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8 juin 2025
GUY MARIUS SAGNA DEPOSE UNE PROPOSITION DE RESOLUTION A LA HAUTE COUR DE JUSTICE
Selon le rapport de la Cour des Comptes sur les fonds Force Covid-19, plus de 2517 milliards Fcfa ont été engagés hors cadre légal, sans aval de l’Assemblée nationale, ni inscription dans une loi de finances votée.
Selon le rapport de la Cour des Comptes sur les fonds Force Covid-19, plus de 2517 milliards Fcfa ont été engagés hors cadre légal, sans aval de l’Assemblée nationale, ni inscription dans une loi de finances votée. Face à cela, le députéGuy Marius Sagna, dénonçant fermement ces faits, a soumis à la Haute Cour de justice une proposition de résolution visant à accuser l’ex-président Macky SALL de haute trahison.
L e député Guy Marius Sagna a déposé à la Haute Cour de justice une proposition de Résolution de mise en accusation de l’ancien Président Macky SALL pour haute trahison. « La Constitution du Sénégal dispose dans son article 101, alinéa 1er, que « le Président de la République n’est responsable des actes accomplis dans l’exercice de ses fonctions qu’en cas de haute trahison » Elle précise que la mise en accusation du Président de la République est votée parl’Assemblée nationale à la majorité des trois cinquièmes de ses membres. Cette procédure exceptionnelle par nature, vise à garantir que les plus hautes charges de l’Etat soient exercées dans le strict respect des principes républicains, conformément à l’attachement solennel exprimé dans le préambule de la constitution à la transparence dans la conduite et la gestion des affaires publiques , ainsi qu’au principe de bonne gouvernance », lit-on dans une lettre du député.
Selon lui, il ressort du rapport de la Cour des Comptes que plus de 2517 milliards de francs Cfa ont été contractés en dehors de tout circuit légal, sans autorisation parlementaire ni inscriptions dans une loi de finance régulièrement votée. Ces engagements opérés sans contrôle a priori ni exécution conforme à la loi organique relative aux lois de finances, ajoute-t-il, constituent une violation manifeste des principes de transparence, de sincérité et de responsabilité budgétaires. En outre, il indique que la cour relève l’usage massif et irrégulier de comptes de dépôt auprès du trésor, à hauteur de 2562 milliards de francs Cfa, échappant totalement au contrôle parlementaire. « Cette gestion opaque se caractérise également par des manipulations comptables telles que des rattachements irréguliers de recettes, des dépenses non retracées ou des opérations extrabudgétaires non reversées. Ces actes de gestion dissimulée, opérés sans informations ni autorisation du Parlement, portent atteinte aux fondements de l’Etat de droit budgétaire. Ils traduisent une volonté délibérée de contourner les institutions de la république, de masquer la réalité de la situation financière du pays et d’engager les générations futures sans débat démocratique ni consentement éclairé », soutien-t-il.
Guy Marius Sagna estime qu’une telle politique de dissimulation systématique, de manipulation des chiffres publics et de mise en péril de la souveraineté financière de l’Etat ne saurait rester sans conséquence. « Elle constitue au regard de son ampleur, de sa récurrence et de ses effets dévastateurs sur la crédibilité du Sénégal, un manquement d’une exceptionnelle gravité pouvant être qualifié de haute trahison au sens de l’article 101 de la Constitution’ » a-t-il insisté. Selon lui, il appartient donc à l’assemblée nationale en sa qualité de garante de l’intérêt général et de la légalité républicaine, d’exercer sa compétence constitutionnelle de se prononcer sur la mise en accusation de l’ancien président de la République.
Par Henriette Niang KANDE
QUI TROP EMBRASE, MAL ÉTEINT
L’art de gouverner, de militer ou d’informer ne devrait pas ressembler à un concours de pyrotechnie, mais à un exercice d’architecture : un peu de hauteur, beaucoup de méthode, et une solide charpente intellectuelle pour éviter que tout parte en fumée.
Dans le tumulte de la sphère politico-médiatique une vérité surgit : qui trop embrase, mal éteint. Dans ces moments où tout le monde veut mettre le feu pour mieux briller, il faudrait peut-être rappeler que l’éclat d’une flamme est aussi éphémère que dangereux. L’art de gouverner, de militer ou d’informer ne devrait pas ressembler à un concours de pyrotechnie, mais à un exercice d’architecture : un peu de hauteur, beaucoup de méthode, et une solide charpente intellectuelle pour éviter que tout parte en fumée.
La scène publique du moment est digne d’un western : regards foudroyants, promesses de tolérance zéro, invectives et « contre-invectives » qui claquent comme des coups de feu. Pourquoi construire quand on peut cramer ? Pourquoi dialoguer quand on peut hurler ? Pourquoi argumenter quand on peut incendier ? À chaque coin de débat, un bûcher est dressé. Un tweet malheureux ? Feu. Une déclaration maladroite ? Feu. Une opinion contraire ou dissidente ? Feu. Doit-on s’attendre à un déluge de napalm en prime ? A force de jouer avec l’allumette de la surenchère, certains finiront par se brûler eux-mêmes, et avec eux, tout espoir d’un débat lucide.
Le gouvernement, lui, n’est pas en reste. Il embrase à coups de décisions expéditives, de menaces à peine voilées et de discours enflammés sur la justice et les libertés. Il allume une plateforme numérique de régulation pour la presse. Il enflamme des mesures pour « encadrer » la liberté d’informer. Et convoque pour garder à vue, au nom de l’ordre public. Une forme de bûcher, sans bois ni flamme, Et pour couronner le tout, des prises de parole publique aux tons dramatiques, dignes d’un scénario de film catastrophe, où l'on brandit des réformes comme un extincteur miraculeux.
Et les médias ? Certains jouent les sentinelles, d’autres les incendiaires. Une info posée, vérifiée et nuancée ? Peu vendeur. Une phrase sortie de son contexte, une photo bien cadrée, une fausse exclusivité ? Là, on a du combustible. La concurrence pousse à la pyromanie éditoriale : le scoop avant la vérité, l’émotion avant la raison, le clash avant l’analyse. Les plateaux télé deviennent des barbecues géants où l’on grille à petit feu du responsable politique, qu’il appartienne ou pas à la majorité, du magistrat, de l’homme d’affaire (des affaires), du confrère…. Les réseaux sociaux ? Des champs de bataille numériques où les clashs font office de torches. Et pendant que les journalistes indépendants tentent de jouer les pompiers, d’autres arborent fièrement le casque de l’outrance pour booster leurs vues. Résultat : on distingue mal, la fumée du feu. Et que dire des éditorialistes pyrophiles ?
Ceux qui, à la moindre étincelle, sortent leur plume comme d’autres dégainent un lance-flammes. Le moindre mot de travers devient brasier, le plus petit froncement de sourcil est érigé en bûcher de la pensée et de la culture démocratique. Sur les plateaux télé ou dans les studios radio, ce ne sont pas des idées qu’on échange, mais des cocktails Molotov rhétoriques. Sur certains sites devenus casernes d’incendie improvisées, zones de départ de feu, « plus ça chauffe », plus ça plait. Chacun jouant au leader de l’allumette. L’analyse ? Réduite en cendres. Puis, tout retombe en fumée, laissant les lecteurs, les téléspectateurs ou les internautes avec une légère odeur de poudre dans les marines.
Le plus savoureux, c’est que ceux qui ont craqué l’allumette en premier, multiplient les prises de parole pour dire que « les allumettes, c’est dangereux », et appellent au dialogue entre deux braséros lancés sur leurs opposants. La contradiction ? Aucune, voyons. C’est de la stratégie de communication. L’art de hurler au feu tout en versant discrètement un litre d’essence sur la nappe.
Le plus ironique, dans ce climat inflammable, c’est qu’on finit par oublier la question initiale : pourquoi allume-t-on tous ces feux ? Pour cacher l’absence de solutions ? Pour remplir un vide idéologique avec du bruit ? Ou tout simplement, parce que c’est devenu un réflexe pavlovien : dès qu’un problème surgit, les uns accusent, les autres ripostent. Que reste-t-il de l’incendie dont on croyait être la seule manière d’éclairer l’opinion et qu’on a pris pour un feu d’artifice passé ? De la suie, et de la désolation. Et au milieu de cette combustion généralisée, qu’on ne s’étonne pas que les extincteurs institutionnels puissent fondre sous la chaleur.
Qui trop embraSe, mal éTeint. Dans ce théâtre des vanités, personne ne semble avoir prévu de plan d’évacuation. À force de faire monter la température, les institutions suffoquent, les citoyens transpirent, et les extincteurs finiront par céder à la chaleur. Parce qu’en politique comme en mathématiques, les soustractions s’additionnent. Ainsi, on finira en haut d’un tas de cendres, à contempler les restes fumants d’un pays dont des citoyens croyaient encore au feu sacré du débat d’idées.
Allez, sur ces mots, je souffle un bon coup… et je garde un seau d’eau à portée de main. Parce que dans cette époque inflammable, même les métaphores peuvent prendre feu.
MULTIPLE PHOTOS
REVUE DE PRESSE – MERCREDI 16 AVRIL 2025
Entre les rebondissements judiciaires impliquant d’anciens hauts responsables politiques, l’ambitieux plan de relance économique, des tensions géopolitiques liées aux politiques migratoires, les Sénégalais ont de quoi nourrir leurs conversations
Une actualité dominée par les scandales politico-judiciaires et un ambitieux plan d’investissement agricole
En ce mercredi 16 avril 2025, les unes des journaux sénégalais mettent en lumière une actualité particulièrement dense. Entre les rebondissements judiciaires impliquant d’anciens hauts responsables politiques, un ambitieux plan de relance économique orienté vers l’agriculture, des tensions géopolitiques liées aux politiques migratoires de l’Europe, et l’actualité sportive internationale, les Sénégalais ont de quoi nourrir leurs conversations.
Économie : une pluie de milliards pour l’agriculture et le numérique
Le gouvernement sénégalais annonce un plan d’investissement sans précédent dans le secteur agricole, une mesure saluée par plusieurs titres ce matin.
Le Soleil ouvre le bal avec un titre évocateur : « Un budget sans précédent de 130 milliards de FCFA pour booster l’agriculture ». Une enveloppe importante destinée à soutenir les agriculteurs, améliorer la production locale et assurer la sécurité alimentaire du pays.
Yoor-Yoor reprend cette annonce, en précisant : « Le gouvernement prévoit 130 milliards pour booster l’agriculture », mettant en exergue la volonté de relancer un secteur vital dans un contexte mondial instable.
L’Éveil va plus loin dans la dynamique d’investissement, annonçant que « Le Sénégal compte investir 1361 milliards de FCFA dans la fiscalité numérique ». Cette transition vers le digital pourrait transformer l’administration fiscale et augmenter les recettes de l’État.
L’AS fait dans la dénonciation, titrant : « 130 milliards FCFA par terre », laissant entendre que ces montants risquent de ne pas être efficacement utilisés, voire gaspillés.
L’OBS complète le panorama économique en révélant « 33 mesures prioritaires annoncées pour les 130 milliards FCFA », confirmant la stratégie multisectorielle du gouvernement.
Justice : Guy Marius contre Macky Sall, une plainte explosive pour haute trahison
Le terrain judiciaire s’embrase avec les actions engagées par Guy Marius Sagna contre l’ancien président Macky Sall. Plusieurs journaux en font leur principal titre du jour :
Les Échos fait sa une sur : « Guy ‘poursuit’ Macky pour haute trahison » et révèle également « De nouvelles arrestations, une quinzaine en danger ».
L’Info emboîte le pas avec un titre encore plus lourd de sens : « Grave forfaiture selon Takku Wallu », laissant entendre que des preuves accablantes existent contre l’ancien chef de l’État.
Sud Quotidien s’interroge : « Macky Sall vers la Haute Cour de Justice ? », évoquant un possible procès historique.
Libération dévoile que « Le procureur Ibrahima Ndoye a émis 25 ordres d’arrestations », une vague d’interpellations qui secoue les anciens cercles du pouvoir.
Pikini ajoute que « Guy déclenche le processus de mise en accusation de Macky pour haute trahison », montrant que le combat judiciaire est bel et bien lancé.
Point Actu parle quant à lui d’un effet domino dans la fonction publique : « DG, DAGE, entrepreneurs et fournisseurs frappés par une pandémie d’emprisonnements ».
EnQuête met en lumière une figure judiciaire restée droite dans la tourmente : « Un magistrat droit dans ses bottes », probablement en lien avec les affaires en cours.
Société : l’Europe et ses pratiques migratoires en question
Direct News fait un focus international et dénonce « une machine à cash discriminatoire sur le dos des Africains », en parlant du système des visas Schengen. L’article évoque un racket administratif qui prive nombre de citoyens africains d’opportunités de voyage et de mobilité.
Politique : pressions, tensions et manœuvres d’appareil
PUD revient sur le contexte politique tendu, en rapportant : « Le groupe Takku Wallu dénonce une grave forfaiture de l’exécutif », dans la foulée des plaintes visant Macky Sall.
L’AS et L’Info insistent sur le rôle central de Guy Marius Sagna dans ce nouveau feuilleton politico-judiciaire, qui pourrait redessiner le paysage politique sénégalais.
Sport : PSG, Barça, Koulibaly... de la sueur et des larmes
Le sport n’est pas en reste ce mercredi, avec des titres majoritairement tournés vers la Ligue des Champions européenne et le Beach Soccer.
Record revient sur une contre-performance nationale : « Koulibaly et Cie, les têtes manquées », à propos de la défaite du Sénégal en CAN de Beach Soccer.
Point Actu Sport s’enthousiasme : « Le PSG se qualifie en 1/2 finale dans la douleur contre Aston Villa ».
Rewmi Sports confirme : « Le PSG et le Barça se qualifient dans la douleur ».
STADES parle d’un Barça solide mais fébrile : « Le Barça se fait peur à Dortmund mais obtient son ticket pour les 1/2 ».
En Beach Soccer, « Ngalla Sylla dévoile sa liste » pour les prochaines joutes internationales.
PLUS DE 300 KG DE CHANVRE INDIEN SAISIS À FIMELA ET SOKONE
Ces actions s’inscrivent dans le cadre des directives du Haut-commandement de la Gendarmerie visant à intensifier les contrôles et les patrouilles sur l’ensemble du territoire national.
Les efforts de la Gendarmerie nationale dans la lutte contre le trafic de stupéfiants portent leurs fruits. Hier, les brigades de Fimela et de Sokone se sont illustrées par d’importantes saisies de chanvre indien, confirmant la montée en puissance des opérations de sécurisation menées à travers le pays.
À Fimela, les gendarmes ont intercepté pas moins de 300 kilogrammes de chanvre indien, une saisie record dans cette zone. Du côté de Sokone, les éléments de la brigade ont mis la main sur 11 kilogrammes de la même substance illicite. Cette dernière opération s’est soldée également par l’arrestation d’un individu de nationalité sénégalaise, quelques jours seulement après le démantèlement d’un réseau de trafic de drogue dure à Dakar, le 11 avril dernier.
Ces actions s’inscrivent dans le cadre des directives du Haut-commandement de la Gendarmerie visant à intensifier les contrôles et les patrouilles sur l’ensemble du territoire national. Elles font suite à une autre saisie d’envergure réalisée par la Section de Recherches de Dakar, qui avait intercepté 80 kilogrammes de cocaïne.
Les opérations se poursuivent, et la Gendarmerie réaffirme sa détermination à lutter sans relâche contre le trafic de drogue sous toutes ses formes.
CAN U17, LE MAROC REJOINT LE MALI EN FINALE
A domicile, les Lionceaux de l’Atlas vont tenter de succéder, samedi, aux Lionceaux du Sénégal, sortis de la compétition en quart de finale par les Ivoiriens.
Le Maroc a rejoint le Mali en finale de la Coupe d’Afrique des moins de 17 ans, après avoir battu, mardi, aux tirs au but (4-3), la Côte d’Ivoire en demi-finale.
Les deux équipes étaient à égalité à l’issue du temps réglementaire.
Un peu plutôt en début de soirée, le Mali s’est qualifié en éliminant, (2-0), le Burkina Faso.
Soumaila Fané (42e) et Mahamadou Traoré (74e) sont les buteurs maliens.
A domicile, les Lionceaux de l’Atlas vont tenter de succéder, samedi, aux Lionceaux du Sénégal, sortis de la compétition en quart de finale par les Ivoiriens.
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BACHIR FOFANA DÉFIE LA "TOLÉRANCE ZÉRO" DE SONKO
Le journaliste répond aux récentes déclarations du Premier ministre visant les chroniqueurs et autres critiques du régime. "Le combat qui va dans ce pays, c'est le combat pour le développement économique, pas le Gatsa Gatsa", cingle-t-il
Face aux récentes déclarations musclées du Premier ministre Ousmane Sonko ciblant l'opposition et certains chroniqueurs, le journaliste Bachir Fofana n'a pas mâché ses mots. "Bachir ne se sent pas visé et n'a pas peur", a-t-il déclaré d'emblée lors d'une intervention médiatique lundi sur GFMTV.
Selon le chroniqueur, le Premier ministre s'égare en s'engageant dans ce qu'il qualifie de "Gatsa Gatsa" (querelles verbales) plutôt que de se concentrer sur le développement économique du pays. "Le combat qui va dans ce pays, c'est le combat pour le développement économique", a souligné Fofana.
Le journaliste a rappelé que la liberté d'expression est profondément ancrée dans la culture sénégalaise. "Le Sénégalais est jaloux de sa liberté. Nous, dans nos 'bantambala', c'est la démocratie. Pourquoi avons-nous l'arbre à palabre dans nos sociétés anciennes ?", a-t-il résumé, suggérant que les tentatives d'intimidation sont vouées à l'échec.
Fofana a également souligné que d'autres régimes avaient tenté sans succès de museler la presse. "Macky Sall n'a pas réussi là où Wade et d'autres n'ont pas réussi. Sonko ne réussira pas non plus", a-t-il prédit.
Par ailleurs, le journaliste a évoqué le cas de son confrère Simon Pierre Faye, figure respectée avec plus de 25 ans d'expérience, actuellement poursuivi en justice pour une publication apparue sur une page non officielle. Bachir Fofana espère que cette affaire sera rapidement classée sans suite.
Collaborateur régulier à Ndumbelan et au journal Le Quotidien, Bachir Fofana a tenu à préciser qu'il parle en son nom propre et prépare soigneusement ses interventions après recherche.
TAKKU WALLU RÉAGIT AU PROJET DE MISE EN ACCUSATION DE MACKY SALL
Le groupe parlementaire de l’opposition fustige une dérive politique inédite, qu’il considère comme une menace pour la démocratie et la stabilité du pays.
Le Groupe parlementaire Takku Wallu Sénégal a réagi avec fermeté ce mardi, après avoir appris par voie de presse l’existence d’un projet de mise en accusation de l’ancien président Macky Sall devant la Haute Cour de Justice.
Dans un communiqué transmis à la presse, le groupe parlementaire de l’opposition se dit indigné par ce qu’il qualifie de « propos gratuits » tenus par un député de la majorité présidentielle. Il exprime sa vive préoccupation face à ce qu’il considère comme une « grave forfaiture » portant atteinte à l’image démocratique du Sénégal.
« C’est une première dans l’histoire politique du pays, marquée jusque-là par des alternances pacifiques, qu’un nouveau pouvoir cherche à atteindre un ancien chef de l’État à travers une campagne de manipulation et de violences verbales », dénonce le groupe Takku Wallu Sénégal. Il rappelle que, selon la Constitution, un ancien président ne peut être poursuivi que pour haute trahison, excluant toute responsabilité pour des faits de gestion.
Le groupe parlementaire y voit une tentative de nuire à la réputation d’un homme d’État « dont le leadership est reconnu à l’échelle internationale » et assure que cette démarche « sera vouée à l’échec ».
Takku Wallu Sénégal annonce qu’il usera de « tous les moyens nécessaires » pour s’opposer à cette entreprise, qu’il qualifie de « destructrice pour le modèle démocratique sénégalais ». Le groupe appelle enfin les citoyens « épris de paix » à se mobiliser face à ce qu’il décrit comme une « justice de vainqueurs » mettant en péril la cohésion nationale.
RESSOURCES GAZIÈRES, UNE MENACE CHIMIQUE QUI PLANE SUR L’ENVIRONNEMENT
L’exploitation des hydrocarbures, en pleine expansion, risque d’accroître l’utilisation de substances chimiques dangereuses. C’est l’alerte lancée par Papa Assane Ndiour, conseiller technique du ministre de l’Environnement.
Papa Assane Ndiour, conseiller technique du ministre de l’Environnement et de la Transition écologique, a déclaré, mardi, que l’exploitation des ressources pétrolières et gazières dans les eaux territoriales sénégalaises va engendrer une ”utilisation croissante” de substances chimiques dangereuses pour l’environnement.
‘’Au Sénégal, le développement industriel couplé à l’exploitation des ressources pétrolières et gazières dans nos eaux territoriales va engendrer une utilisation croissante de substances chimiques dangereuses et les risques y afférents’’, a-t-il dit.
M. Ndiour intervenait lors des travaux du Colloque national du projet 95 relatif aux installations chimiques à Haut Risque (HRI) et au transport de marchandises dangereuses (TMD) par route et voie ferrée dans la région de la façade atlantique africaine.
Ce colloque s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du projet sur la gestion des risques chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires, communément appelé projet CBRN.
A l’échelle mondiale, il a indiqué que 15% du trafic, tous produits et tous modes de transport confondus, concerne les marchandises classées dangereuses.
‘’Ces marchandises permettent de faire fonctionner nos usines, de remplir les réservoirs de nos voitures, de fabriquer des millions de pièces usuelles, des médicaments, des produits textiles, des engrais et des matériaux de construction, de traiter l’eau potable et les eaux usées, en un mot, de subvenir à nos besoins quotidiens’’, a-t-il expliqué.
Il a précisé que le transport de ces marchandises dangereuses (TMD) porte sur trois grandes familles de produits : les produits pétroliers liquides, les produits chimiques divers et les gaz.
”Ce type de transport et de marchandises étant incontournables, il est primordial d’en maîtriser les risques’’, a-t-il préconisé.
Il a souligné que l’accident douloureux de la SONACOS en 1992 reste gravé dans les mémoires et rappelle la nécessité de doter le Sénégal d’un cadre légal robuste, de plans d’urgence opérationnels et d’une vigilance accrue pour prévenir tout incident majeur pouvant mettre en péril la santé et la sécurité des populations et de l’environnement.
‘’C’est pourquoi, l’initiative européenne des Centres d’Excellence pour la réduction des risques nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques (CBRN), revêt une importance majeure’’, a-t-il dit.
Selon lui, elle permet de moderniser le cadre juridique, de mettre à la disposition des acteurs des outils techniques performants, et de favoriser la coordination entre les différentes parties prenantes.
‘’Elle permet aussi de poser les bases d’une approche plus intégrée et efficace dans la gestion des risques NRBC dans notre pays’’, a encore dit le conseiller technique.
Papa Assane Ndiour a en outre estimé que ce présent colloque offre un cadre propice au dialogue et à la réflexion sur ”les problèmes auxquels nous faisons face et les avancées notables en matière de sécurité industrielle”.
”Il suscite aussi la réflexion sur les enjeux liés au transport de marchandises dangereuses, les perspectives d’avenir pour la sécurité industrielle au Sénégal et le partage des expériences de même que la comparaison des initiatives de sécurité industrielle”, a-t-il ajouté.
Lancée en 2010, l’initiative européenne des Centres d’Excellence pour la réduction des risques nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques (CBRN), s’est donnée pour mission d’accompagner les pays partenaires comme le Sénégal dans la réduction des menaces liées à ces matériaux.
Mis en œuvre dans dix pays de la façade atlantique africaine dont le Sénégal, ce projet offre une plateforme unique pour l’échange d’expériences, le renforcement des capacités locales et la promotion des bonnes pratiques.
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LA SORTIE MUSCLÉE DE PAPE DJIBRIL FALL
Transparence financière, pressions sur la justice, licenciements politiques : Le député n'a épargné aucun sujet lors de sa conférence de presse ce mardi 15 avril, exigeant notamment des explications de la part du gouvernement d'Ousmane Sonko
Ce mardi 15 avril 2025, le député Pape Djibril Fall a tenu une conférence de presse particulièrement virulente à l'encontre du gouvernement. Dans une sortie médiatique remarquée, le parlementaire a formulé de graves accusations concernant des licenciements massifs qu'il qualifie de "politiques".
"Nous disposons de documents confidentiels prouvant que plus de 781 personnes ont été licenciées de façon abusive", a déclaré le député, précisant que ces licenciements touchaient également des ressortissants étrangers, notamment burkinabè et maliens. Selon lui, ces mesures seraient prises "pour satisfaire une clientèle politique" et constitueraient une "rupture" avec les promesses faites durant la campagne.
Le Premier ministre Ousmane Sonko a été particulièrement ciblé par les critiques. Pape Djibril Fall l'accuse de ne pas respecter la loi et de vouloir exercer des pressions indues sur l'appareil judiciaire. "Le Premier ministre n'est pas la loi", a-t-il martelé, appelant dans la foulée l'Union des magistrats du Sénégal à "faire bouclier autour du ministre de la Justice" face à ce qu'il considère comme une "persécution".
La transparence financière a également été au cœur des préoccupations exprimées par le député. Il réclame des explications claires concernant la gestion de 405 milliards de francs CFA, estimant que les Sénégalais ont droit à la vérité sur l'utilisation des fonds publics dans un contexte où le gouvernement serait, selon lui, incapable de faire face au chômage malgré ses promesses.
En tant que membre de l'opposition, Pape Djibril Fall a tenu à définir sa vision du rôle parlementaire : "Nous sommes une opposition responsable et républicaine", a-t-il affirmé, promettant d'utiliser tous les outils législatifs à sa disposition, notamment les questions écrites et les propositions de loi, pour tenir le gouvernement responsable de ses actes.
Le député a conclu en lançant un appel à la presse, l'invitant à rester neutre et à jouer pleinement son rôle de contre-pouvoir. Il a également mis en garde contre ce qu'il perçoit comme une transformation de l'Assemblée nationale en "quartier général" par une majorité qu'il juge "écrasante", promettant que l'opposition ne l'accepterait pas.