025, annonce le site de la CAF
L’équipe nationale du Sénégal des moins de 20 ans sera placée en position C1, jeudi, lors du tirage au sort de la Coupe d’Afrique des Nations de la catégorie prévue en Côte d’Ivoire du 26 avril au 18 mai 2025, annonce le site de la Confédération africaine de football (CAF)
Le tirage au sort de la CAN U-20 CAF se tient jeudi au siège de la CAF, au Caire, à 14h25 heure locale (12h25 GMT), rapporte Cafonline.
L’ancien international malien Adama Coulibaly et l’ancien attaquant des Lions Souleymane Camara vont officier en tant qu’assistants du tirage.
La CAN U-20 va réunir 13 nations du 26 avril au 18 mai 2025 en Côte d’Ivoire. Les 13 équipes qualifiées seront réparties en trois groupes (A, B et C).
Le Groupe A comprendra cinq équipes, tandis que les Groupes B et C en compteront quatre chacun.
En tant que pays hôte, la Côte d’Ivoire sera automatiquement placée en position A1, dans le Groupe A.
Le positionnement des autres équipes sera déterminé en fonction du classement final de l’édition précédente de la CAN U-20 (Égypte 2023).
Le Sénégal, tenant du titre, sera placé en position C1, tandis que le Nigeria, médaillé de bronze en 2023, sera assigné à la position B1.
Le deuxième représentant de la zone UNIFFAC n’a pas encore été désigné en raison de la suspension de la République du Congo par la FIFA.
Toutefois, l’équipe qui représentera cette zone sera intégrée dans le Pot 1 (Niveau 2), aux côtés de l’Égypte et de la Zambie. Ces trois équipes se verront ensuite attribuer les positions A2, B2 et C2.
À l’issue de la phase de groupe, les deux meilleures équipes de chaque groupe ainsi que les deux meilleurs troisièmes se qualifieront pour les quarts de finale. La compétition se poursuivra ensuite sous un format à élimination directe.
Les quatre demi-finalistes vont se qualifier pour la Coupe du monde U-20 de la FIFA 2025, qui se déroulera au Chili du 27 septembre au 19 octobre 2025.
Voici la liste des équipes qualifiées : Côte d’Ivoire (pays hôte), République démocratique du Congo (RDC), Égypte, Ghana, Kenya, Maroc, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone, Afrique du Sud, Tanzanie, UNIFFAC 2 (à déterminer), Zambie
DES POLICIERS CONDAMNES POUR IMPLICATIONS DANS L'AFFAIRE MOUHAMED DIOP
Six agents de police impliqués dans la mort tragique de Mouhamed Diop, dit Ameth Taya, survenue en mars dernier, ont été condamnés à trois ans de prison ferme et à une amende de 50 millions de francs CFA en guise de dommages et intérêts.
Six agents de police impliqués dans la mort tragique de Mouhamed Diop, dit Ameth Taya, survenue en mars dernier, ont été condamnés à trois ans de prison ferme et à une amende de 50 millions de francs CFA en guise de dommages et intérêts. Cette décision judiciaire a été rapportée par plusieurs médias, confirmant ainsi la reconnaissance de leur culpabilité par le tribunal de Pikine-Guédiawaye.
Le procureur du tribunal a retenu contre eux l’infraction de coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner.
Les faits remontent au 19 mars 2024, date à laquelle Mouhamed Diop a été arrêté par des policiers du commissariat de Pikine. Selon les rapports, le jeune homme a été violemment tabassé lors de son interpellation. Il a succombé à ses blessures dans la nuit du 24 au 25 mars, un drame qui a provoqué une vive indignation au sein de la population.
La mort de Mouhamed Diop avait entraîné une vague de manifestations de rue à Pikine, témoignant de la colère et de l’exaspération des habitants face aux violences policières.
Cette condamnation marque une décision judiciaire importante dans la lutte contre les abus des forces de l’ordre, tout en rappelant la nécessité d’un usage encadré et proportionné de la force par les autorités sécuritaires.
SOULEYMANE CAMARA, INVITÉ D’HONNEUR DU TIRAGE AU SORT DE LA CAN U-17
Le tirage au sort de la Coupe d’Afrique des Nations U-17 prévue du 30 mars au 19 avril 2025 au Maroc, se tiendra ce jeudi 13 février au Caire à 13h45 heure locale. À cette occasion, la CAF a choisi Souleymane Camara comme invité d’honneur de la cérémonie
Le tirage au sort de la Coupe d’Afrique des Nations U-17, prévue du 30 mars au 19 avril 2025 au Maroc, se tiendra ce jeudi 13 février au Caire à 13h45 heure locale (11h45 GMT). À cette occasion, la Confédération Africaine de Football (CAF) a choisi l’ancien international sénégalais Souleymane Camara comme invité d’honneur de la cérémonie.
Ancien attaquant des Lions, Souleymane Camara a marqué l’histoire du football sénégalais et africain par sa longévité et son professionnalisme. Sélectionné à 45 reprises en équipe nationale, il a inscrit 7 buts sous le maillot du Sénégal. En club, il détient le record du nombre de matchs disputés avec Montpellier (433 apparitions), après un passage à l’OGC Nice. Son engagement et sa constance lui ont valu d’être une figure emblématique du football africain.
Lors de la cérémonie du tirage au sort, il sera accompagné d’Adama Coulibaly, ancien international malien, pour assister à la répartition des 16 équipes qualifiées dans les différents groupes de la compétition.
Tenant du titre, le Sénégal sera l’une des têtes de série et occupera la position C1. Les Lionceaux, qui visent une nouvelle consécration, connaîtront leurs adversaires à l’issue du tirage. Le Maroc, pays hôte, sera automatiquement placé en A1, tandis que le Burkina Faso (troisième en 2023) et le Mali (quatrième en 2023) seront respectivement en B1 et D1.
Les 12 autres équipes qualifiées, parmi lesquelles l’Angola, la Côte d’Ivoire, l’Égypte et la Gambie, seront réparties dans les groupes via un tirage effectué à partir de quatre pots distincts. Cette CAN U-17 aura également un enjeu majeur : désigner les dix nations africaines qui représenteront le continent à la Coupe du Monde U-17 de la FIFA 2025, prévue au Qatar du 5 au 27 novembre.
LA NATIONALE NUMERO 1 BLOQUEE
Des étudiants de l’Université du Sine-Saloum El Hadji Ibrahima Niass (USSEIN) ont barré la route nationale numéro 1 et brûlé des pneus, mercredi, pour dénoncer leurs »mauvaises conditions » d’études
Des étudiants de l’Université du Sine-Saloum El Hadji Ibrahima Niass (USSEIN) ont barré la route nationale numéro 1 et brûlé des pneus, mercredi, pour dénoncer leurs »mauvaises conditions » d’études, a constaté l’APS.
Leur manifestation intervient après une marche pacifique qu’ils avaient initiée la semaine dernière pour exiger de meilleures conditions d’apprentissage et le respect des engagements du ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI).
Des policiers du commissariat central de Kaolack sont intervenus pour disperser les manifestants, à l’aide de grenades lacrymogènes.
CAN U17, LE SENEGAL FIXE SUR SON SORT JEUDI
Le tirage au sort de la Coupe d’Afrique des nations des moins de 17 ans (CAN U-17), Maroc 2025, est prévu, jeudi, à 13 heures 45 minutes, heure locale (11 heurs 45 GMT), au Caire, en Egypte, annonce le site de la Confédération africaine de football (CAF).
Le tirage au sort de la Coupe d’Afrique des nations des moins de 17 ans (CAN U-17), Maroc 2025, est prévu, jeudi, à 13 heures 45 minutes, heure locale (11 heurs 45 GMT), au Caire, en Egypte, annonce le site de la Confédération africaine de football (CAF).
Il sera dirigé par l’ancien international malien Adama Coulibaly et l’ancien attaquant international sénégalais Souleymane Camara, indique le site CAF Online.
La CAN U-17, élargie récemment par la CAF à 16 équipes, va se dérouler du 30 mars au 19 avril 2025.
Les 16 équipes en lice seront réparties en quatre groupes (A, B, C et D) de quatre formations chacun. En tant que pays organisateur, le Maroc est placé automatiquement à la position A1, dans le groupe A.
Les têtes de série des autres groupes ont été désignées en fonction du classement final de la Coupe d’Afrique des nations U-17, Algérie 2023.
Le tenant du titre, le Sénégal, s’est vu attribuer la position C1, le Burkina Faso (troisième en 2023) la B1 et le Mali (quatrième en 2023) la D1.
A l’issue de cette compétition, 10 nations africaines vont se qualifier pour la Coupe du Monde U-17 de la FIFA 2025, qui accueillera 48 équipes au Qatar, du 5 au 27 novembre 2025.
Les deux premières équipes de chaque groupe de la CAN U-17 se qualifieront pour les quarts de finale et la Coupe du Monde 2025 de la même catégorie.
Les deux dernières places qualificatives pour le Mondial seront attribuées à l’issue de matchs de barrage entre les équipes ayant terminé troisième de leur groupe.
Voici les 16 équipes qualifiées pour la Coupe d’Afrique des Nations U-17, en plus des deux représentants de l’Union des fédérations de football d’Afrique centrale (UNIFAC) : Maroc (pays hôte), Angola, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Égypte, Gambie, Mali, Sénégal, Somalie, Afrique du Sud, Tanzanie, Tunisie, Ouganda, UNIFFAC 1, UNIFFAC 2, Zambie.
L'ONU L'ALERTE
Les Nations Unies ont appelé, mardi, à un soutien international ‘’immédiat et durable’’ pour répondre aux besoins des réfugiés soudanais en République centrafricaine (RCA) qui risquent de faire face à une ‘’crise humanitaire sans précédent’’.
Les Nations Unies ont appelé, mardi, à un soutien international ‘’immédiat et durable’’ pour répondre aux besoins des réfugiés soudanais en République centrafricaine (RCA) qui risquent de faire face à une ‘’crise humanitaire sans précédent’’.
‘’Nous assistons à une crise humanitaire sans précédent qui nécessite un soutien international immédiat et durable’’, a alerté la représentante du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) en RCA, Fafa Attidzah, citée par le site d’information des Nations Unies, Onuinfo.
La même source indique que ‘’malgré les efforts continus’’ du Programme alimentaire mondial (PAM), du HCR, du gouvernement centrafricain et des partenaires pour trouver des solutions durables, ‘’les réfugiés restent largement dépendants de l’aide humanitaire’’.
Les agences des Nations Unies déclarent avoir besoin d’un financement additionnel de 15 millions de dollars soit plus de 9 milliards F CFA pour apporter une assistance humanitaire à plus de 30.000 réfugiés en 2025.
Mme Attidzah estime que ‘’les réfugiés ont besoin d’un accès aux services de protection essentiels et à une aide vitale. Il est crucial d’agir maintenant pour éviter des souffrances supplémentaires’’.
LA MORT DE L'ETUDIANT MATAR DIAGNE A LA UNE DE LA PRESSE DU JOUR
Les quotidiens de ce mercredi commentent les circonstances de la mort de l’étudiant Matar Diagne dont le corps a été découvert dans sa chambre au campus de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis
Les circonstances de la mort de l’étudiant Matar Diagne dont le corps a été découvert dans sa chambre au campus de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis sont largement commentées par les quotidiens reçus, mercredi, à l’Agence de presse sénégalaise (APS).
‘’Un corps, une lettre et des interrogations’’, écrit Le Soleil, qui souligne qu’’une mauvaise nouvelle a plongé les étudiants de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis dans la tristesse et la consternation’’.
En effet, ‘’Matar Diagne a été retrouvé mort dans sa chambre (…). La victime était de la promotion 31 de l’Ufr des Sciences juridiques et politiques. Le drame est survenu dans la nuit du lundi 10 février dernier. La Compagnie d’incendie et de secours de Saint-Louis et la gendarmerie se sont dépêchées sur les lieux, dès l’annonce de la nouvelle. Pour l’heure les causes exactes du décès ne sont pas connues, mais les spéculations avancent la thèse d’un suicide’’, rapporte le journal.
Le Soleil signale que le procureur de la République de Saint-Louis a publié hier un communiqué dans lequel il annonce l’ouverture d’une enquête pour élucider les circonstances de ce décès.
Le Quotidien évoque un ‘’suicide’’. ‘’Le décès de l’étudiant Matar Diagne a plongé l’université Gaston Berger de Saint-Louis dans un désarroi absolu. Affligés, ses collègues de l’UFR Sciences juridiques et politiques se souviennent d’un étudiant studieux, mais très réservé. En l’absence de ses colocataires, il a décidé de mettre fin à ses jours dans sa chambre du campus universitaire. A titre posthume, le natif de Guinaw Rails a laissé une poignante lettre d’adieu dans laquelle il explique son mal être, ses souffrances et ses espoirs déçus. Mais il a voulu garder ses raisons’’, écrit le journal.
Le quotidien L’As se fait écho de cette ‘’lettre bouleversante’’. ‘’Je ne serai plus vivant quand vous lirez ce texte. J’ai décidé de mourir dans la dignité plutôt que de vivre dans le déshonneur. (…) Je veux mourir en paix, sans haine. Donc, je pardonne à tout le monde, ceux qui m’ont blessé, consciemment ou inconsciemment. Et je demande pardon à toutes les personnes que j’ai eu à causer du tort’’.
EnQuête parle d’un ‘’triste destin’’. ‘’Préférant mourir dans la dignité plutôt que de vivre dans la douleur, l’étudiant Matar Diagne a laissé pour la postérité une lettre-testament qui retrace un pan des maux dont souffre la société sénégalaise’’, souligne le journal.
‘’Malade, isolé, calomnié, Matar aurait finalement choisi la mort plutôt que de continuer à vivre dans cet enter. L’isolement, additionné à la souffrance de la maladie, a eu des conséquences néfastes sur lui’’, selon EnQuête, qui ajoute : ‘’Le verdict est implacable. Les crimes de la société sont dévoilés sans fard, sans haine, avec plein d’humanisme’’.
‘’Matar, une lumière dans l’obscurité’’, dit Libération. ‘’II savait que cette société, si prompte à dire et médire, allait le juger, peut-être même le maudire ; et, tel souvent, présenter son passage à l’acte comme le braquage armé de cette vérité, non vraie parfois, instaurant que l’être humain doit toujours se courber et encaisser les crachats cruels de ce qu’on appelle le destin’’, écrit le journal.
Il ajoute : ‘’Par anticipation aux destructions buccales, Matar a écrit ses cris précisant que, même leurré, il est demeuré, jusqu’au moment où il mettait l’alliance à son cou, croyant ; mais la +fuite+ inspirée de la trompette du cygne qui s’étire puis se tire comme un tir, était pour lui la seule option adoptée d’ailleurs par ces +indésirables+ évoqués dans le titre de son projet de roman transmis, en versets versés, aux éditions L’Harmattan’’.
L’Observateur rend hommage au guitariste du Super Etoile, Jimmy Mbaye, décédé mardi soir.
‘’Il est parti comme il a vécu, discrètement, sur la pointe des pieds. Le virtuose du Super Etoile s’est éteint à l’âge de 68 ans. La cérémonie de levée du corps est prévue ce mercredi 13 février 2025 à 14h 30 à l’hôpital Principal de Dakar, suivie de son enterrement au cimetière musulman de Yoff. Durant sa riche carrière, Jimmy Mbaye s’est distingué comme un guitariste hors norme, auteur, compositeur et chanteur également. Il a particulièrement marqué les esprits au sein du Super-Étoile dont il a été l’un des membres fondateurs, avec Youssou N’Dour et Mbaye Dièye Faye. De son vrai nom Mamadou Mbaye, il est né à Dakar en 1957. Malgré ses origines griottes, son père, un fervent dévot, interdit à ses enfants de pratiquer la musique. Cette interdiction ne freine pas pour autant l’enthousiasme grandissant de Jimmy Mbaye qui, à seulement 10 ans, a créé sa première guitare en utilisant un fil de pêche et des canettes’’, écrit L’Obs qui note que ‘’la légende de la guitare s’est éteinte’’.
JIMMY MBAYE, LE SOLISTE QUI JOUAIT COLLECTIF
« Xalam neex na pare buum ba dàgg ». Au bout d’une carrière cinquantenaire, le soliste Mamadou Mbaye dit Jimmy a prouvé toute sa maîtrise de la guitare.
« Xalam neex na pare buum ba dàgg ». Au bout d’une carrière cinquantenaire, le soliste Mamadou Mbaye dit Jimmy a prouvé toute sa maîtrise de la guitare.
Jimmy Mbaye est décédé, mardi soir, à 68 ans. De son vrai nom Mamadou Mbaye, le virtuose de la guitare et membre du Super Etoile de Dakar depuis le tout début, laisse la musique sénégalaise orpheline d’un maestro. Miles Davis le disait, « un musicien doit avoir un son ». Jimmy Mbaye avait, lui, un son particulier, bien reconnaissable. Bien que s’étant surnommé Jimmy, au nom de Jimi Hendrix, le soliste sénégalais avait tout de même réussi une signature propre. Sa guitare sonnait xalam et kora, intégrant ainsi les lignes de notre patrimoine culturel. Ce son se distingue clairement dans le morceau « Bird » de l’album « Ba Tay » (2001) où, à partir de 2’22, Jimmy Mbaye pose un solo magistral. Idem dans les sessions « Xawaare » qu’initiait Youssou Ndour au night club Thiossane ou lors de tournées internationales. Cette singularité sonore s’explique : gamin, Modou Mbaye s’était lui-même fabriqué un tukusu-ngalam, une guitare monocorde faite de pot de conserve et de fil de pêche, et s’y était pleinement exercé.
Avec ce tukusu-ngalam et le son qu’il en gardera donc, Mamadou Mbaye révélait sa passion de la guitare. Une passion entretenue et exprimée à son adolescence, d’abord, dans des groupes de son quartier natal, Pikine Khourounar. Il rencontre ensuite Youssou Ndour à l’époque du groupe « Etoile de Dakar (1979-1981), avant d’accompagner le futur roi du mbalax dans l’aventure Super Etoile de Dakar. Jimmy Mbaye avait momentanément quitté le Super Etoile, en 2013. Dans cette période, il jouera pour le duo « Pape & Cheikh » et Wally Ballago Seck notamment dans l’album « Xel » qu’il marque clairement de son empreinte. En étant au Super Etoile, il avait aussi posé des solos pour Oumou Sangaré, Peter Gabriel, le Brésilien Gilberto Gil, … Il a lui-même une discographie de trois opus : « Dakar Heart » (1997), « Yaay Digalma » (2005) et « Khare Dunya » (2012).
Jimmy Mbaye retrouvera son Super Etoile de Dakar en 2017, en même temps que Habib Faye (décédé en 2018), lui aussi maître absolu de la basse. Récemment, dans le film du spectacle « Birima » joué en septembre 2023 à Paris, on le voyait sur la scène du théâtre exécuter l’intro du son « Birima » qu’il avait lui-même composé avec Youssou Ndour.
Par Moustapha SÈNE
L’OR FANTASME D’UN « FAR EAST » SI PROCHE
Au bout d’une longue randonnée à travers la forêt, Mako surgit comme pour annoncer le bout d’un monde et le début d’un autre. Premier établissement humain à la sortie du Parc national de Niokolo Koba sur l’axe Dialacoto-Kédougou
Au bout d’une longue randonnée à travers la forêt, Mako surgit comme pour annoncer le bout d’un monde et le début d’un autre. Premier établissement humain à la sortie du Parc national de Niokolo Koba sur l’axe Dialacoto-Kédougou, Mako c’est d’abord la promesse incertaine de ce « Far-East », (l’Orient lointain) du pays rêvé de l’or.
La ronde sempiternelle des « jakarta », ces engins motorisés à deux roues flambant neufs que chevauchent, souvent à deux ou à trois, des hommes et femmes pratiquement en guenilles et aux visages enduits de boue. C’est un signe que l’observateur averti sait décrypter. Le signe de la proximité des premiers signes d’orpaillage traditionnels. C’est-à-dire de l’exploitation artisanale de l’or avec les techniques de l’époque de l’Empereur Kankang Muusa qui est pratiquée depuis la nuit des temps. Mais qui, depuis quelques années, a connu une inédite ampleur à la faveur de l’effervescence née de la clameur entretenue sur les découvertes par les grandes compagnies mondiales venues prospecter sur le site.
Lequel abriterait des gisements importants d’or en dormance dans les falaises et les entrailles des collines qui ramifient les contreforts du Fouta Djallon. Avant Mako, plusieurs centaines de kilomètres avaient été auparavant avalés dans l’absolu silence et la luxuriance des bosquets et forêts de la réserve de faune et de flore classée patrimoine mondial de l’Unesco : « Le PNNK en tant qu’aménagement renfermerait 80% des galeries forestières du pays, au moins 1500 espèces de plantes à fleurs, soit plus de 62% des espèces de plantes à fleurs du Sénégal, et plus de 120 familles ; la richesse de la zone repose également sur la faune, une importante faune soudanienne avec différentes espèces emblématiques (lion, élan de derby, koba…) essentiellement concentrées dans la Zone d’intérêt cynégétique de la Falémé et le Parc national du Niokolo Koba (813.000ha) », selon des sources officielles exploitées par les chercheurs du Laboratoire d’analyse des transformations économiques et sociales-Lartes de l’Ifan).
La question de la gouvernance minière dans cette partie du pays devra nécessairement tenir compte de cette dimension, mais aussi des potentialités biologiques qui, selon la recherche conduite par Lartes, « sont cependant fragilisées par plusieurs facteurs : dégradation des terres, feux de brousse, braconnage, défrichement excessif, faiblesse du dispositif de surveillance de ressources forestières, faiblesse de la capacité des collectivités locales et les opérations minières ». L’or qui attire sur la terre de leurs ancêtres est source d’inquiétude pour beaucoup de ces habitants des villages de ce terroir aux noms si chargés de leur symbolisme d’abondance et de quiétude que polarise Kédougou et dont principalement Sobadala dans la Commune rurale de Khossanto. Cette région qui couvre une superficie de 16.800 Km² a vu sa population évoluer, entre 1988 et 2000 de 5711 à 7821 habitants avant de quadrupler quasiment (245.288 habitants selon le dernier recensement Ansd/Rgp H5-2023).
Leur problème vient de l’implantation dans ces zones de ces nombreuses compagnies qui prospectent ou qui exploitent l’or. Mais aussi et principalement de l’insécurité née de la ruée vers ces sites d’orpailleurs traditionnels allochtones et d’autres individus, pas toujours très délicats, attirés là par l’appât du gain facile. Aux impacts négatifs visibles et vécus dans leur chair par les populations locales, occasionnés par les pollutions et nuisances de toutes sortes, il faut ajouter d’autres. Moins tangibles et plus pernicieux ceux-là. Car s’agissant de dommages insidieux qui sapent les valeurs socles des cultures du terroir. Et entament dangereusement le tissu social qui doit désormais compter avec tous les travers, qu’au plan des mœurs, induisent, de façon brutale, les bouleversements démographiques et culturels consécutifs aux implantations industrielles et minières auxquels il faut ajouter la question cruciale de la perte du patrimoine foncier et des conséquences écologiques multiples qu’entraînent les exploitations et prospections minières.