Après un été mouvementé, Mbaye Niang pourrait connaître la même situation cet hiver. En effet, si le joueur a récemment nié un départ en janvier, les sollicitations ne manquent pas. D’où la sortie du directeur sportif du club pour faire une mise au point.
Mbaye Niang, partira-t-il ou pas ? En tout cas, son dossier sera le feuilleton de ce mercato hivernal du côté de l’hexagone. L’international sénégalais ne changera pas d’air en janvier et devrait finir la saison dans le club breton avant de prendre une décision concernant son avenir. «L’état d’esprit est très bon. Je récupère, j’enchaîne les matchs. C’est à moi de reprendre quelques repères. C’est toujours mieux de travailler dans la victoire. Il faut continuer à travailler. Tout a été clarifié, on s’est mis au travail. Et aujourd’hui, c’est la récompense de mon travail de tous les jours», avait déclaré l’ancien de Torino.
Toutefois, les dirigeants bretons restent optimistes par rapport au dossier de l’attaquant de 25 ans. Dans une interview accordée à Ouest-France, le directeur sportif des Rouge et Noir, Maurice Florian, a donné quelques indices qui montrent qu’un départ ne serait pas à l’ordre du jour pour cette saison. «Il est complètement intégré dans le club. Il se sent bien. Je le vois sourire. Je le vois à l’aise et je le vois aussi de plus en plus performant sur le plan technique et sur le plan physique», a déclaré le dirigeant français.
Par ailleurs, avec le temps de jeu trouvé par l’ancien joueur du Milan AC, le directeur sportif compte résoudre définitivement son cas en janvier. «On réfléchira tranquillement en janvier pour savoir ce qu’on fait. On verra ce qui se passera, mais pour l’instant, il n’y a pas de décision prise par rapport à tout ça», a soutenu le directeur sportif du Stade Rennais. Grand artisan de la victoire en Coupe de France en 2019 ainsi que de la qualification historique du club breton pour la Ligue des Champions cette saison, le Sénégalais avait fait l’objet de convoitises un peu partout en Europe.
Profitant surtout de la blessure de Serhou Guirassy, l’attaquant des Lions était l’élément clé de l’attaque de Julien Stéphan. Auteur de 29 buts en 80 matchs, le Sénégalais se focalise sur l’aide qu’il doit apporter à son équipe pour qu’elle réalise une bonne deuxième partie de saison.
LE SAES MENACE DE PERTURBER L’ANNEE UNIVERSITAIRE
Que l’Etat se le tienne pour dit ! L’année universitaire 2021 risque de connaître de graves perturbations.
L’année universitaire qui vient de démarrer après une fermeture de 8 mois due à la pandémie de coronavirus risque de connaître des remous. En tout cas, c’est ce qui ressort des propos du secrétaire général national du Syndicat Autonome de l’Enseignement Supérieur (Saes). Face à la presse, Malick Fall a indiqué que l’Etat sera tenu comme seul responsable de toute situation dommageable à l’enseignement.
Que l’Etat se le tienne pour dit ! L’année universitaire 2021 risque de connaître de graves perturbations. L’alerte a été donnée par le secrétaire général du Syndicat Autonome de l’Enseignement Supérieur (Saes). Malick Fall qui animait hier une conférence de presse, suite au préavis de grève déposé le 1er février dernier par le Saes, a dénoncé le mutisme de l’Etat concernant les nombreuses revendications du syndicat.
En effet, le Saes avait demandé au gouvernement, à travers le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (Mesri), d’ouvrir les négociations sur les questions inscrites dans la plateforme revendicative du Saes. Ces revendications avaient comme nom signature et application des textes de gouvernance des universités, orientation des bacheliers, achèvement des chantiers en cours dans les universités et la valorisation des conditions de la recherche. Après l’expiration de ce préavis de grève au mois de mars dernier, le syndicat avait entamé une grève. Seulement le président de la République était intervenu pour dénouer la question relative au décret d’application de la loi cadre en la signant au mois d’avril 2020. Par ailleurs, le Saes indique qu’il reste sur sa faim, du fait de la non satisfaction de sa plateforme revendicative.
En effet, rappelle Malick Fall, les universités sénégalaises fonctionnent dans une totale illégalité depuis la promulgation de la loi fixant les règles d’organisation et de fonctionnement des universités publiques. A l’en croire, les décrets organisant le fonctionnement de chaque université ainsi que celui des écoles et instituts sont encore en attente malgré l’engagement du Mesri d’instruire les recteurs de mettre à la disposition de la communauté ces textes, au plus tard au début de décembre 2020 en vue de leur adoption.
A cet effet, la loi cadre exige la mise en place d’un ensemble d’organes de gouvernance tels que le conseil d’administration et le conseil académique, souligne le secrétaire général du Saes. L’autre point retenu dans les revendications du syndicat est celui relatif à l’orientation des bacheliers. Selon le professeur Fall, une bonne partie des difficultés rencontrées dans les universités publiques en 2019 et 2020 découlent des manquements observés dans l’orientation des bacheliers 2019, après que le gouvernement avait décidé d’orienter l’ensemble des nouveaux bacheliers dans les établissements publics d’enseignement supérieur sans tenir compte des infrastructures. D’où la demande du Saes de lancer l’audit du processus d’orientation des bacheliers ainsi que le respect des textes et des règlements en vigueur.
Dans la même veine, le syndicat des enseignants du supérieur exige l’achèvement des chantiers en cours dans les universités. « Par plusieurs correspondances et alertes, le Saes avait demandé au gouvernement de profiter de cette situation pour la finalisation et la livraison des infrastructures pédagogiques dans les différentes universités », a dénoncé le porte-parole des syndicalistes. Qui lance une invite au Mesri de presser le pas pour de véritables discussions sur les questions d’organisation et de financement de la recherche. Aussi, le Saes tient à informer l’opinion publique nationale et internationale qu’il a utilisé et continuera d’utiliser tous les moyens de dialogue et de concertation possibles pour éviter une perturbation dans l’enseignement supérieur.
A rappeler que cette sortie du Saes intervient dans un contexte marqué par la perturbation du calendrier scolaire dû à la crise sanitaire.
MAMADOU TALLA APPORTE UN DEMENTI FORMEL
Dans sa volonté de réussir avec brio la mission que lui a confiée le Président Macky Sall, le ministre de l’Education nationale, Mamadou Talla, suit de très près les débats qui tournent autour de son secteur, pour y apporter des réponses idoines.
Le ministre de l’Education nationale a profité de sa visite hier à l’Institut national de formation des jeunes aveugles (INEFJA) de Thiès pour se prononcer sur le débat concernant l’introduction « d’un module qui fait la promotion de l’homosexualité dans les programmes scolaires ». Selon Mamadou Talla, il n’en est rien.
Dans sa volonté de réussir avec brio la mission que lui a confiée le Président Macky Sall, le ministre de l’Education nationale, Mamadou Talla, suit de très près les débats qui tournent autour de son secteur, pour y apporter des réponses idoines. Conscient du fait que les rumeurs et les mauvaises interprétations peuvent prêter à confusion, il est monté au créneau pour remettre les points sur les « i », à propos de la rencontre initiée par l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) qui s’est tenue à Saly du 21 au 23 décembre 2020.
Selon le successeur de Serigne Mbaye Thiam, il n’a jamais été question durant ce séminaire de discuter de la refonte des curricula et de l’introduction de l’Éducation sexuelle dans les programmes scolaires. En un mot comme en mille, Mamadou Talla persiste et signe que l’Etat du Sénégal n’a en aucun moment envisagé de faire la promotion de l’homosexualité dans les écoles.
Mieux, note-t-il, aucune initiative ne peut être prise en ce qui concerne l’éducation des enfants sans tenir compte des valeurs de la société sénégalaise. «Je voulais vous dire d’une manière claire et nette qu’aujourd’hui, au niveau du ministère de l’Education nationale, il n’y a pas de changement de curricula, pas de module, pas de réforme envisagée ni aujourd’hui ni demain. Que ça soit clair ! On s’en tient à ce qui existe. Nous n’avons pas besoin d’aller dans ces directions. On ne réforme pas comme ça un curricula. Il n’y a rien de nouveau, pas de changement, pas de nouveau module, pas de révision de programme. On s’en tient à ce qu’on a toujours fait et qui nous a donné de bons résultats depuis 10 ans », a-t-il clamé haut et fort, en marge de sa visite hier à l’Institut national de formation des jeunes aveugles (INEFJA) de Thiès.
Ne se limitant pas là, ses services ont publié un texte sur le site internet du ministère pour éclairer la lanterne des citoyens sénégalais. Précisant que l’atelier dont il est question a porté sur l’analyse des programmes déjà en vigueur et enseignés dans nos établissements scolaires, Mamadou Talla rappelle que les disciplines comme les Sciences de la Vie et de la Terre et l’Economie familiale prennent en charge les questions liées à la protection de l’enfance, à l’éducation, à la vie familiale et à la santé de la reproduction.
Poursuivant, il explique que dans la même dynamique, la Division du Contrôle médical scolaire déroule un programme de prévention, de formation et de sensibilisation sur la santé de la reproduction destinée aux enseignants et aux élèves. C’est ce dispositif, d’après lui, qui a été analysé par une équipe de consultants sénégalais et qui a fait l’objet de partage lors de cette rencontre qui s’est tenue à Saly du 21 au 23 décembre 2020. « Il appartient au Sénégal de définir, en toute souveraineté, le contenu des enseignements dispensés à ses apprenants, conformément à ses orientations en matière d’Education et de Formation telles que définies dans la Loi d’Orientation 91-22 modifiée en 2004 qui stipule : ‘’les finalités les plus générales de l’Education nationale consistent à en faire un instrument capable de préparer les conditions d’un développement intégral, assumé par la nation toute entière, de promouvoir les valeurs dans lesquelles la nation se reconnaît…’’ », souligne-t-il.
En conséquence, Mamadou Talla précise : « Nos orientations curriculaires demeurent adossées et de façon intangible à nos valeurs culturelles et cultuelles. Enfin, c’est dire que le ministère de l’Education nationale ne saurait en aucun cas envisager d’engager des réformes de ses curricula pour trouver un point d’ancrage à l’éducation sexuelle. »
LE DEPUTE LEOPOLD YANCOUBA COLY DECHIRE LE PROJET
Le parlementaire n’a pu cacher sa déception à la suite de la décision de l’Etat du Sénégal de reconstruire l’aéroport de Ziguinchor sur le site actuel.
La reconstruction de l’aéroport de Ziguinchor pour un coût de 24 milliards FCFA, dans le cadre du Programme de reconstruction des Aéroports du Sénégal (Pras), a été annoncée samedi dernier par le directeur des infrastructures aéroportuaires du Sénégal. Souleymane Ndiaye avait précisé que c’est le site actuel qui est retenu. Mais cette décision n’est pas du goût du député Léopold Yancouba Coly.
Le parlementaire n’a pu cacher sa déception à la suite de la décision de l’Etat du Sénégal de reconstruire l’aéroport de Ziguinchor sur le site actuel. Léopold Yancouba Coly ne comprend pas pourquoi les gens s’entêtent à vouloir construire un aéroport dans un espace aussi réduit que celui-là. «Et je pense que mon point de vue est celui de la majorité des fils de la région naturelle de Casamance», a soutenu le sieur Coly.
La reconstruction de cette infrastructure au cours de laquelle la piste sera élargie nécessite un déguerpissement. «Des maisons seront démolies, des postes de santé détruits et des écoles dégagées. Par conséquent, on essuiera la colère de la population, alors que le site actuel représente même un danger pour les habitants. D’autant que le centre hospitalier régional de Ziguinchor ainsi que l’Université Assane Seck se trouvent non loin de là. Je me demande comment les gens peuvent insister sur ce projet inutile», fulmine le député Léopold Yancouba Coly.
Selon lui, la délocalisation de l’aéroport au cœur de la ville de Ziguinchor avec la croissance démographique est devenue une urgence. «Il y a un grand espace à Tobor, à moins de 7 kilomètres de Ziguinchor. Ce site était prévu pour la délocalisation de l’aéroport. Les études ont été faites depuis Abdou Diouf. Il y a quelques années, un Comité régional de développement s’est tenu sur la question et tout le monde avait validé la délocalisation à Tobor. Il faut donc réactualiser ce dossier pour l’intérêt de tous au lieu de démolir et de gaspiller de l’argent dans des indemnisations.
En tout cas, je ne validerai jamais la construction d’un aéroport sur le site actuel», assène le député Léopold Yancouba Coly.
LA POSTE EST AU BORD DU GOUFFRE
Seul opérateur public responsable du service postal universel, le Groupe la Poste est en train de sombrer.
La situation qui prévaut au groupe La Poste inquiète au plus haut niveau les travailleurs de la boite. Dans un communiqué parvenu à «L’As», la Coalition des Confédérations Sénégalaises (Cnts, Unsas, Csa, Cnts/Fc et Udts) interpelle l’Etat sur les difficultés qui ont fini de mettre à genoux l’un de ses plus grands partenaires en termes d’accompagnement des orientations politiques.
Seul opérateur public responsable du service postal universel, le Groupe la Poste est en train de sombrer. En atteste la sortie de la coalition des Confédérations Sénégalaises qui tire la sonnette d’alarme face à cette situation plus qu’alarmante et qui a fini de plonger «les travailleurs dans l’inquiétude et le désarroi total».
A la suite d’un diagnostic, les syndicalistes relèvent plusieurs dysfonctionnements. Ils estiment que le groupe souffre d’un déficit quasi structurel de trésorerie lié à la stagnation du chiffre d’affaires. En plus de cela, Ibrahima Sarr et ses amis évoquent l’explosion des charges salariales de l’entreprise et son endettement insoutenable (35 milliards en 2017). Comme si cela ne suffisait pas, les fonds générés par les activités ne suffisent pas pour couvrir les charges. Cette sortie de la Coalition des Confédérations n’est pas la seule alerte donnée face aux problèmes que traverse Le Groupe la Poste.
En effet, les agents de la Poste étaient montés au créneau pour dénoncer le pillage des caisses du groupe par l’Etat qui a des redevances avoisinant les 42 milliards Fcfa. «L’Etat crève les ressources de la Poste par une accumulation de créances, notamment avec des paiements des bourses de sécurité familiale», avaient fustigé les cadres de la Poste. En réalité, l’Etat a cessé de verser à la Poste la rémunération du service public évalué à 11 milliards Fcfa.
Dès lors, le Cadre Unitaire des Syndicats de la Poste interpelle directement le Président Macky Sall sur la responsabilité du gouvernement eu égard à la nécessité de prendre des mesures urgentes en vue du redressement de la situation de La Poste. Surtout que l’entreprise souffre terriblement de la prolifération des institutions financières avec une «concurrence débordante».
Dès lors, les syndicalistes demandent aux autorités d’axer leurs actions sur les versements de toutes les créances liées aux bourses familiales. Entre autres priorités, la Coalition demande l’application du mémorandum produit par les travailleurs. Dans ce document, ils ont établi un diagnostic assorti de recommandations précises. Et d’autre part, ils préconisent la sensibilisation à temps sur les risques encourus par l’entreprise.
Dans la même veine, la Coalition dénonce les dérives autoritaires du Préfet de Dakar qui, le mardi 22 décembre 2020, en violation du droit de manifestation reconnu aux citoyens par la loi fondamentale, a utilisé la violence policière contre des travailleurs réunis en assemblée générale d’information et de sensibilisation devant la direction générale de La Poste. «La Coalition ne saurait tolérer que l’Etat soit négligeant au point de sacrifier plus de 4 000 emplois dans une entreprise», avertit la coalition des confédérations.
SIDIYA NDIAYE ET CIE MENACENT DE PARALYSER LE SYSTEME DE SANTE
En colère contre la façon dont le ministre Abdoulaye Diouf Sarr a géré la part dédiée à la santé, Sidiya Ndiaye et Cie menacent de paralyser le système. Ils comptent déposer un préavis de grève aujourd’hui.
L’intersyndicale des travailleurs des collectivités territoriales a organisé hier un point de presse pour dénoncer la discrimination dans la distribution du fonds Force Covid19. En colère contre la façon dont le ministre Abdoulaye Diouf Sarr a géré la part dédiée à la santé, Sidiya Ndiaye et Cie menacent de paralyser le système. Ils comptent déposer un préavis de grève aujourd’hui.
Les agents de santé des collectivités territoriales sont très remontés contre leur tutelle. Ils accusent le ministre de la Santé et de l’Action sociale d’avoir fait dans la discrimination, dans le cadre de la distribution des primes allouées aux travailleurs de la santé. A en croire le président de l’intersyndicale, Sidiya Ndiaye, le Ministre Abdoulaye Diouf Sarr avait promis de payer cette prime aux agents de collectivités territoriales. Cependant, indique-t-il, seule une partie des agents a reçu ces pécules. Encore que ces derniers, se désole-t-il, n’ont pas reçu la totalité de la somme due. Sidiya Ndiaye trouve inacceptable qu’ils soient obligés de se battre à chaque fois pour bénéficier des avantages octroyés aux agents de l’Etat.
A l’en croire, l’article 29 du Code des collectivités locales indique clairement que tout avantage octroyé aux agents de l’Etat doit également parvenir aux travailleurs des collectivités territoriales. Soutenant d’ailleurs qu’ils sont victimes d’un traitement discriminatoire, Sidiya Ndiaye et ses camarades ont décidé d’intensifier le combat. Ils prévoient de ce fait de déposer à partir d’aujourd’hui un préavis de grève auprès de la direction du travail et de la sécurité sociale (DGTS). « L’intersyndicale a décidé aussi de saisir le président de la République par rapport à la répartition du fonds le 13 janvier, de marquer un arrêt de travail de 10 à 15 h dans l’ensemble des structures de santé municipales et aussi de procéder à une marche nationale d’avertissement à une semaine de l’expiration du préavis », ajoute Monsieur Ndiaye.
Le syndicaliste estime en outre qu’en tant que maire, il devrait être le premier à prendre en charge la question des agents de santé collectivités territoriales. « Maintenant, ce que nous lui demandons ; c’est de remettre les pendules à l’heure et de rectifier le tir. Sinon le mois de janvier sera un mois de manifestations. Parce que nous allons nous battre. Nous sommes déterminés à aller jusqu’au bout et personne ne pourra nous arrêter», prévient-il.
Sidiya Ndiaye et ses camarades dénoncent également les conditions des agents de santé communautaire (ASC). A l’en croire, ces derniers n’ont ni contrat, ni salaire et ne perçoivent qu’une motivation estimée à 17 000 F CFA. «Ils sont confrontés aux différents problèmes et font la totalité des boulots dans les structures. D’ailleurs, c’est par eux que l’Etat masque le manque de personnels dans les structures de santé. Et il n’y a aucune politique de recrutement en leur faveur et on continue de les exploiter», fulmine amèrement le syndicaliste avant d’assimiler cela à un esclavage déguisé. Il invite ainsi l’Etat à revoir leurs conditions d’existence. Le Président de l’intersyndicale a profité également de l’occasion pour déplorer le manque d’équipements sanitaires dans les centres et postes de santé dans ce contexte marqué par la « seconde vague de Covid-19 ».
Selon Sidiya Ndiaye, les agents de santé font face à beaucoup de risques liés entre autres à une insuffisance de gants et de masques. Ce qui le pousse d’ailleurs à s’interroger sur comment les fonds destinés à la riposte contre la pandémie ont été dépensés. «Nous attendons que le ministre nous édifie sur la gestion de ces fonds », conclut-il.
«CEUX QUI IGNORENT LES GESTES BARRIERES SONT EN DANGER ET METTENT EN DANGER LEURS FAMILLES»
Les nombreux décès liés à la Covid-19 inquiètent au plus haut point les autorités notamment le président Macky Sall
Les nombreux décès liés à la Covid-19 inquiètent au plus haut point les autorités notamment le Président Macky Sall. A l’occasion de l’inauguration du nouveau Service des Maladies Infectieuses et Tropicales (Smit), il a indiqué que ceux qui nient la maladie sont en danger.
Le Sénégal s’est doté d’une nouvelle infrastructure médicale. Il s’agit du Service des Maladies Infectieuses et Tropicales (Smit). Le service est implanté dans l’hôpital de Fann sur une surface de 1.75 hectare. Il apporte une réponse appropriée aux différentes problématiques posées par la pandémie de la Covid-19. Les services de réanimation n’étaient pas configurés pour ce type de situation. Le bâtiment est composé de 70 chambres et 13 suites toutes climatisées. Cette clinique des maladies infectieuses est la seule en Afrique. Le joyau accueille un service d’exploration, de soins, d’hospitalisation d’une capacité totale de 70 lits, une administration, un centre de formation, des laboratoires et une salle polyvalente de 330 places. Une hospitalisation de jour avec une capacité de 5 lits, un service de réanimation avec une capacité de 5 lits, deux chambres à pression négative 2 lits, 24 lits d’hospitalisation, une unité de vaccination et un laboratoire. En outre, le Président Sall demande que ce joyau ait l’entretien nécessaire pour pouvoir durer. Cependant, il est largement revenu sur la Covid19.
Dès l’entame de son propos, il appelle la population sénégalaise à la vigilance, à la responsabilité et au respect des règles de prévention contre ce fléau mondial. «Ces règles ne sont pas prescrites du simple bon vouloir des pouvoirs publics mais sur la base de recommandations médicales venant d’experts les plus qualifiés dont les avis font autorité en la matière. A tous ceux qui continuent d’ignorer les gestes barrières, de négliger le port correct de masque, de ne pas observer la distanciation physique et de nier même l’existence de la Covid-19, je veux dire ceci : vous vous mettez en danger et vous mettez les autres en danger. Pensez aux morts et à leurs familles endeuillées. A ceux qui pensent que la maladie n’est qu’une pure fiction, il faut penser aux malades et à leurs souffrances et les séquelles de cette terrible maladie», dit-il. Avant d’ajouter que notre corps médical fait de son mieux mais il ne peut pas à lui seul gagner ce combat. «Nous devons redoubler de vigilance et notre victoire ne peut être que collective. C’est par ces moyens que nous pourrons mettre fin à la propagation du virus», prône-t-il.
«IL FAUT MOTIVER LE PERSONNEL SOIGNANT CAR LA GUERRE N’EST MALHEUREUSEMENT PAS TERMINEE»
Par ailleurs, le Président Macky Sall demande au ministre de la Santé de renforcer les moyens de motivations pour la réactivation de l’ensemble des centres de traitement épidémiologiques (Cte), «puisque la guerre n’est pas terminée malheureusement. Il faut qu’on réactive l’ensemble des Cte et que les moyens appropriés soient apportés pour qu’on puisse poursuivre ce combat». A l’en croire, la pandémie quitient la planète entière depuis plusieurs mois montre la pertinence de notre stratégie d’investir davantage dans la santé surtout dans un monde connecté où les maladies se transmettent à la vitesse extraordinaire. Revenant sur le défi auquel le Sénégal fait face sur le plan médical, il déclare : « Il faut que nous gardions ce potentiel de former les meilleurs infectiologues, cardiologues etc., donc notre défi est d’en former davantage et de renforcer notre plateau médical.»
PR MOUSSA SEYDI, CHEF DU SERVICE DES MALADIES INFECTIEUSES «AVEC CE SYSTEME AUSSI, AUCUN VIRUS MORTEL NE PEUT ETRE EXPORTE DE NOS LABORATOIRES, CONTAMINER L’ENVIRONNEMENT ET MENACER LA VIE DES GENS»
Pour sa part, le chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital de Fann estime que le chemin était long, très difficile et semé d’embuches. «Le nouveau Smit dispose entre autres de 70 chambres de patients, d’un service de réanimation de pointe et d’une grande salle qui dispose d’un système de traitement de l’air. Avec ce système, l’air extérieur est décontaminé et purifié.Il permet aussi de décontaminer l’air des salles traitées avant qu’il soit projeté à l’extérieur, ce qui protège l’environnement. Avec ce système aussi, aucun virus mortel ne peut être exporté de nos laboratoires, contaminer l’environnement et menacer la vie des gens», affirme t-il.
Poursuivant son propos, il soutient que le Smit est un service d’infectiologie de référence dans la sous-région en matière de soins, de formation, de recherche et d’expertise dans le domaine des maladies infectieuses. Il était donc indispensable pour nous de penser à la construction d’un nouveau Smit respectant les plus hauts standards mondiaux. Ce nouveau service a des innovations majeures comme l’aménagement d’un espace P3 qui pourra accueillir en toute sécurité les malades atteints d’infections les plus dangereuses connues jusque-là. L’innovation majeure porte sur la mise en place d’une réanimation et de 3 laboratoires disposant d’un système hybride (réversible) en dépression et fonctionnement normal.
Les services de réanimation fonctionnaient généralement avec un système de climatisation doublé d’un renouvellement d’air quelquefois décontaminé. Le volet « dépression » essentiel pour la maîtrise des bactéries n’était pas souvent en place. Actuellement ce dysfonctionnement constaté dans les services de réanimation mis en exergue par la pandémie de Covid 19 est en train d’être corrigé un peu partout.
UN SIT-IN DEPUIS TROIS SEMAINES MET A TERRE L’HOPITAL DE ZIGUINCHOR
Depuis le 9 Décembre dernier, le spectacle est presque le même dans cette structure sanitaire la plus grande dans la région de Ziguinchor
Entre le directeur de l’hôpital Régional de Ziguinchor et les travailleurs, ce n’est plus le parfait amour. Depuis trois semaines, le fonctionnement de l’hôpital Régional de Ziguinchor est paralysé par un mouvement d’humeur qui indispose les malades et leurs accompagnants qui risquent d’être les agneaux du sacrifice dans ce « mortel combat » entre la direction et le syndicat des travailleurs.
Depuis le 09 Décembre dernier, le spectacle est presque le même dans cette structure sanitaire la plus grande dans la région de Ziguinchor : en brassards rouges, les blouses blanches désertent salles de consultation, bureau et autres postes le temps de quelques heures pour observer un sit-in dan dans l’enceinte de l’hôpital. Une situation qui perdure. Problème structurel, manque de personnel appliqué à une mauvaise gestion : voilà entre autres griefs agités par l’intersyndicale des travailleurs de l’hôpital sur la tête du Directeur de l’hôpital Martial Coly Bopp qui balaie tout d’un revers de mains. Et lorsqu’il y a une semaine, le maitre des lieux a fait l’objet d’une séquestration par les agents, on croyait qu’une issue heureuse serait trouvée à cette gangrène de l’hôpital .Mais c’est sans connaitre la détermination des travailleurs de l’hôpital qui comptent aller jusqu’au bout de leur combat « Vous comprendrez aisément que si on avait un interlocuteur par rapport à ce mouvement d’humeur, peut être que des discussions seraient enclenchées et qu’on n’en serait pas là .Mais depuis le 09 décembre, on vient tous les jours en sit- in mais le directeur manifeste une indifférence totale. Ca ne le dérange pas que les gens soient en ordre de bataille… », peste Simeon Faye qui parle de mépris total du directeur de hôpital vis-à-vis de son personnel.
Pour lui, le problème de l’hôpital régional est structurel : « Tous les maillons de l’- hôpital sont malades, il y a un déséquilibre par rapport à la gestion de la ressource humaine ….Parce qu’une structure qui polarise 90% de son personnel comme contractuels, cette structure si vous lui donnez 6 milliards ou 10 milliards, ce sera juste retarder l’échéance. La structure est aussi plombée par les programmes de gratuité car nous faisons partie de quatre rares hôpitaux du Sénégal à appliquer scrupuleusement et entièrement les programmes de gratuité de l’Etat Tout ce qu’on réclame, c’est que les malades puissent être pris en charge et entretenus correctement… », martèle le syndicaliste qui dresse un tableau sombre du déficit en personnel dans cet hôpital. « Plus de huit services ne fonctionnent pas.
La réanimation ne fonctionne pas, la radiologie idem pour des problèmes de film tout comme le bloc opératoire presque à l’arrêt. Nous n’avons plus de cardiologue depuis le décès du docteur Sall, plus d’urologue ni de chirurgien viscéralgie…L’hôpital est malade, très malade», diagnostique M. Faye qui place cette regrettable situation sous le coup d’un surendettement de l’hôpital Régional qui a reçu hier un important lot de matériel médical offert par le président de la CNDT, Benoit Sambou. Cette grogne des travailleurs de l’hôpital depuis maintenant trois semaines risque de plonger dans le coma cette structure sanitaire diagnostiquée malade par ses propres agents.
COVID-19 BOOSTE LA REALISATION
Le professeur Moussa Seydi a réalisé son rêve de disposer d’un service flambant neuf de technologie moderne pour une meilleure prise en charge des patients mais aussi pour booster la recherche dans ledit domaine.
Le centre hospitalier universitaire de Fann a étrenné hier, mardi 29 décembre, son nouveau joyau en présence du Chef de l’Etat Macky Sall qui a présidé la cérémonie officielle. Il s’agit du service des maladies infectieuses et tropicales, dirigé par le professeur Moussa Seydi, construit aux normes internationales et disposant de 70 chambres de patients. Selon le chef de l’Etat, la référence vers l’étranger de certains malades de Covid-19 par leurs proches a sonné comme un déclic pour mettre à jour le nouveau centre qui va offrir des soins de pointe aux patients dans le besoin.
Le professeur Moussa Seydi, chef du Service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Fann a réalisé son rêve de disposer d’un service flambant neuf de technologie moderne pour une meilleure prise en charge des patients mais aussi pour booster la recherche dans ledit domaine.
Selon le professeur Seydi, le chemin a été long, très difficile et semé d’embûches. « Nous avons marché sur le chemin de notre rêve qui est devenu réalité plus rapidement que prévu car grâce à Dieu, nous avons rencontré sur notre chemin le chef de l’Etat et son soutien a été décisif dans la concrétisation de notre rêve » a-t-il déclaré. Et de poursuivre : « pour réaliser ce rêve, il a fallu des efforts immenses, même si c’est de la responsabilité de l’Etat de construire des édifices publics recevant beaucoup de personnes. Mais, c’est parce que nous considérons que c’est notre rôle en tant que responsables de faire le nécessaire pour améliorer le vécu de nos chers patients, de nos braves collègues, étudiants sans attendre l’Etat».
Parlant du financement du nouveau Service des maladies infectieuses et tropicales (Smit), le professeur Moussa Seydi a renseigné : « nous avons eu notre premier financement avec la fondation Guiller suite à notre visite dans leurs murs. Ils ont sans doute été émus par notre présentation qui avait montré le contraste saisissant entre d’une part la vétusté de notre environnement de travail et d’autre part l’immensité de notre responsabilité ainsi que de la qualité de nos résultats. Après un long et difficile processus, notre requête a été acceptée et un million de dollars de la compagnie Gilead nous a été offert pour démarrer le projet. La Banque Islamique de développement nous a accordé 1,9 milliard de fcfa ainsi que l’Etat du Sénégal qui est venu en appui». Pour le Président de la République du Sénégal, Macky Sall, s’il a tenu à présider personnellement cette cérémonie, c’est pour marquer selon lui une fois de plus « la priorité élevée que j’accorde dans le plan Sénégal émergent à l’amélioration de la performance de notre système de santé par la réalisation d’infrastructures sanitaires modernes à la hauteur de nos ambitions de souveraineté médicale».
Pour lui, la référence vers l’étranger de certains malades de Covid-19 par leurs proches a sonné comme un déclic pour mettre à jour ce joyau. « Quand je voyais des parents évacuer les malades de Covid à l’étranger, j’ai très vite compris leur inquiétude. Je me suis inscrit au projet et j’ai demandé au professeur de réaliser un cadre qui sortira de terre avec toutes les commodités qui siéent avant la fin de l’année et il l’a réussi ».
Du côté des partenaires techniques, Pape Salif Sow de Gilead a salué le partenariat privé public. Selon lui et en sa qualité de vice-président responsable des questions santé pour l’Afrique: « voilà un bel partenariat public privé, un modèle de mécanisme de financement innovant, un financement à effet catalyseur »
NOUVEAU JOYAU POUR LES PATHOLOGIES INFECTIEUSES Smit mis aux normes internationales
Le nouveau Service des Maladies infectieuses et tropicales (Smit) est projeté dans l’hôpital Fann sur un terrain d’une surface de 1,75 ha. Contrairement à la première dont les services de réanimation n’étaient pas configurés par ce type de situation, celui-ci apporte une réponse appropriée face aux différentes problématiques posées par la pandémie de la Covid-19 à travers le monde.
Selon le professeur Moussa Seydi, ledit bâtiment accueille un service d’exploration, de soins, d’hospitalisation d’une capacité totale de 70 lits, une administration, un centre de formation, des laboratoires et une salle polyvalente de 330 places. Une hospitalisation de jour avec une capacité de 5 lits, un service de réanimation avec une capacité de 5 lits, deux chambres à pression négative 2 lits, 24 lits d’hospitalisation, une unité de vaccination et un laboratoire. « Le centre dispose d’un système de traitement de l’air. Dans ce système, l’air extérieur est décontaminé et purifié devenant ainsi ultra propre avant d’arriver dans les salles traitées. Depuis 2020, il existe un système de faire basculer d’une salle une pression positive à une pression négative en fonction de la nécessité. Ce système qui date de quelques mois, nous l’avons à la réanimation où il peut être appliqué sur une ou plusieurs cabines en fonction des besoins. Nous avons aussi ce système réversible au niveau de nos trois laboratoires de recherches qui respectent la certification Iso7. Aucun virus mortel ne peut être transporté à l’extérieur de nos labos contaminant l’environnement et menaçant la vie des gens » a-t-il renseigné.
PAR DENISE ZAROUR MEDANG - PHOTOS SIDy BADJI
Par El Hadji Mamadou Diao dit Mameboye
L’ESPOIR EST PERMIS
L’année 2020 a été marquée par de profondes pertes, une pression énorme sur nos services de santé, l’isolement et la perturbation de la vie professionnelle, le chaos économique… un virus qui rend fou.
El Hadji Mamadou Diao dit Mameboye |
Publication 30/12/2020
«La jeunesse, c’est une ivresse continuelle, c’est la fièvre de la raison, c’est la confiance dans la vie, c’est la certitude non pas que tout vous est dû, mais que tout vous est offert, c’est l’allégresse d’avoir en soi quelque chose de sacré et envers quoi, quelque usage que l’on en fasse, on ne peut être sacrilège. » Sacha Guitry
L’année 2020 a été marquée par de profondes pertes, une pression énorme sur nos services de santé, l’isolement et la perturbation de la vie professionnelle, le chaos économique… un virus qui rend fou. Mais, nous avons tous de l’espoir grâce à un miracle de la science moderne : les premiers vaccins efficaces contre Covid-19 se sont développés à une vitesse sans précédent. L’actualité africaine nous a offert une triste et douloureuse information sur l’aventure des jeunes en mer pour aller chercher fortune en Occident. Les flots scélérats de la mer nous renvoient de jeunes corps sans vie. Les images sont insoutenables et dérangeantes.
Toutefois, chercher les responsabilités est un exercice auquel on se prêtera une autre fois ; l’urgence est à trouver une solution définitive à ce drame commun en rappelant tout de même que l’histoire de l’humanité a été ponctuée de périodes de grandes poussées migratoires. Au risque de ressasser un poncif, on doit dire que la jeunesse est l’avenir et l’espoir d’un peuple. C’est généralement elle qui est en première ligne, poussée par son besoin d’absolu, son désir de changement, son courage, ses certitudes et son dynamisme pour donner une orientation et un tempo à l’histoire. Elle est aussi et surtout un formidable potentiel de développement.
Pourtant et hélas, avec les milliers de jeunes africains désespérés, en quête d’une « vie meilleure » qui dépeuplent le continent vers l’occident, pour fuir la pauvreté, l’Afrique invariablement exporte son avenir en masse vers un ailleurs qui n’est pas meilleur malgré tout. Si la jeunesse a toujours constitué un enjeu primordial pour la construction de l’avenir des sociétés, elle l’est particulièrement en Afrique peuplée presque majoritairement de jeunes ; si bien que les évolutions récentes du contexte socio-économique requièrent de la part des pouvoirs publics un fort investissement pour accompagner les jeunes dans leur parcours d’autonomie, soutenir leurs initiatives et remédier aux difficultés qu’ils peuvent rencontrer.
Dans cette perspective, favoriser cette autonomie implique une mobilisation, dans une même synchronie, tous les leviers permettant aux jeunes d’être acteurs de leur parcours, de subvenir à leurs besoins et de se réaliser en tant qu’individus afin de réaliser sa transition dans la vie adulte. Cette demande de réalisation de la jeunesse intervient dans une époque de troubles où les lignes, jadis claires, s’étiolent faisant naitre un besoin de cap, d’un horizon clair et dégagé des atermoiements et des louvoiements, offrants de réelles possibilités d’épanouissement et de réalisation de soi. Ce futur incertain s’aggrave par la pauvreté et la précarité de plus en plus précoces qui font le lit de toutes les prophéties loufoques, du jihadisme écervelé, d’embrigadements par tous les populismes, des contestations tous azimuts. Toutes choses qui lézardent le ciment social et l’exposent à un délitement en la plaçant au bord du précipice de l’implosion.
Ainsi donc, sans un cap clair cette jeunesse majoritaire et de plus en plus revendicatrice transformera les états africains en «entités chaotiques ingouvernables». Paradoxalement, on peut entrevoir dans le départ des jeunes vers l’Europe bravant tous les risques de la mer ou du désert, au péril de leur vie, une volonté implacable et irrépressible de se dessiner un avenir meilleur, une tension positive de réussir et de s’accomplir. Il se trouve là un terreau fécond pour transformer cette volonté en moteur de succès en Afrique. En effet, la situation n’est certes pas reluisante mais n’est pas irrémédiablement compromise, pas complètement sombre : les jeunes d’Afrique, dont le nombre ne cesse de croître, sont en effet dotés de beaucoup d’énergie, de créativité et de talents, dont dépend «la prospérité future».
L’Afrique a la population la plus jeune au monde avec plus de 400 millions de jeunes âgés de 15 à 35 ans. Au Sénégal l’âge médian est de 19 ans. Cette jeunesse considérée comme un rapport entre générations, et la façon dont, à un moment donné, une société négocie et organise ce rapport entre générations. Cette transition exige un accroissement de l’attention, des investissements dans les facteurs de développement économique et social, afin d’améliorer l’indice de développement des pays africains. Seulement, cette jeunesse n’est pas qu’en demande de besoins matériels, elle est aussi en demande de sens, d’orientation, de transmission, de durabilité, de valeurs parce qu’elle nourrit un fort sentiment de déréliction. Les pays africains sont confrontés au défi de transformer le potentiel de la jeunesse en croissance et en développement sans se délester des traditions et coutumes. Aujourd’hui, les jeunes africains ont beaucoup moins d’opportunités que les adultes d’influer sur les décisions politiques et d’accéder à des ressources telles que la terre ou le financement.
MACKY SALL A INDIQUE LA VOIE
Le président de la République a placé son mandat sous le signe de la jeunesse en l’appelant à nouer un partenariat stratégique. Des instruments pertinents sur la formation et l’employabilité ont été mis en place à cet effet. Les chiffres sont parlants : de 2014- 2018 pas moins de 255.000 emplois sont créés dans le secteur privé compte non tenu des recrutements annuels dans la fonction publique avec une procédure transparente en ligne. 56.000 fonctionnaires recrutés en 7 ans. Ce chiffre a fait passer le nombre de fonctionnaires de 91.000 en 2012 à près de 15.0000 ; le Projet agropole SUD avec près de 115.000 emplois à créer pour les régions de Kolda, Sedhiou et Ziguinchor avec un financement déjà bouclé.
Les exemples font florès et ces chiffres ne sont pas que des indicateurs d’efforts mais une véritable dynamique transformationnelle qui réimprime de la positivité et de l’espoir en pensant autrement la jeunesse. L’école de la seconde chance est une illustration parfaite de cette volonté de ne laisser personne au bord de la route.
Dans cette occurrence, pour le volet financement, quelques chiffres suffisent comme exemple : 360.000 demandes reçues par la DER en 2019, pour une enveloppe de 5,6 milliards, 53738 personnes ont été touchés. Mais, il y a comme quelque chose qui dysfonctionne quelque part. C’est là le point de réflexion qui doit mobiliser toutes les forces imaginantes pour remédier à ce péril azur et aux risques déstabilisants. Un partenariat stratégique avec la jeunesse est paradigme novateur qui pilote la démarche qui vise à adresser les problèmes qui affectent en particulier les jeunes pour chercher avec eux les solutions en sortant des clichés et des préjugés. Une action «par les jeunes, avec les jeunes, pour les jeunes», une approche transversale des politiques en direction des jeunes, dans une logique intersectorielle.
C’est précisément de cette idée que se recommande la mise en place d’un cadre fédérateur des différents instruments pour les faire fonctionner dans un rapport collaboratif. Une redéfinition plus affinée de la politique de jeunesse dans l’unique perspective de pourvoir des solutions pérennes et adéquates qui définissent les filières et possibilités de formation, d’activité, d’entreprenariat pour «réaliser le potentiel de la jeunesse». Le potentiel de la jeunesse doit être exploité en lui offrant la possibilité d’agir sur les politiques et stratégies qui la concernent. Les jeunes sont sous-représentés dans la vie politique du continent ce qui, compte tenu de leur poids démographique croissant, constitue une sorte d’anomalie. Ils ont également un rôle à jouer pour dynamiser la société civile. Il est donc indispensable que la voix des jeunes soit entendue et qu’ils aient la possibilité de participer à la prise de décision. Il ne s’agit pas tant de jeunisme que d’une politique qui «ose la jeunesse». Pour qu’une société reste vivante, elle doit miser sur ces jeunes en leur offrant un environnement qui fait émerger et qui respecte les qualités qui définissent la jeunesse: la curiosité, la créativité, l’ouverture au monde, les utopies, l’indignation, l’innovation, la solidarité, le besoin de sens, l’innocence, l’inexpérience face aux certitudes, aux vérités, aux privilèges des adultes, tellement rassurants pour ces derniers…
Les institutions existantes sont pertinentes par les missions qui leur sont confiées mais elles sont trop en attente que les jeunes leur proposent des projets pour agir et sont souvent en inadéquation mais c’est bien l’inverse qui doit être mis en place. Des sortes de «pôle emploi de proximité» pour la jeunesse qui exposent activement les projets et programmes avec une obligation de proposer qui une formation, qui un stage, qui une activité, qui un financement Ces pôles seraient établis dans tous les territoires départementaux, pour faire écho à la territorialisation des politiques publiques, et recevraient par priorité toutes les offres des institutions, projets et programmes publiques existants.
La plupart des analystes s’accordent également sur la nécessité d’intégrer dans les programmes scolaires de l’Afrique l’acquisition de compétences et l’entreprenariat. On doit envisager de mettre de toute urgence l’accent sur l’enseignement post-primaire afin de combler le «décalage entre les compétences des jeunes travailleurs et celles requises par les employeurs». C’est à ce compte qu’il sera possible de renforcer l’employabilité des jeunes en orientant les filières de formation vers des offres adaptées au besoin du marché du travail et vers les métiers d’avenir. L’agriculture présente le double avantage de constituer, pour les jeunes, d’une part un domaine inépuisable de possibilités d’entreprendre de répondre d’autre part au besoin stratégique de renforcer la participation des jeunes dans l’agriculture .
En effet, ce secteur constitue un gisement d’opportunités d’affaires avec la «découverte» du marché intérieur de consommation en expansion et les nouveaux besoins en produits agricoles non couverts à l’échelle mondiale et générés en partie par les agro-carburants. En identifiant les besoins des exploitants agricoles via une cartographie des «agripreneurs» destinée à faciliter la conception de contenus d’apprentissage adaptés et l’orientation des jeunes et des migrants de retour vers des opportunités d’insertion socioéconomique, il est possible de concevoir un écosystème de l’agricole et de l’agrobusiness propice à l’insertion des jeunes, de développer des chaînes de valeur agro-alimentaires résilientes. Certains outils novateurs devront être conçus. Par exemple un fonds sylvo-agro-pastoral qui serait à l’agriculteur ce que le fonds de commerce est au commerçant. Cette initiative se conjugue, pour aboutir, à une formation qui renforce l’agriculteur comme entrepreneur lui permettant ainsi de valoriser les technologies et opportunités de marchés pour plus de revenus. L’accès à la terre, l’encadrement et le financement seront les maitres-mot de ce déploiement dans les champs.
La formation professionnelle est un autre levier d’insertion. L’un des objectifs des politiques éducatives est de développer les formations professionnelles afin de permettre au plus grand nombre de poursuivre des études et de répondre aux attentes du système productif. Le ministère de la formation professionnelle et les entreprise ont noué un partenariat intéressant pour créer des possibilités pertinentes à l’endroit des jeunes. Une chose est sûre : la jeunesse est plurielle, la jeunesse est diverse.
En effet, pour de nombreuses raisons liées au sexe, aux ressources financières, à l’âge…, les jeunes ne forment pas un groupe unifié avec des pratiques et des valeurs communes. Il existe donc, non pas une jeunesse, mais des jeunesses avec de multiples visages. Les politiques de jeunesse en Afrique doivent aussi considérer «la jeunesse» dans sa globalité, à savoir un public qui est transversal à plusieurs thématiques et politiques, que ce soit l’éducation, la santé, la formation, la mobilité ou encore la citoyenneté.
On doit à ce stade penser un ensemble de dispositifs qui décrivent la réponse à une situation problématique et ciblent un public particulier, qui définissent des moyens organisés dans le temps et attribuent des financements spécifiques, en phase avec la conception globale que l’on a de la société et de l’être humain et qui seront le marqueur de l’ambition, les transformations éducatives ou sociales souhaitées, les valeurs que l’on veut développer Une autre chose est sure : une politique de jeunesse devra assurément sa réussite en partant d’une capacité à comprendre les besoins de la jeunesse, ses chagrins et ses bonheurs.
PAR EL HADJI MAMADOU DIAO DIT MAMEBOYE
Directeur des Domaines