Il y a 4 ans, 15 villes à travers le concept « les villes s’engagent » se ralliaient au côté du Conseil national de lutte contre le Sida (CNLS) pour s’engager contre le VIH/SIDA. Ainsi hier à travers un atelier organisé par le CNLS, l’heure était au bilan, mais surtout à la perspective de l’engagement des élus locaux contre le fléau du sida.
La lutte contre le VIH/SIDA constitue une préoccupation majeure pour le Conseil national de lutte contre le Sida au Sénégal (Cnls). C'est ainsi qu’il a convié, hier les représentants des 15 villes (élus locaux) qui sont inscrites à leur programme, à un atelier de plaidoyer sur l'initiative «les villes s'engagent». L'objectif était de faire le point sur le suivi de la déclaration d'engagement de lutter contre le VIH/SIDA faite en 2014. Mais également, d'encourager ces élus locaux à devenir des précurseurs et des innovateurs en matière de santé. Il vise notamment à encourager divers acteurs et secteurs à obtenir des progrès rapides. Une riposte accélérée qui permettra d'améliorer l'égalité sociale pour les personnes affectées par le VIH et avec celles vivant avec la maladie. D'après le Secrétaire exécutif du Cnls, Dr Safiétou Thiam, au Sénégal sur une population estimée à plus de 15 millions d'habitants, plus de 6 millions vivent dans les villes. Selon elle, sur un nombre de Personnes Vivant avec le VIH (PVVIH) estimé à 41 000, 56% de 23.000 personnes vivent dans les 15 villes que sont (Dakar, Guédiawaye, Pikine, Rufisque, Ziguinchor, Saint-Louis, Kaolack, Mbour, Tambacounda, Kolda, Tambacounda, Thiès, Bignona, Bounkiling, Kaffrine, Fatick).
En d'autres termes, plus d’une 1 sur 2 personnes vivent dans ces 15 villes, et 78% des femmes enceintes séropositives. "L'objectif de cette rencontre, c'est de faire déjà le point sur une stratégie que nous avons développée depuis 2014. En 2014, toutes les villes du monde s'étaient réunies pour avoir une déclaration d'engagement de lutte contre le Sida. Nous au Sénégal, la stratégie c'était de voir sur les 45 villes du pays, quelles sont celles qui supportent le plus le poids de la maladie. Donc, nous avions identifié 15 villes, dans lesquelles, nous savons que si nous intervenons, nous réglerons 60% des problèmes des personnes vivant avec le VIH et aussi 78% de femmes enceintes séropositives. Donc, en somme, de façon très stratégique, nous avons noué un partenariat avec ces 15 villes ici même (Ndlr: dans un hôtel de la place), en présence du Premier ministre, qui avait signé une déclaration d'engagement. Depuis 2014, il y'a eu plusieurs actions qui se font par les villes, dans le cadre du plan d'action pour les 15 villes et d'autres initiatives que nous avions partagées ici. Des maires qui appuient leurs communes dans la lutte contre le Sida. Donc, nous avons invité les villes, dans cet atelier, pour déjà faire le point du suivi de la déclaration d'engagement. Faire aussi le point sur les actions qui ont été menées au sein de ces 15 villes, et les mettre en relation d'échanges avec les experts de la lutte contre le Sida, pour que nous puissions les conseiller. Donc nous savons que les maires ont signé la déclaration politique, ils sont engagés au niveau de leurs communes, ils sont là pour le bien-être des populations, ils sont là également pour la prévention des maladies. Mais ces maires ont besoin de rencontrer de temps en temps les experts, nationaux. Le but de cet atelier, c'est vraiment d'échanger, mais aussi faire le point sur le suivi de la déclaration d'engagement, et aussi d’établir des plans d'action de lutte contre le Sida" a indiqué le Dr Safiétou Thiam, secrétaire exécutif du Conseil national de lutte contre le Sida
Il est devenu inadmissible qu’un enfant naisse en ville avec le VIH selon le Dr Thiam
Les évolutions dans la riposte rappellent qu’«il est devenu inadmissible de voir dans nos villes un enfant qui naisse avec le VIH » estime Dr Thiam. Pour elle, les acteurs doivent se mobiliser pour que les femmes enceintes séropositives reçoivent les médicaments ARV pour éliminer la transmission du VIH de la mère à l’enfant A en croire l'ancien ministre de la Santé sous le régime de Wade, Safiétou Thiam, dans la lutte contre le Sida, ces 15 villes ciblées sont plus vulnérables que les autres villes rurales. "Nous avons fait l'analyse, et nous avons vu que non seulement, que ces villes sont vulnérables, mais en plus, il y'a des poches de vulnérabilité. Si vous prenez une ville comme Dakar, plus de 60% de la population vivent dans les zones de haute vulnérabilité. Mais également, il y'a des villes comme Mbour où il y'a des activités qui peuvent exposer les populations comme la mobilité, le tourisme, etc... Beaucoup de choses peuvent exposer à des vulnérabilités que nous avons déclinées dans le cadre de la lutte contre le VIH. Les vulnérabilités sont spécifiques à chaque ville. Je pense que les maires connaissent mieux même ces facteurs de vulnérabilité" a-t-elle- précisé.
Soham ElWardini parle de l’engagement de la mairie de Dakar
Selon, le maire de Dakar, Soham ElWardini, la ville de Dakar s'est toujours engagée, dans tous les domaines de la santé. "La ville de Dakar, comme toutes les 14 autres villes, s’est engagée pour éradiquer ce fléau qui est le VIH/SIDA. Au niveau de la ville de Dakar, nous travaillons beaucoup et nous sommes au chevet de la population. La ville de Dakar a plusieurs conventions avec les différents hôpitaux pour subvenir aux besoins des personnes qui en ont vraiment besoin: le sida, le cancer font trop de ravages au sein de la population. Ce qui fait que nous nous sommes engagés à combattre dans ce sens. Nous sommes là dans cet atelier pour vraiment échanger avec toutes les autres villes du Sénégal. Nous établirons ensemble des stratégies pour lutter contre le VIIHA/SIDA" a dit le premier magistrat de la ville de Dakar. Elle conclut que « Nous sommes là dans cet atelier aujourd’hui pour réfléchir ensemble avec toutes les villes du Sénégal et nous trouverons des stratégies qui nous aiderons à beaucoup combattre le Sida ». Pour arriver à cette mission de lutte contre le VIHA/SIDA, le Cnls a demandé aux dirigeants des collectivités territoriales, qui sont pour la plupart des députés, à les aider, par le plaidoyer, à faire de sorte que l'Etat augmente leur budget. En ce qui concerne les médicaments et aussi l'accompagnement des associations de PVVIH. Accélérer les interventions d’ici 2020 afin que 90% des personnes vivant avec le VIH dans leur circonscription connaissent leur statut sérologique, que 90% parmi eux suivent le traitement ARV et que 90% obtiennent une charge virale indétectable et donc, ne sont plus contagieux (les 90/90/90), tels sont les défis du Conseil national de lutte contre le Sida et ses partenaires (les maires des villes, OnuSida, etc…)
POUR LES FAMILLES IMPACTEES ET LES TRAVAILLEURS SENEGALAIS DE L’ENTREPRISE CHINOISE CRBC
Autoroute «Ilaa Touba» «Ilaa Barzak»
Cheikh CAMARA, Correspondant permanent à Thiès |
Publication 19/12/2018
Le « parcours de l’enfer ». C’est la définition donnée à l’autoroute Thiès-Touba, dénommée « ILAA TOUBA », par les familles impactées et les travailleurs sénégalais de l’entreprise publique chinoise China Road and Bridge Corporation (CRBC). Cette dernière est chargée de l’exécution des travaux dudit projet, une infrastructure longue de 114,952 km, pour un coût de 410 milliards FCFA environ. « C’est le plus grand projet routier jamais engagé par l’Etat. Une autoroute qui est un instrument d’intégration nationale et un outil de développement social et économique », s’enthousiasmait le président de la République, Macky Sall, lors du lancement officiel des travaux.
Le chef de l’Etat, très heureux de jeter les bases de ce projet routier, « le plus grand de l’histoire du pays dans le cadre du Plan Sénégal Emergent », soulignait alors que « ce projet, qui contribuera à la création de plusieurs milliers d’emplois pour les jeunes, a nécessité des études minutieuses sur presque deux ans pour en mesurer les enjeux, définir les contours, évaluer les retombées et maîtriser les impacts sur l’environnement et le vécu quotidien des populations ». Et de se réjouir du « partenariat fécond qui connait un regain d’intérêt depuis ma visite d’Etat en Chine en février 2014 ». L’ambassadeur de la République de Chine, M. Huang XIA, pour sa part, était longuement revenu sur « l’exemplarité de la coopération sino-sénégalaise, à poursuivre au grand bonheur des populations ». Malheureusement aujourd’hui, l’autoroute ILAA TOUBA n’aura pas fait que des heureux. A preuve, les mouvements d’humeur des travailleurs et personnes impactées se poursuivent de plus belle. Le dernier en date reste le sit-in tenu ce lundi 17 décembre devant la base de Keur Mor Ndiaye, à Thiès, à 72 h de l’inauguration de l’infrastructure, le jeudi 20 décembre. En tout, plus de 2000 travailleurs entre Thiès et Touba ont protesté pour exiger « le paiement de nos indemnités de fin de chantier ». Ils interpellent le Chef de l’Etat et comptent rencontrer le Khalife général des Mourides à Touba pour lui expliquer la situation qui prévaut au sein de leur entreprise. Ndongo Dieng, leur porte-parole, dénonce : « les Chinois refusent de nous payer des indemnités de fin de chantier. On compte beaucoup de blessés parmi nous, d’autres ont rendu l’âme, sans avoir reçu d’indemnités venant de la Caisse de sécurité sociale. Il y a une période antérieure (environ 9 mois) qu’ils nous ont fait travailler sans contrat écrit, et ces contrats devraient en principe être requalifiés en CDI pour nous permettre de bénéficier de nos indemnités de fin de contrat »
Lundi 9 Mai : « Les travailleurs observent un arrêt de travail pour exiger de meilleures conditions de travail »
Le lundi 09 mai dernier, les travailleurs de la société CRBC, l’entreprise chinoise chargée du projet de construction de l’Autoroute ILAA TOUBA, ont observé un arrêt de travail. Ils exigeaient de « meilleures conditions de travail, des contrats, l’augmentation des salaires, entre autres doléances que la Direction générale tarde toujours à satisfaire ». Une grève que le délégué du personnel de la société, Abdoulaye Guissé, justifiait par un chapelet de réclamations. Entre autres, les ouvriers exigeaient « la signature des contrats légaux de travail pour tous les travailleurs, l’augmentation des salaires, la prise en charge totale des employés, la non-ingérence dans les affaires ouvrières, le paiement des indemnités de fin de contrat pour tous les travailleurs (anciens et nouveaux), le libre accès pour tout le monde au sein de l’entreprise ». Les protestataires disaient ne pas comprendre que « ce projet de plus de 400 milliards de FCFA soit le plus important de l’histoire du Sénégal, et que ses employés ne soient pas dans de bonnes conditions de travail ». Au niveau de la base de Keur Mor Ndiaye où les travailleurs sont estimés à environ quelques 200 éléments, Abdoulaye Guissé de s’offusquer : « la Direction nous a donné des modèles de contrats qui, franchement, ne servent à rien du tout, parce que faisant fi du paiement des indemnités de fin de chantier ». Les grévistes, après avoir saisi leur direction générale sur les problèmes auxquels ils sont confrontés, en vain, de souligner : « c’est ce manque de considération à notre égard qui, surtout, se trouve à l’origine de ce mouvement d’humeur spontané »
Des indemnités « très en deçà des attentes des personnes impactées
« Le dédommagement des 1700 propriétaires terriens du village de Keur Massamba Guèye, dans la commune de Fandène, impactés par l’autoroute à péage ‘’ILAA TOUBA’’, ne sera pas à la hauteur de celui reçu par les personnes impactées par l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd) de Diass ». L’information avait été donnée par le maire de Fandène, Dr Augustin Tine, lors des journées de consultations gratuites organisées dans sa commune. Le ministre des Forces Armées disait que « c’est la décision prise par l’Ageroute et l’entreprise en charge du projet de construction de l’autoroute à péage Thiès-Diourbel-Touba ». Du coup, les plaignants, qui ont épuisé toutes les formes de démarche auprès des autorités compétentes, à Thiès, et de l’entreprise Ageroute, pour réclamer une indemnisation à la dimension des préjudices subis, voyaient leurs espoirs fondre comme beurre au soleil. Dans leur combat, ils se sont toujours indignés des indemnités jugées « dérisoires ».
Le président de leur collectif, Mor Diouf, n’avait pas manqué de fustiger « le niveau des barèmes utilisés par les autorités dans le cadre du dédommagement, qui est ‘’très en-deçà’’ de ceux pratiqués lors de la construction de l’autoroute à péage Dakar-Diamniadio ». M. Diouf soulignait que « l’autoroute Dakar-Diamniadio et l’Aéroport Blaise Diagne devraient plutôt servir de jurisprudence pour éviter toute injustice et réduire les risques de frustration à des proportions suffisamment négligeables ». A l’en croire, « les calculs sont faits à partir d’un barème caduc, qui date de 1964 et crée des problèmes aux commissions départementales, parce que très en-deçà des valeurs réelles des spéculations des espèces fruitières et forestières. De même que les terrains à usage d’habitation ».
«S’il faut passer sur nos cadavres pour réaliser ce projet, il le faudra, car nous sommes déterminées à aller jusqu’au bout»
On est le dimanche 08 novembre 2015. 1720 familles impactées de l’Autoroute dans le département de Thiès, tiennent une assemblée générale pour dénoncer le fait que « depuis le démarrage du projet jusqu’à nos jours, nous n’avons constaté que des ‘’tâtonnements’’ sur toute la ligne ». Aussi elles décident d’entreprendre des actions radicales pour sensibiliser davantage l’opinion publique sur ce que le secrétaire général de leur collectif, Yakhya Coly, appelait « l’insouciance des autorités par rapport à notre indemnisation juste et préalable ». Un sit-in se tient le dimanche 22 novembre au village de Keur Mor Ndiaye. Ces populations qui en ont ras-le-bol s’offusquent de « subir un préjudice énorme : perte de terres de culture, de constructions à usage d’habitation, de bâtiments d’élevage avicole, bref, d’activités diverses ». Mais, selon Yakhya Coly, « le préjudice moral est encore plus profond, car tous nos espoirs sont brisés ».
Les populations impactées estiment que « les limites d’AGEROUTE, l’entreprise chargée de diligenter le processus d’indemnisation, sont manifestes ». Et de poursuivre : « ils veulent nous indemniser sur la base de la loi sur le domaine national qui date de 1964. Mais depuis lors, il n’y a aucune réaction de la part d’Ageroute. Nous contestons d’ailleurs cette forme d’indemnisation faite sur la base d’une loi caduque qui ne prend point en compte les réalités actuelles qui sont totalement différentes des réalités d’alors. » Elles annonçaient alors leur souhait de contacter le Khalife général des mourides d’alors, Cheikh Sidy Moctar Mbacké, pour lui expliquer l’intention manifeste de l’Etat du Sénégal, consistant à « vouloir nous exproprier de nos biens acquis dignement et nous pousser dans la pauvreté. Nous allons poursuivre nos démarches dans ce cadre car nous comptons beaucoup sur lui pour nous aider à régler ce problème ». C’est que, selon ces populations, « le président Macky Sall ne peut pas faire moins que son prédécesseur Abdoulaye Wade qui a correctement indemnisé les populations de l’Autoroute à péage ». Aussi, à rappeler que le jour de la pose de la première pierre du projet, le mouvement pour la défense des intérêts de Diourbel était descendu dans la rue pour exprimer sa désapprobation par rapport au fait que « le tracé de l’infrastructure passe à environ 18 km de la commune de Ndiarème ». Et d’exiger que « cette distance soit ramenée à deux kilomètres afin que les Diourbellois puissent bénéficier des retombées ». Mamadou Wendé Dieng, citoyen de Diourbel, parmi les initiateurs de ce mouvement d’humeur, confiait : « Diourbel est délaissée à tort, oubliée, privée de tout, sans infrastructures, sans autoroute ».
DEUX FRERES LIGOTENT ET BATTENT A MORT LE VOLEUR SAMBA TALL
Les deux frères Pathé Niang et Ngagne Niang ont comparu hier à la barre de la chambre criminelle du tribunal de grande instance de Dakar pour répondre des faits de meurtre, d’actes de tortures, barbarie et non-assistance à personne en danger. Le procureur a requis 10 ans de travaux forcés à l’encontre de Pathé Niang et 1 an de prison ferme contre son frère Ngagne Niang. L’affaire est mise en délibéré pour le 15 janvier prochain.
Les faits se sont déroulés en 2014 lorsque Samba Tall s’était introduit une nuit à 2 heures du matin dans une chambre à Yeumbeul. Appréhendé par les occupants de la chambre, des actes barbares lui ont été infligés. Ses tortionnaires avaient brulé ses parties intimes. D’après les déclarations de Pathé Niang à l’enquête préliminaire, à chaque fois que le voleur suppliait qu’on le relâche, les tortures se poursuivaient de plus belle. Ses tortionnaires voulaient savoir le nom de ses complices pour récupérer son argent. Le certificat médical renseigne que la victime a été frappée et torturée à mort par ses bourreaux. Le père et la mère du défunt, très attristés, réclament justice. Pour les parents du défunt, les dommages et intérêts ne peuvent pas leur rendre leur fils parti à jamais.
Dans son réquisitoire, le procureur est revenu sur les faits. Il raconte que tout a commencé quand les éléments du commissariat de Malika ont été informés par une personne anonyme de la présence d’un individu ligoté devant une maison à Yeumbeul. Se transportant immédiatement sur les lieux, la police a constaté que l’individu a rendu l’âme. Apres une altercation entre le défunt Samba Tall et le prévenu Pathé Niang, Ngagne Niang est le premier à voler au secours de son frère. Les dames ont ouvert la porte centrale pour permettre aux voisins d’introduire le voleur dans la maison. Et quand Ngagne Niang a proposé de conduire le voleur à la police, Pathé Niang s’est opposé à cela en exigeant son sac contenant ses 300.000 francs.
D’après les enquêteurs, des traces de sang ont été trouvées dans la chambre de Pathé Niang. D’après le substitut du procureur, Ngagne, le frère de Pathé, était présent au moment où la victime était suppliciée. C’est pour cela qu’il est poursuivi pour non-assistance à personne en danger. Les faits de meurtre sont imputés à Pathé Niang, les violences exercées sur la victime ont abouti à sa mort. Le défenseur de la société a disqualifié les faits de meurtre en coups et blessures ayant abouti à la mort de Samba Tall. Pour la répression, le ministère public a requis 10 ans de travaux forcés contre Pathé Niang pour coups mortels et un an de prison pour non-assistance à danger de mort pour son frère Ngagne Niang.
La défense a fait valoir qu’il n y a pas de certitudes dans le dossier. A les en croire, on ne sait pas à qui attribuer les faits de meurtre et d’actes de barbarie. Il n’y a pas d’élément moral, ni matériel. Me Diallo a rappelé que le droit pénal est un droit de certitudes, il ne procède pas par déduction, mais est plutôt un droit de précision. « On ne peut pas commettre un crime sans l’intention de le commettre », a soutenu la robe noire. Pour terminer, la défense a sollicité l’acquittement de ses clients au bénéfice du doute. Le délibéré est fixé au 15 janvier prochain.
ACCUSE D’AVOIR FAIT DES ATTOUCHEMENTS A UN ENFANT DE NEUF ANS, LE CHAUFFEUR DE TAXI RELAXE PAR LE TRIBUNAL
Le tribunal d’instance de Pikine a jugé hier le chauffeur Ahmed Diaw pour les délits de viol et pédophilie sur la personne de R. D âgée de tout juste neuf ans.
La victime a raconté à la barre que Ahmed Diaw l’avait envoyée acheter du couscous un jour vers 20 heures en l’absence de sa maman. A son retour, il l’a fait entrer dans la chambre avant de la mettre sur ses genoux tout en prenant le soin de relever sa jupe. C’est dans cette position qu’il sera surpris par le frère de la petite. Cependant , en l’absence de preuves pouvant étayer les dires d’Awa Gaye, mère de la petite R. D, le tribunal a renvoyé le prévenu des fins de la poursuite sans peine ni dépens;
.C’est un grand ouf de soulagement qu’a poussé hier à la barre le chauffeur de taxi Ahmed Diaw après le délibéré prononcé par madame la présidente du tribunal d’instance de Pikine. Prévenu de viol et de pédophilie sur la personne de R. D, âgée de 9 ans, Ahmed Diaw a été renvoyé des fins de la poursuite par le tribunal qui n’a pas été convaincu des arguments développés par la partie civile. En pleurs à la barre, Ahmed Diaw a fustigé les accusations « erronées » de sa colocataire Awa Gaye mère de la victime. Lesquelles lui ont fait perdre son boulot ainsi que sa femme. « Je nie tous les faits qui me sont reprochés. Cette femme m’a porté préjudice car non seulement j’ai perdu mon boulot mais aussi ma femme sans compter qu’elle m’a touché dans mon orgueil. Je ne sais plus maintenant avec quels yeux les autres vont me regarder » s’est-il plaint
A la barre. Relatant les faits, la petite R. D a soutenu que le prévenu l’a appelée le jour des faits plusieurs fois pour lui faire des commissions. « Aux environs de dix-neuf, voire vingt heures, il est venu me trouver dans la chambre de ma mère où je me trouvais en compagnie de mon frère aîné pour m’envoyer acheter du couscous. «A mon retour, je l’ai trouvé dans la chambre pour lui donner le sachet contenant le couscous. Il était assis sur une chaise. Il m’a pris par la main avant de me mettre sur ses genoux. Il en a profité pour abaisser ma jupe et frotter son sexe contre le mien » a-t-elle expliqué à la barre.
A sa suite, sa mère a indiqué qu’elle est la colocataire du prévenu. « Le samedi, lorsque je suis descendue vers les coups de 21 heures, j’étais dans la chambre avec les enfants en train de regarder la télévision. Ma fille étant de nature bavarde est restée très calme. Pressée de questions, elle m’a lancé tout de go que c’est Papa Ahmed qui lui faisait des attouchements. Elle m’a dit que, depuis le matin, le mis en cause lui demandait de lui faire de petites commissions. Mais puisque la maison était bondée de monde, il n’a pas pu l’appâter et l’attirer dans sa chambre. C’est seulement entre 19 h et 20 h qu’il est venu trouver ma fille dans ma chambre en compagnie de son frère qui apprenait ses leçons pour l’envoyer acheter du couscous. Il s’en est suivi ce qu’elle a expliqué devant votre barre » a relaté Awa Gaye.
Le procureur a requis l’application de la loi tandis que la défense assurée par Me Michel Ndong a rejeté les arguments développés par la partie civile. Selon l’avocat, il y a beaucoup de contradictions dans les dires de la maman de la partie civile. « Elle a dit dans le procès verbal d’enquête préliminaire que, lorsqu’elle descendue du travail, elle a trouvé que sa fille bavarde d’habitude était calme et qu’elle lui avait demandé ce qui se passait. Or, à la barre, elle a confié le contraire pour soutenir que c’est la fille qui est venue vers elle pour lui conter sa mésaventure avec le prévenu (…) un crime n’étant jamais parfait, je prie le tribunal de renvoyer mon client des fins de la poursuite. En réalité, Ahmed Diaw donnait la dépense quotidienne à Awa Gaye pour qu’elle prépare le repas mais, depuis quelques temps, ils ne s’entendaient pas bien c’est pourquoi elle a créé tous ces problèmes pour lui causer du tort » a plaidé Me Ndong.
Le tribunal, après avoir délibéré, a renvoyé des fins de la poursuite le prévenu qui a remercié tous les saints de l’avoir aidé à sortir de ce guêpier
UN INVESTISSEMENT DE 10 MILLIARDS POUR 1000 EMPLOIS DIRECTS ATTENDUS
Société africaine des technologies de l’informatique au Technopôle
Le Sénégal dans l’ère du numérique ! C’est le moins que l’on puisse dire avec l’initiative du PDG de Computer Land, Abdoulaye Thiam, qui a lancé la construction de la première usine de fabrication et d’assemblage de matériel informatique, hier au Technopôle. La cérémonie a été présidée par le Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dionne, en présence de tous les responsables politiques de l’APR du département de Pikine. Cette société d’un investissement de 10 milliards FCFA va générer 1000 emplois directs au terme de sa réalisation.
Le Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dione a présidé hier, dans la plateforme du Technopôle, la cérémonie de pose de première pierre de la première usine de fabrication et d’assemblage de matériel informatique, dénommée la «Société Africaine des Technologies de l’Informatique» (SATI). Le promoteur de ce projet d’envergure n’est autre que le PDG de Computer Land, Abdoulaye Thiam. La durée des travaux, selon le promoteur, sera de neuf mois. A terme, ajoute-til, l’usine va générer plus de mille emplois directs. «Au moment même où le président de la République fait face au secteur privé à Paris, nous sommes réunis au Technopôle pour poser les jalons d’une industrie dans un secteur de pointe qu’est l’informatique. Une industrie très importante avec dix milliards FCFA d’investissement et un potentiel d’emplois directs de mille emplois; contribuant ainsi à l’éclosion d’une société apprenante et de la promotion d’une économie de l’innovation», a indiqué Mahammad Boun Abdallah Dione dans son discours.
A travers ce projet, ajoute le Premier ministre, le promoteur traduit l’ambition du président de la République déclinée dans le Plan Sénégal émergent (PSE) à travers ses axes 1 et 2 :transformations structurelles et inclusion sociale. «Vous êtes surtout en train de consacrer le numérique comme un secteur déterminant dans le développement économique et social de notre pays», se réjouit le chef du Gouvernement avant de révéler que l’usine sera articulée autour de trois composantes que sontla fabrication de cartes mères, l’assemblage de matériel informatique et la promotion de solutions technologiques innovantes. «Cette usine est l’une des premières au Sénégal, pour ne pas dire en Afrique de l’ouest, avec une capacité annuelle de production estimée à plus de 400 mille unités composées d’ordinateurs, de tablettes, de smart Tv, de téléphones mobiles, de décodeurs, d’imprimantes 3D innovantes pour le secteur de la santé et de l’éducation, entre autres», affirme le Premier ministre. En outre, dira-t-il, ce projet aura un impact sur la satisfaction de la demande numérique etla baisse des coûts de produits informatiques sur les marchés sénégalais et ouest africain. C’est pourquoi, il a invité le secteur privé et les bonnes volontés à s’inscrire dans la même démarche que Abdoulaye Thiam et à investir dans le secteur porteur du numérique.
En effet, Mahammad Boun Abdallah Dione est persuadé que la Société africaine des technologies de l’informatique (SATI) portera le Sénégal au rang des grands fabricants mondiaux d’ordinateurs, à l’image de Microsoft et d’Apple. Par ailleurs, le chef du gouvernement a annoncé la signature du décret, depuis le 9 novembre 2018, mettant en place le Conseil National du Numérique en tant qu’organe consultatif de haut niveau composé de l’ensemble des parties prenantes du numérique, notamment les entités publiques, le secteur privé et la société civile, chargé de conseiller le gouvernement et de donner des avis sur les politiques et stratégies de développement du numérique. Cet organe, annonce-t-il, sera bientôt installé.
ATEPA DEPOSE SA CANDIDATURE ET DECLINE SON PROGRAMME
Le Leader du Mouvement «Sénégal Rekk», Pierre Goudiaby Atepa, sera de la course à l’élection présidentielle de février 2019. En effet, il a déposé hier sa candidature au Conseil Constitutionnel qui lui a remis son récépissé de dépôt
Pierre Goudiaby Atepa a déposé hier sa candidature devant le Conseil constitutionnel. Après cette formalité, son mandataire Mbaye Sylla Khouma a annoncé les différentes réformes que le célèbre architecte compte effectuer, s’il est élu président de la République. «Nous sommes venus nous prêter au rituel de la déclaration de candidature, conformément aux articles 28 et 29 de la Constitution et des lois L 115 et L116 du Code électoral. Nous avons déposé le dossier de candidature de Pierre Goudiaby Atépa avec toutes les pièces légales et le fichier contenant les signatures de parrainage de notre candidat. Nous avons déposé 64.999 signatures au Conseil constitutionnel.
Tout s’est passé dans les règles de l’art. Finalement, nous avons obtenu notre récépissé qui montre qu’à partir d’aujourd’hui, notre candidat fait partie de la course à l’élection présidentielle de février 2019», a indiqué le mandataire et directeur de campagne du leader de «Sénégal Rek». De l’avis de Mbaye Sylla Khouma, cette première expérience de leur mouvement à l’élection présidentielle risque de surprendre plus d’un. «Car nous avons espoir que tout ira bien. De plus en plus, on constate que des personnalités non politiques tentent leur chance à la présidentielle et s’en sortent plutôt bien. Notre candidat n’est pas un inconnu du landerneau technico-business du Sénégal. Avec sa notoriété et son expérience, nous sommes confiants et optimistes par rapport à la présidentielle», dit-il.
Parlant des projets d’Atepa, son directeur de campagne affirme : «Nous avons des projets extrêmement clairs. Nous avons été les premiers à décliner 5 chantiers que nous proposons aux Sénégalais». Le premier projet est de réparer les mentalités. «Quel que soit ce qu’on peut faire pour ce pays, si le logiciel mental des gens n’est pas changé, le pays aura du mal à se développer», relève-t-il. Le deuxième chantier, non moins important, est la création d’emplois pour les jeunes. «Chaque année, 300.000 jeunes arrivent sur le marché de l’emploi.
Et on constate que les solutions proposées ne sont pas celles qui pourraient répondre à cette crise majeure», affirme-t-il. Le troisième chantier auquel va s’attaquer Pierre Goudiaby Atépa s’il est élu, c’est la gouvernance. «Pour nous, il faut d’abord lutter contre la corruption parce que celle-ci coûte à l’Afrique deux points de croissance par an. C’est énorme ! Dans un pays comme le Sénégal, cela coûte entre 600 et 1000 milliards par an. C’est un chantier sur lequel nous allons travailler, et ce sera zéro tolérance. Dans le cadre toujours de nos projets, nous ferons de telle sorte que le Sénégal ait des pôles de développement économique. Car on ne peut pas concentrer l’activité économique à 97% dans 0,3% du territoire, comme c’est le cas actuellement. Tout est concentré dans la presqu’île du Cap-Vert. Ce n’est ni durable, ni souhaitable», martèle M. Sylla. Le dernier projet est relatif au cadre de vie. « Il faut que les Sénégalais aient un cadre de vie moins pollué, moins encombré, pour préserver leur santé ».
Par ailleurs, Pierre Goudiaby Atepa s’est prononcé sur l’engagement financier de 7536 milliards obtenu à Paris lors du Groupe Consultatif, pour la réalisation de la 2ème phase du Plan Sénégal Emergent. A ce sujet, le directeur de campagne d’Atepa pense que « sur le plan de la déontologie, il aurait pu attendre et ne pas engager le Sénégal dans un emprunt aussi important. Un engagement dans ce genre de situation, c’est une manifestation d’intérêts. Pour l’instant, il faut dire que le Pse n’est supporté que par des emprunts publics qui alourdissent la dette publique. Cette dette sera endossée par les générations à venir», indique le leader de «Sénégal Rek».
LES DIRIGEANTS AFRICAINS TROP VIEUX POUR GOUVERNER ?
Les 10 plus vieux dirigeants africains ont en moyenne 80 ans alors que leur population en a 19 - Il s'agit d'un véritable frein au progrès illustré par des politiques peu innovantes, une faible capacité d’adaptation aux changements, entre autres
Les 10 plus vieux dirigeants africains ont en moyenne 80 ans alors que leur population en a 19 en moyenne ! Ce chiffre parle à lui seul ! Dans son article publié en collaboration www.libreafrique.org, Ibrahim Anoba, Editeur de Africanliberty.org, s’inquiète de l’âge avancé des dirigeants africains qui s’accrochent au pouvoir. Selon lui, c’est un véritable frein au progrès : politiques peu innovantes, faible capacité d’adaptation aux changements majeurs induits par les NTIC. Le manque à gagner est important pour des populations qui auraient bien besoin d’emplois et de croissance économique.
Les décideurs et les économistes ont toujours cherché les raisons des piètres résultats économiques en Afrique. La question est pertinente sachant que différents rapports montrent non seulement à quel point l’Afrique est en retard par rapport au reste du monde, mais interpellent sur certaines tendances économiques dangereuses. Malheureusement, parmi toutes les raisons identifiées, un facteur a été négligé : l’âge incroyable de certains dirigeants africains et son impact possible sur la qualité de leur leadership.
Il n’existe pas de théorie établie démontrant que l’âge d’un individu ou le nombre d’années passées au pouvoir, détermine la qualité de son leadership. Cependant, il y a des raisons de croire que la jeunesse et une alternance périodique au pouvoir pourraient avoir un impact positif sur le développement d’un pays à revenu faible ou intermédiaire, surtout si la structure démographique de ce pays est majoritairement jeune.
Quelques comparaisons démographiques
L’âge moyen des dix plus vieux dirigeants africains est de 80,2 ans, un chiffre extrêmement élevé par rapport à la moyenne d’âge du continent, qui n’est que de 19,4 ans. En d’autres termes, l’un des dix plus anciens dirigeants africains est quatre fois plus âgé que l’Africain ordinaire. En comparaison, l’âge moyen des dirigeants des dix pays les plus développés du monde n’est que de 52 ans. Mais une raison plus importante de considérer cette disparité comme un facteur déterminant de la performance est que ces dirigeants africains – comme presque tous les dirigeants africains contemporains – sont beaucoup trop vieux par rapport aux pays qu’ils gouvernent.
En effet, un grand nombre de pays africains n’ont aujourd’hui que 43 à 60 ans d’existence après l’indépendance. Fait intéressant, le plus jeune dirigeant du continent a 42 ans, ce qui est assez proche de la moyenne inférieure des pays africains indépendants. Est-ce un problème susceptible d’avoir une incidence sur les performances du leadership? La réponse est probablement oui.
Le classement du PIB par habitant des pays africains ayant les dix plus anciens dirigeants est inférieur à 100 dans le monde – à l’exception de la Tunisie, qui se situe exactement au 100ème rang. Plus encore, ces dirigeants africains ont passé au moins 20 années consécutives au pouvoir, ce qui est encore une fois très important comparé à la limite de 10 ans des pays les plus développés du monde, (à l’exclusion de la Chine et du Japon). Ou mieux encore, en comparaison avec des économies nationales performantes telles que l’Ethiopie et le Botswana.
Les vieux leaders sont les moins innovateurs
Le problème, lorsque le même dirigeant reste à la tête d’un pays trop longtemps, l’innovation politique régresse. Ceci est valable indépendant des remaniements ministériels, comme le prouvent les gouvernements de Robert Mugabe (Zimbabwe), Yahya Jammeh (Gambie), Yoweri Museveni (Ouganda) et d’autres.
En effet, dans la plupart des cas, un dirigeant dispose de certains principes directeurs pour la gestion des affaires de l’État et d’une approche philosophique particulière des problèmes. Alors que les évolutions naturelles des comportements économiques nécessitent un changement de leadership pour adapter les innovations aux besoins de la société; un pays stagnant dans la même gouvernance perdra le bénéfice de telles innovations au fil du temps. En conséquence, un changement de dirigeants est nécessaire pour progresser. Cela ouvre le débat politique à de nouveaux acteurs capables de sortir du statu quo en proposant des politiques alternatives. C’est par cette concurrence ouverte et cette transition pacifique du pouvoir que la qualité des dirigeants peut être améliorée.
La jeunesse est un atout pour un meilleur leadership
Un bon leadership commencer certes par une alchimie d’expérience et de jeunesse, mais, il n’est pas certain, comme nous venons de le voir, qu’un âge avancé détermine la qualité de leadership. Cependant, il serait dangereux de choisir un jeune dirigeant uniquement en partant du postulat que la population est jeune, la qualification est une condition préalable. En effet, les dirigeants africains et leurs gouvernements continuent d’adopter d’anciennes politiques face aux nouveaux problèmes de la génération montante. Par exemple, ils abordent le problème du chômage en créant des régimes d’aide sociale ou en investissant dans l’éducation. Bien sûr, ce sont deux des moyens conventionnels de résoudre le problème, mais un tel défi de ce millénaire exige des solutions plus innovantes. Aujourd’hui, investir dans le secteur de la technologie et soutenir la culture pop urbaine procurent à eux seuls de nombreux emplois, sans parler des autres opportunités offertes par les jeunes.
Ainsi, il serait illusoire de croire que des dirigeants africains, qui n’ont ni grandi au contact des nouvelles tendances, ni toléré d’opinions critiques, fassent preuve de souplesse et d’ouverture pour mettre en place des politiques novatrices. Les jeunes Africains, véritables victimes des nombreux problèmes auxquels le continent est confronté, devront prendre en main leur propre destin.
L’organisation non gouvernementale Horizon Sans Frontières a célébré hier, au siège d’Amnesty International, la journée internationale du migrant. Le thème choisi cette année est : «Migration, populisme, mouvance identitaire dans un monde mondialisé».
L’organisation Horizon Sans Frontières a célébré, hier, la journée internationale du migrant au siège d’Amnesty International. Introduisant le thème, Boubacar Sèye, président de l’Organisation non gouvernementale Horizon Sans Frontières, et chercheur en migration internationale, révèle qu’«entre 2011 et 2018, il y a eu beaucoup de morts ». «Mais, le plus choquant, c’est le manque de réactivité de l’Etat du Sénégal sur ces drames qui sont devenus récurrents, malheureusement. Les dossiers sont classés sans suite, la plupart du temps», dénonce-t-il. Et Boubacar Sèye d’ajouter : «C’est le moment aujourd’hui, pour nous, de rendre hommage, de partager la peine des familles des victimes». Il invite ainsi l’Etat à s’intéresser davantage aux systèmes migratoires « L’Etat, par le biais du procureur, devrait ouvrir une information judiciaire en faisant appel à la coopération judiciaire entre les Etats, en vue de permettre aux familles de poursuivre les dossiers», suggère Boubacar Sèye.
D’après lui, il y a un manque de sensibilisation dans certaines zones du pays. Ce qui fait qu’elles demeurent des foyers d’immigration. Il interpelle le président de la République pour qu’il revoie sa copie dans le dossier migratoire, en soutenant ceux qui ont maille à partir avec la justice. «Je citerai le cas de Mbayang Diop, accusée de meurtre et condamnée à mort en Arabie Saoudite, et bien d’autres Sénégalais qui croupissent dans les prisons des pays d’accueil. Autant de problématique où la diaspora est victime de l’inertie de l’Etat, de l’absence de politique migratoire capable de prendre en charge toutes ces préoccupations dans un contexte géopolitique étendu et miné par les amalgames», affirme le président de l’Ong. En outre, il est revenu sur l’importance de la migration pour certains pays. «La migration est un élément essentiel de la géopolitique mondiale. Elle est l’épicentre des questions les plus brulantes. Il y a une mondialisation des flux migratoires ; tous les pays du monde sont concernés, soit par un lieu de départ qui est le cas du Sénégal, soit par le transit, soit par l’accueil. Nous sommes à plus de 230 millions de migrants à travers le monde, et ce chiffre va augmenter malgré les lois restrictives qui sévissent dans certains pays d’accueil», a-t-il souligné.
D’après M. Sèye, l’Europe est aujourd’hui le plus grand pôle attractif en matière de migration, avec un solde migratoire qui dépasse chaque année 1,5%. Horizon sans frontières a profité de l’occasion pour féliciter les Nations Unies pour ce nouveau pacte mondiale des migrations, appelé pacte mondial pour des migrations sures, ordonnées et régulières. «Le pacte sera ratifié demain, mais il y a un problème parce que certains pays n’ont pas signé ce pacte, comme les Etats Unies et l’Italie qui sont pourtant des terres d’immigration. Aujourd’hui, il y a une réalité d’interdépendance entre les pays et non la notion d’asymétrie dont parle Donald Trump», indique-t-il.
«NOUS ALLONS IMPORTER 150.000 TONNES DE SUCRE EN 2019»
Ousmane Sy Ndiaye, secrétaire exécutif de l’Unacois/Jappo
Les responsables de l’Union des commerçants et industriels du Sénégal (Unacois/Jappo) sont très remontés contre la Compagnie sucrière sénégalaise (Css). Par la voix de son secrétaire exécutif Ousmane Sy Ndiaye, l’Unacois accuse la Css d’exercer un chantage sur l’Etat du Sénégal. Pour mettre fin à ce chantage, elle compte importer 150.000 tonnes de sucre l’année prochaine.
S’achemine-t-on vers un bras de fer entre l’Union des commerçants et industriels du Sénégal (Unacois/Jappo) et la Compagnie sucrière sénégalaise (Css) ? Tout porte à le croire. En effet, face à la presse hier, l’Unacois/Jappo, par la voix de son secrétaire exécutif, Ousmane Sy Ndiaye, et en présence de son président, Idy Thiam, est sortie de ses gonds pour déverser sa bile sur les dirigeants de la Css et mettre en garde l’Etat contre toute tentative de restriction des importations de sucre. Elle accuse la boite dirigée par Jean-Claude Mimran de faire dans le «chantage» pour obliger l’Etat du Sénégal à arrêter l’importation de sucre. Une attitude qui met en rogne les membres de l’Unacois. Puisque, selon Ousmane Sy Ndiaye, les commerçants ont le droit d’importer du sucre conformément aux dispositions de la loi. C’est pourquoi, ils ont décidé de croiser le fer avec la Css, en important du sucre. «Nous avons souhaité clarifier, aujourd’hui (hier, Ndlr) une fâcheuse situation montée et créée de toutes pièces par la Compagnie sucrière sénégalaise. La Css mène une campagne de désintoxication, de désinformation auprès de l’opinion. Elle cherche à exercer un chantage sur le gouvernement, les populations et les commerçants», peste le secrétaire exécutif de l’Unacois.
Contenant mal sa colère, il accuse la Css de procéder de la sorte à chaque veille de campagne électorale. Mais cette fois-ci, préviennent Ousmane Sy Ndiaye et Cie, cela ne passera pas. Ils se disent résolument décidés à reprendre en main l’exercice intégral de leurs droits d’importation. Pour eux, il n’y a aucune interdiction ou restriction légale d’importer du sucre au Sénégal et dans la sous-région. Ousmane Sy Ndiaye indique que c’est l’Unacois qui avait délibérément renoncé à ce droit, eu égard aux mécanismes de régulation qui permettaient aux industries sénégalaises de pouvoir partager en bonne intelligence le marché avec les commerçants. «Maintenant que la Css pense qu’elle doit sortir du lot et qu’elle est plus importante que les industries de la place, y compris la Sonacos, et qu’elle doit avoir le monopole de la production et de la commercialisation, nous ne lui ferons plus de concessions», avertit le secrétaire exécutif de l’Unacois. «Cette année, nous avons importé 60.000 tonnes et les responsables de la Css on commencé à râler.
L’année prochaine, c’est un engagement, nous allons importer 150.000 tonnes parce que nous sommes dans nos droits», a juré M.Ndiaye. Il considère, en effet, que l’importation est une activité régulière. «En réalité, l’importation du sucre est en phase avec ce que l’Etat a mis en place comme règlementation. La règlementation nationale dit que chaque commerçant, même le Turc installé au Sénégal, a le droit d’importer du sucre. Rien ne s’y oppose», martèle Ousmane Sy Ndiaye. En outre, l’Unacois n’exclut pas, en cas d’opposition de l’Etat s’y oppose, de porter cette affaire devant les juridictions internationales. «Nous avons l’opportunité de saisir toutes les voies de recours que nous offre la règlementation nationale, communautaire ou internationale », menace l’Unacois/Jappo qui précise dans la foulée qu’il n’existe aucun nuage entre l’Unacois et le gouvernement du Sénégal.
BELGIQUE : LE PACTE DE MARRAKECH FAIT TOMBER LE GOUVERNEMENT
Le pacte mondial de l’ONU sur les migrations, dénoncé par les nationalistes flamands, a eu raison du gouvernement belge.
Le Premier ministre libéral Charles Michel a jeté l‘éponge mardi soir, faisant le constat de l’absence de soutien pour son gouvernement en place depuis 2014.
A cinq mois des législatives prévues pour le 26 mai, la démission présentée mardi soir au roi Philippe ne va pas déboucher forcément sur son départ ni sur des élections anticipées.
L’option “la plus probable”, selon une source proche du pouvoir, est que le roi demande au gouvernement démissionnaire d’expédier les affaires courantes jusqu‘à l‘échéance électorale.
Charles Michel a annoncé sa démission après un débat au Parlement au cours duquel il avait appelé l’opposition à le soutenir au coup par coup, sur plusieurs thèmes-clés (pouvoir d’achat, sécurité, environnement), pour permettre au gouvernement de continuer à travailler.
L’appel à cette “coalition de bonne volonté” n’a “pas été entendu”, a déploré le Premier ministre devant les députés.
“Je prends donc la décision de présenter ma démission et mon intention est de me rendre chez le roi immédiatement”, a-t-il affirmé.
Au cours d’une suspension de séance, socialistes et écologistes venaient de convenir du dépôt d’une motion pour renverser le gouvernement, traduisant le refus de cette “main tendue”.
Depuis le 9 décembre, date du départ des ministres nationalistes flamands de la N-VA, Charles Michel était à la tête d’un gouvernement privé de majorité.
Son refus d’organiser un vote de confiance qui paraissait risqué l’exposait à des “motions de méfiance” de la part de l’opposition.
“RECORD MONDIAL DE CRISES”
Mardi soir, après avoir reçu M. Michel, le roi a annoncé qu’il mettait sa décision “en suspens”. Il devrait mener des consultations avec les chefs de partis avant de trancher.
La Belgique détient un record mondial en matière de crises gouvernementales.
Entre mi-2010 et décembre 2011, le royaume de 11 millions d’habitants avait tenu 541 jours sans gouvernement de plein exercice. Cela n’avait toutefois pas empêché la prise de décisions importantes comme celle de l’intervention militaire en Libye.
“Les affaires courantes n’empêchent pas le gouvernement de fonctionner, il doit simplement le faire de manière prudente”, a commenté le député écologiste Georges Gilkinet sur la chaîne francophone RTBF.
La coalition au pouvoir associant depuis octobre 2014 libéraux et démocrates-chrétiens aux nationalistes flamands de la N-VA s’est effondrée sur le dossier de la migration.
L’Alliance néoflamande (Nieuw Vlaamse Alliantie, N-VA) avait retiré son soutien à Charles Michel à la veille de son déplacement pour approuver le pacte de l’ONU au nom de la Belgique, le 10 décembre à Marrakech.
Une attitude dénoncée par le chef du gouvernement comme “une volte-face” de la N-VA, alors qu’un consensus s‘était dégagé sur ce texte au cours de l‘été.
Malgré son caractère non contraignant, ce texte était refusé par les nationalistes flamands au motif qu’il ouvrirait la voie à des pertes de souveraineté des Etats signataires pour arrêter leur politique migratoire.
Dans le sillage des Etats-Unis et d’Israël notamment, une dizaine de pays européens ont annoncé leur retrait ou le gel de leur décision après avoir approuvé le texte le 13 juillet à New York.
Depuis son départ du gouvernement, la N-VA continuait de monnayer son soutien au gouvernement belge devenu minoritaire.
Pour voter le budget 2019 cette semaine à la Chambre, il avait notamment exigé de pouvoir rouvrir des discussions constitutionnelles sur le pouvoir des communautés, ce que le Premier ministre a jugé “inacceptable”.
“J’ai constaté qu’il y avait des conditions nouvelles qui menaçaient de lancer le pays dans une fuite en avant confédérale et des élections anticipées. Nous n’avons pas accepté ces conditions. Le trait est tiré”, a-t-il dit mardi après-midi devant les députés.
Charles Michel, qui aura 43 ans vendredi, était à l‘époque de son arrivée à la tête du gouvernement le plus jeune Premier ministre du royaume depuis 1840.